Le Patronat de la Presse Togolaise (PPT) a dénoncé ce mercredi, les conditions dans lesquelles se préparent les états généraux de la presse togolaise, craignant une rencontre « dont les conclusions et les recommandations resteront lettres mortes ».
Le gouvernement avait annoncé les états généraux de la presse pour mai ou juin prochain. Thème retenu pour ces assises : « Le pari de la professionnalisation ».
Selon les autorités togolaises, cette rencontre vise à favoriser « l’émergence d’une presse de qualité qui pourra contribuer durablement à la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit au Togo ».
Dans un communiqué rendu public, le PPT dénonce les conditions dans lesquelles se préparent ces états généraux, estimant que les préparatifs « n’ont pas été précédés d’une étude diagnostique visant à mettre en exergue les maux qui minent la presse togolaise ».
« La presse togolaise dans toutes ses composantes lutte pour sa survie dans un environnement où les organes de presse critiques à l’endroit du pouvoir sont quasiment privés de publicités. De plus, ces organes sont frappés d’ostracisme par le pouvoir en place qui multiplie les obstacles à leur éclosion. Enfin, la presse est animée par des acteurs qui se méfient les uns des autres et minée par les conflits de personnes », souligne le PPT.
« A défaut de cette étude sur l’état des lieux de la presse togolaise, les démarches en cours pour l’organisation des états généraux avec à la clé la mise à l’écart des vrais acteurs notamment les organisations de presse, ne serait qu’une entreprise hasardeuse dont les conclusions et les recommandations resteront lettres mortes », ajoute le communiqué.
Par ailleurs, le PPT « constate et s’étonne que la date et le thème desdits états généraux soient retenus avant la mise en place du Comité préparatoire qui, dit-on, prendra la relève du comité scientifique ».
Pour ces patrons de presse, le thème choisi pour ces assises est une « copie conforme des deuxièmes états généraux de la presse béninoise alors que les réalités de la presse au Togo et au Bénin ne sont pas forcement les mêmes ».
« De tout ce qui précède, le Patronat de la Presse Togolaise redoute un artifice visant à faire endosser à l’ensemble des professionnels des médias des conclusions préfabriquées », ajoute le communiqué.
« Je demande à tous les journalistes de garder le calme. Personne ne sera oublié », a calmé Jacques Djakouti, le président du Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) du Togo.
« C’est nous-mêmes qui avons demandé ces états généraux. Le gouvernement vient seulement nous appuyer, il n’est pas là pour nous imposer quelque chose. Nous sommes entre togolais », a-t-il rassuré.
Rappelons que le PPT a lancé ses activités en février dernier. Son bureau est présidé par Zeus Komi Aziadouvo, directeur de publication du quotidien privé +Liberté+. FIN
Edem Etonam EKUE
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