Les discussions entre le pouvoir et l’opposition en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles, vont véritablement débuter lundi prochain au siège de Togo Télécom, « cadre » du dialogue. Telle est la principale information issue de la rencontre tenue ce jeudi à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Séléagodji Ahoomey-Zunu.
Ont pris part aux discussions, tous les partis politiques siégeant à l’Assemblée nationale (ANC, Arc-en-ciel, ADDI, UFC, et UNIR). Le seul indépendant +Sursaut National+ n’était pas invité aux débats.
Démarrées peu avant 10 H GMT, les discussions ont pris fin aux environs de 12H.
Un consensus a pu être finalement trouvé à l’issu de la rencontre de ce matin sur le « cadre » des discussions, principal point de divergence depuis plusieurs semaines entre les partis d’oppositions et le parti au pouvoir.
Pour l’Union pour la République (UNIR, le parti au pouvoir), seule l’Assemblée nationale est le « cadre le plus indiqué pour débattre utilement des réformes envisagées, conformément à l’esprit de l’Accord Politique Global (APG) », signé en août 2006 par les différents acteurs politiques togolais. Proposition catégoriquement rejetée par les principaux partis politiques de l’opposition, minoritaires au Parlement.
« L’idée de dialogue a été soumise entre temps à la classe politique togolaise. Il y avait une polémique sur le lieu ou le cadre de discussions.
Finalement un compromis a été trouvé : les partis représentés à l’Assemblée sont conviés dans un cadre de discussions avant d’aller, plus tard, parfaire le travail à l’Assemblée nationale », a déclaré à la presse Me Dodji Apévon, chef de la délégation de la coalition Arc-en-ciel, (regroupement de six partis politiques de l’opposition).
Ces discussions qui devront durer une quinzaine de jours vont porter essentiellement sur 6 points avec la possibilité pour les partis conviés aux discussions de pouvoir les compléter.
« Ces discussions sont prévues pour durer jusqu’à la fin du mois de mai. Les points prioritaires sont les points qui sont restés en suspens, ce que nous pouvons appeler le reliquat de l’Accord Politique Global (APG). Mais cela n’exclut pas que lundi les points qui nous tiennent à cœur qui sont importants pour l’assainissement de la vie politique au Togo soient également ajoutés au listing que nous avons arrêté aujourd’hui. Donc, à la fin de la réunion de lundi, vous connaîtrez l’ensemble des points dont nous discuterons. Vous connaîtrez celui qui va diriger le dialogue et vous saurez comment l’organisation est faite », a souligné Patrick Lawson, à la tête de la délégation de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement/ ANC/ principal parti politique de l’opposition).
Foly Bazi-Katari, porte-parole de la délégation d’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir) s’est réjoui du climat de convivialité dans lequel les discussions se sont déroulées.
« La rencontre de ce matin a été une rencontre conviviale. Nous avons apprécié le climat dans lequel ce dialogue a été lancé (…) Nous adhérons à cette proposition du Premier ministre, parce que nous estimons que chaque fois qu’on peut trouver un consensus, il faut faire un effort », a-t-il souligné.
« Qu’il n’y ait pas de dilatoire pour bloquer ce que nous sommes en train de faire. Au niveau de l’ADDI, nous avons toujours souhaité ce dialogue. Nous avons obtenu le cadre que nous avons souhaité. Et nous espérons que les choses iront comme la population le souhaite », a pour sa part indiqué Kampatibe de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral+ (ADDI, opposition).
L’UFC (Union des Forces du Changement) par l’intermédiaire Me Jean-Claude Homawoo a pour sa part, annoncé attendre l’ordre du jour de la prochaine rencontre de lundi avant de décider de sa participation éventuelle au cadre du dialogue.
« L’UFC a jugé que toute réforme devait se faire au niveau de l’Assemblée nationale. Elle ne trouve pas utile à être présent à un nouveau cadre de dialogue. Mais, comme il a été précisé que d’autres points de réformes pourraient être ajoutés et que nous ne les connaissons pas encore, nous nous prononcerons sur notre participation si les nouveaux points inscrits à l’ordre du jour sont d’importance pour le peuple togolais », a précisé M.Homawoo.
Précisons que le gouvernement sera présent à ce dialogue, mais ne prendra pas directement part aux discussions. Il y sera en tant que « facilitateur ».
Rappelons que ces réformes constitutionnelles et institutionnelles doivent porter notamment sur la limitation du nombre de mandat présidentiel, le mode de scrutin et la recomposition de la cour constitutionnelle et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), structure chargée de l’organisation des élections. FIN
Sosthène HOUMEY-HAKEH (Stagiaire)
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