Le tribunal de Lomé a ajourné ce mercredi son verdict dans le procès des présumés trafiquants d’ivoire arrêtés courant août 2013, en raison de la grève des greffiers, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News. Les grévistes exigent l’adoption de leur statut particulier.
Le 28 mai dernier, le ministère public avait requis contre quatre présumés trafiquants d’ivoire dont Emile N’Bouké (togolais, âgé de 58 ans), le principal accusé, 24 mois d’emprisonnement et une amende de 5 millions de F.CFA, conformément à l’article 150 de la loi de 2008, portant code forestier dont le titre IV est consacré à la protection de la faune sauvage.
Selon lui, les accusés ont « exercé en toute illégalité, le trafic d’espèces menacées ». Les autres accusés Doumbouya Djifa, Chérif Abdoul Cadri et Chérif Moussa, sont tous de nationalité guinéenne. Le dernier (Moussa) n’était pas à l’audience du 28 mai.
La police togolaise avait saisi le 6 août dernier dans la boutique M. N’Bouké à Lomé, environ 705,5 kg d’ivoire.
Ce dernier avait affirmé à la barre que son activité était connue de tous depuis 1983. Le 28 mai dernier, tous les accusés ont affirmé n’avoir aucune connaissance de la loi de 2008.
Le commerce international de l’ivoire a pris des dimensions très inquiétantes ces dernières années, la demande étant très forte dans les pays d’Asie et du Moyen-Orient, malgré l’interdiction depuis 1989 de la CITES (Convention de Washington sur le commerce international des espèces menacées d’extinction). Dans ces pays, les défenses d’éléphants sont prisées, car utilisées dans la fabrication d’objets de décoration et dans la médecine traditionnelle.
Ces deux dernières années, le Togo a ouvert la chasse aux trafiquants d’ivoire, suite à des saisies opérées en Indonésie, en Chine et à Hong Kong, en provenance du Port Autonome de Lomé (PAL).
Environ 4,5 tonnes d’ivoire ont été saisies entre août 2013 et mars 2014 au Togo et 18 présumés trafiquants arrêtés et écroués. La plus importante saisie a été opérée les 23 et 29 janvier avec une prise totale de 3,815 tonnes d’ivoire dans des conteneurs au Port Autonome de Lomé.
Les Etats-Unis ont félicité à deux reprises les autorités togolaises pour ces saisies d’ivoire et les ont invités à « conduire une enquête complète et à poursuivre ceux qui se livrent au trafic d’ivoire ».
Des tests ADN ont d’ailleurs été menés sur quelques échantillons de défenses saisies, afin d’identifier l’origine du stock saisi et l’âge des éléphants tués par les braconniers.
Les résultats de ces analyses permettront à la police de mieux coordonner ses activités, afin de lutter efficacement contre ce trafic. FIN
En Photo: Emile N’Bouké (Archives)
Edem Etonam EKUE
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