Les différents +protagonistes+ en discussions au siège de Togo Télécom à Lomé, en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles ont finalement opté ce jeudi pour le choix d’un « facilitateur » pour diriger les débats, après trois jours de « tiraillement ».
Participent aux discussions: des responsables des cinq partis politiques et regroupement de partis politiques, siégeant à l’Assemblée nationale.
Le gouvernement est également représenté aux discussions, mais en qualité de « d’observateur ».
Le choix du « médiateur » – exigence de l’opposition – est le principal sujet qui les divise depuis mardi, alors que les discussions de fond n’ont pas encore démarré.
Finalement, le parti au pouvoir a cédé, mais le choix sera plutôt porté sur un « facilitateur » et non un « médiateur ».
« Peu importe le terme utilisé: +médiateur+ ou +facilitateur+. Pourvu qu’on ait une personnalité pour conduire les débats. Et nous avons exigé qu’il soit là dès le début du dialogue », a déclaré Me Zeus Ajavon, le coordonnateur du CST lors d’une conférence de presse, tenue au domicile d’un des responsables dudit Collectif, juste après discussions de la journée.
Le Collectif Sauvons le Togo (CST, le plus grand regroupement de l’opposition) a proposé deux noms: Mgr Nicodème Barrigah (ancien président de la Commission vérité, Justice et Réconciliation/. CVJR) et le Révérend Charles Klagbah-Kuadjovi (président de l’Eglise méthodiste du Togo).
Selon des sources proches dudit Collectif, le Prélat serait le mieux placé pour conduire les débats, compte tenu de son expérience en la matière.
C’est d’ailleurs lui, qui a conduit les dernières discussions entre le pouvoir et l’opposition avant les élections législatives du 25 juillet dernier.
« C’est maintenant que les choses sérieuses vont commencer. Nous avons l’habitude de ne rien dire lors des dialogues précédents. On sort on ne dit rien, rien ne filtre pendant des jours, des semaines, des mois et après personne ne sait comment les choses ont évolué. A la fin, on sort un communiqué final, ce qui fait que l’exécution des résolutions, pose après un problème terrible. C’est pour cela que nous voulons maintenant que les journalistes soient informés au fur et à mesure que les choses évoluent, parce que c’est une affaire de tout le peuple, ce n’est pas seulement l’affaire des hommes politiques », a-t-il souligné.
« Au CST, nous souhaiterions que ce dialogue soit le dernier, afin que nous puissions sortir le Togo de la crise qui le secoue depuis des décennies. Nous n’aborderons pas les discussions dans un esprit de marchandage, mais plutôt dans un esprit de trouver des solutions définitives à la crise. Ce n’est pas : +tu donnes ça, et je prends ça », a-t-il souligné.
« Notre soucis, c’est d’arriver à trouver des solutions à tous les points, afin de finir avec des dialogues au Togo », a appuyé Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, le principal parti de l’opposition).
Au total 12 points sont inscrits au menu de ces discussions dont le régime politique, la durée et la limitation du mandat présidentiel, les conditions d’éligibilité du président de la république, la réforme de la cour constitutionnelle et le mode de scrutin pour toutes les élections. Les +protagonistes+ disposent de deux semaines pour éplucher tous ces points.
L’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara a été également longuement abordée lors de cette conférence de presse. Le juge d’instruction a entamé depuis quelques jours, la dernière étape de cette affaire, avant le procès.
Le juge d’instruction a procédé mardi dernier au procès-verbal récapitulatif des personnes toujours en détention (au total neuf) dans ce dossier. Ainsi, les inculpés dans ce dossier ont été invités par un médecin psychiatre.
« Je n’irai pas, c’est tout. Nous estimons que ce dossier ne peut pas être clôturé maintenant. Nous ne sommes pas à la dernière étape », a martelé Me Ajavon.
Rappelons que le principal bâtiment du grand marché de Lomé et le marché de Kara (environ 420 km au nord de Lomé) ont été ravagés en janvier 2013, dans des incendies qualifiés de « criminels » par le gouvernement. Pas de pertes en vies humaines, mais les dégâts sont énormes : près 6 milliards de F.CFA de perte.
Une commission d’enquête a été mise sur pied le gouvernement en vue de faire la lumière sur ce drame.
Au total 37 personnes – pour la plupart des responsables et militants de l’opposition – ont été, inculpées. Plusieurs d’entre eux ont bénéficié d’une liberté provisoire. FIN
En Photo: Mgr Nicodème Barrigah
Junior AUREL / Sosthène HOUMEY-HAKEH (Stagiaire)
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