Afin d’améliorer les conditions de détention à la prison civile de Lomé, le ministre de la justice et des relations avec les institutions de la République, Koffi Esaw a procédé jeudi au lancement officiel du projet de « valorisation des boues de vidange en biogaz à la prison civile de Lomé », a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
C’était dans l’enceinte de ladite prison en présence de la Représentante Résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) Khardiata Lo Ndiaye, du Directeur de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion Akibou Idrissou et du Président de +Initiative Ingénieurs pour le Développement+ (2ID), initiatrice du projet- Kouakou Tsékpo.
Le projet de « valorisation des boues de vidange en Biogaz à la prison civile de Lomé » consiste à installer des cuves en bétons (digesteurs) – 10 au total – d’une capacité de 100 m3 pour la production de biogaz essentiellement en gaz méthane. Ces cuves seront alimentées par les excréments des détenus pour une production de 12 mille litres de biogaz par jour.
« Ce projet vise à valoriser les excréments des détenus dont la vidange engendre des charges financières énormes pour l’Administration pénitentiaire » a affirmé M. Idrissou.
Outre ces soucis financiers, le projet répond à des préoccupations humanitaire, écologique, d’assainissement et énergétique.
A en croire le Président de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion, les détenus en guise de corvées assuraient – pour combler le déficit financier-, des vidanges manuelles des fosses sceptiques, les exposant ainsi à des maladies.
« La gestion non appropriée des boues de vidange fait courir à l’environnement la libération du gaz méthane qui engendre un effet de serre, 21 fois plus puissant que celui engendré par dioxyde de carbone » a expliqué M. Tsékpo.
« Le détenu est avant tout et reste après tout, un être humain et il doit par conséquent être traité avec dignité et humanité dans le respect des droits de la personne humaine », a pour sa part a rappelé le Ministre de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République.
La cuisson des aliments de la prison civile de Lomé se fera, non plus avec du bois de chauffe, mais désormais avec du gaz butane. Toujours avec ce projet: plus de coupure de courant et plus de rupture de stock en gaz.
Madame Khardiata Lo Ndiaye a salué un projet « novateur » et « utile ». Les résultats vont permettre, a-t-elle poursuivi, à la fois un accès facilité à une source d’énergie propre dans la prison de Lomé particulièrement, de réduire également la pression sur les ressources naturelles à travers la consommation de bois de chauffe et la préservation de la biodiversité ».
Projet pilote d’une durée d’un an, il est financé avec un budget de près de 59 mille dollar par le programme de micro-financement du Fonds pour l’Environnement Mondial mis en œuvre par le PNUD.
De la réussite du projet, dépendra son extension dans les autres prisons du pays où les problèmes d’alimentation et de santé, la surpopulation carcérale des détenus sont toujours d’actualité et la formation professionnelle des détenus (en vue de leur réinsertion) reste un défi majeur. FIN
En Photo: Koffi Esaw
Anani Elom Kokouvi Barthélemy AGBOH
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