Les six personnes détenues au Bénin dans le cadre de l’affaire Talon, une tentative présumée d’empoisonnement du chef de l’Etat, ont été mises en liberté provisoire, ont indiqué mardi à l’AFP un
avocat et les familles.
A la suite du « pardon » accordé le 14 mai par le président béninois Thomas Boni Yayi à toutes les personnes impliquées dans cette affaire, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Cotonou a prononcé lundi la mise en liberté provisoire des six personnes détenues au Bénin – qui avaient été arrêtées entre fin 2012 et début 2013 – et la restitution de leurs effets personnels saisis, a indiqué l’avocat de plusieurs prévenus, Charles Badou.
Le docteur Mama Cissé, médecin personnel de M. Boni Yayi, et le colonel Pamphile Zomahoun « ont regagné leurs domiciles, ils sont libres de leur mouvement », ainsi qu’Adjani Bachirou, ancien garde du corps du président, a déclaré M. Badou.
Mudjaidou Soumanou, ex-ministre du Commerce et de l’Industrie, et Johannes Dagnon, expert-comptable et cousin de Patrice Talon, ont retrouvé la liberté, selon leurs familles.
Zoubérath Kora Séké, nièce et gouvernante du président, a également été libérée.
« Je suis très contente mais je suis toujours révoltée parce que tout ce qui a été raconté en mon nom n’est pas bien », a-t-elle déclaré aux journalistes à sa sortie de prison.
Son avocat, Mohamed Barret, a déploré « les immixtions intempestives du pouvoir dans le fonctionnement judiciaire » dans cette affaire.
L’affaire a été renvoyée au 16 juin pour une nouvelle audience sur le fond, qui devrait aboutir à un abandon des charges par le ministère public et une mise en liberté définitive des personnes concernées, a indiqué l’avocat.
Les hommes d’affaires Patrice Talon et Boco Olivier, auxquels le président a aussi accordé son pardon, se trouvent hors du Bénin.
Longtemps proche de M. Boni Yayi, dont il avait financé les deux dernières campagnes présidentielles, incontournable dans les secteurs clés du coton et du port de Cotonou, Patrice Talon, un Béninois de 55 ans, avait été accusé d’être le cerveau du complot contre le président en 2012, puis d’être impliqué dans une tentative d’attentat à la sûreté de l’Etat en février 2013.
A l’époque, il était déjà poursuivi au Bénin dans plusieurs affaires de malversations et avait fui le pays.
Pour les uns, cette rocambolesque affaire est une machination visant à écarter un allié devenu trop dangereux pour le pouvoir. Pour les autres, c’est un coup monté par un puissant homme d’affaires pour se venger d’un chef d’Etat qui avait décidé de lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite. FIN
Source : Afp
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