Des députés de l’opposition parlementaire ont organisé mercredi en milieu de matinée, un « stand-up » devant le siège de l’Assemblée nationale à Lomé, après une petite « marche scolaire » pour protester contre la levée de l’immunité parlementaire du député Targone Sambrini N’Wakin et exiger l’arrêt des poursuites contre ce dernier, ont constaté des journalistes de l’Agence Savoir News.
Partis de la Marie de Lomé, les députés de la Coalition Arc-en-ciel et du groupe ANC-ADDI – – appuyés par des responsables des partis politiques de ces regroupements — ont marché sur quelques centaines de mètres en rangs, à l’image des écoliers, avant de chuter devant le siège de l’Assemblée nationale.
Parmi les députés +manifestants+ – qui ont tous porté leur écharpe – on notait la présence de Jean Kissi, Patrick Lawson, Alphonse Kpogo et Me Dodji Apévon.
Le député Targone était aussi présent. Certains leaders de la Coalition Arc-en-ciel dont Bassabi Kagbara, Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et Dr Georges William Kouessan étaient aussi dans la foule.
Devant le Parlement, ils ont chanté les deux premiers couplets de l’hymne national avant de délivrer leur message.
Sur certaines pancartes, on pouvait lire: « Annulation pure et simple des poursuites honteuses contre l’honnête Targone », « Députés UNIR ! Rétablissez l’immunité de Targone » ou encore « Que les auteurs du plan machiavélique, soient traduits devant les tribunaux ».
« Je suis très sensible au soutien que vous m’apportez depuis le début de cette affaire. Je demande à toute la population d’être toujours mobilisée derrière moi, jusqu’à ce que cette affaire prenne fin et donne une image assez propre de notre pays », a lancé M.Targone à l’endroit de ses collègues.
La Coalition Arc-en-ciel et le Collectif Sauvons le Togo (CST) dans une déclaration commune lue par Jean Kissi, dénoncent « avec la dernière vigueur la manière cavalière, expéditive et irrégulière dont a été levée l’immunité de Targone en violation du règlement de l’Assemblée nationale ».
Les manifestants demandent « l’annulation de toutes les poursuites contre le député Targone et la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur cette affaire ».
Selon eux, le député « n’a rien fait d’autre que d’apporter son soutien aux cultivateurs de Dankpen qui se plaignent de la dévastation de leurs cultures par des troupeaux conduits par des bouviers peuhls ».
Ils demandent aussi au pouvoir en place, « de cesser définitivement d’utiliser sa majorité mécanique et la justice pour persécuter des adversaires politiques, pour ne pas compromettre définitivement le climat déjà très délétère dans le pays ».
Les députés Nicolas Agboh et Ouro Akpo ont enfin apporté une copie de la déclaration au secrétariat particulier du Président de l’Assemblée Nationale.
Notons que la première session parlementaire a pris fin lundi dernier. Donc, les députés sont actuellement en vacances.
Rappelons que le député Targone avait été arrêté le 8 juin par la gendarmerie et remis en liberté provisoire cinq jours plus tard. Il avait été déchu de son immunité parlementaire le 5 juin, suite à la demande du Procureur de la République.
Il était poursuivi au départ pour « troubles à l’ordre public, violences volontaires, complicités de violences volontaires, homicide volontaire, complicité d’homicide volontaire, destruction volontaire par incendies, complicité de destruction volontaire par incendies, vols qualifiés, et complicité de vols qualifiés ».
Le jour de sa remise en liberté, les chefs d’accusation ont été réduits à trois : association de malfaiteurs, complicité de vol qualifié et complicité de destruction volontaire.
Membre du Parti Démocratique Panafricain (PDP, opposition), M.Targone avait été élu dans la Préfecture de Dankpen (nord) lors des élections législatives du 25 juillet dernier. FIN
Elom Anani AGBOH / Junior AUREL
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