Les 8 et 9 avril derniers, s’est tenu à Lomé, un atelier national de partage des avancées du projet sous-régional de protection des mineurs migrants non accompagnés en Afrique de l’ouest. Ce projet couvre cinq pays à savoir : le Burkina Faso, le Bénin, la Guinée Conakry, le Mali et le Togo et s’étend de 2013 à 2016. A la fin de cet atelier, nous avons approché M. Yawo ETSE, le vice-président du Comité National de Pilotage (CNP) qui revient sur le déroulement des travaux et les grands chantiers qui les attendent. Lisez !
Question : Vous vous êtes retrouvés pour un atelier d’échanges et d’élaboration de plan d’action. A quoi cela a-t-il abouti ?
Yawo ETSE :<
/strong> Je voudrais avant toute chose remercier la ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation qui a mandaté son Directeur de Cabinet pour présider la cérémonie d’ouverture de cet atelier.Mes remerciements vont également au Coordonnateur du projet sous régional de protection des mineurs migrants non accompagnées pour ses exposés et contributions aux travaux de l’atelier et aux membres du Comité National de Pilotage (CNP) pour avoir répondu à l’invitation.
Durant deux jours (les 8 et 9 avril), le Comité National de Pilotage (CNP) Mobilités Togo, s’est réuni en atelier pour élaborer un plan d’action de plaidoyer. Au cours des deux jours, nous avons eu à partager avec les différents membres, les avancées du projet sous-régional de protection des mineurs migrants non accompagnés en Afrique de l’ouest avec l’appui du Coordonnateur dudit projet et du point focal basé à Terre des hommes Togo.
L’axe plaidoyer du projet au niveau national est porté par le CNP-Togo.
Aussi, aux termes des deux jours de travaux, comme résultat obtenu, il a été élaboré un plan d’action de plaidoyer centré sur trois thématiques que sont l’intégration de la dimension mobilité des enfants dans la politique nationale de protection de l’enfance, ensuite le plaidoyer pour l’adoption de l’accompagnement protecteur de l’enfant comme modèle de prise en charge d’enfants en situation de mobilité et puis le plaidoyer pour l’intégration des enfants en mobilité dans l’accord bilatéral entre le Togo et le Gabon sur la traite qui est en cours d’élaboration.
Le challenge maintenant est d’organiser la mise en œuvre de ce plan d’action qui demandera le concours et la participation de tous les membres du CNP.
Il s’agira également de mobiliser les ressources surtout financières chez d’autres partenaires pour la mise en œuvre du plan d’action.
Q : Au cours de la mise en œuvre de ce plan de plaidoyer, qu’attendez-vous concrètement des autorités togolaises ?
R : Au fait, quand nous examinons le plan d’action qui est élaboré, nous avons défini des objectifs mais également des cibles. Donc nous aurons, par rapport aux thématiques, à aborder les autorités compétentes directement concernées par les thèmes de plaidoyer, qui pourront prendre des décisions pour opérer les changements attendus. L’avantage que le CNP Togo a est que des services étatiques qui y sont représentés. Les participants auront à porter le message auprès de leurs responsables respectifs et quand le CNP viendra à eux, ce sera plus aisé de véhiculer le message du plaidoyer.
Q : Il y a une ambiguïté autour du concept de +mobilité+. Cette confusion est-elle déjà levée ?
R : Les recherches et capitalisations sur les mobilités ont commencé en 2008 au Togo. Ces recherches ont été pilotées dans les pays (Bénin, Burkina, Guinée et Togo) par des CNP. Les membres du CNP ont mis du temps pour comprendre et adhérer au concept de mobilités des enfants. Il y a certains acteurs qui n’ont pas encore compris le concept et je trouve qu’ils vont finir par le comprendre.
Concernant le concept, la mobilité des enfants désigne les déplacements d’enfants entre différents espaces géographiques et sociaux, ainsi que les expériences vécues par ces enfants au cours de leurs mouvements et séjours en divers lieux de leur parcours.
Un enfant en mobilité est un enfant qui, ayant quitté son lieu de vie habituel, vit des transformations de son identité et de ses conditions d’existence. Il y a lieu de préciser que la mobilité va au-delà du simple déplacement géographique et englobe les changements sociaux et économiques engendrés par les mouvements et séjours en divers lieux de parcours au cours de la vie.
S’agissant de la traite, c’est une forme de mobilité dangereuse et elle doit être combattue. La mobilité des enfants est un concept plus large qui embrasse plusieurs catégories d’enfants avec des problématiques variées mais également des opportunités au cours leurs mouvements et séjours en divers lieux de leur parcours.
L’accompagnement protecteur de l’enfant comme modèle de prise en charge de l’enfant en mobilité qui constitue notre deuxième thème de plaidoyer, est une approche permettant d’assurer la protection de l’enfant dans sa zone d’origine, sur son lieu de parcours et dans sa zone de destination avec un fort investissement pour la prévention des risques de vulnérabilités des enfants pour ne pas toujours jouer le rôle de sapeur pompier, attendre que les enfants soient abusés, maltraités avant de voler à leur secours.
Je reste convaincu que les différentes rencontres en perspectives, les formations et la documentation mise à la disposition des différents acteurs aideront à mieux comprendre le concept et à se l’approprier. Nous souhaiterons qu’au niveau des services techniques de l’Etat, que le même représentant participe aux différentes rencontres et ateliers pour pouvoir avoir toutes informations et données sur le processus en cours.
Q : Vous parlez à chaque fois du CNP. Qu’entend-on par là ?
R : C’est le comité national de pilotage du projet mobilité. En 2008, une plateforme d’agences régionales dont l’UNICEF, l’OIM, Enda jeunesse action, Save the Children, MAEJT, BIT, Terre des Hommes, OIM ont décidé de mener des recherches sur les mobilités des enfants en Afrique de l’ouest et du centre. Le projet a été mené dans quatre pays notamment le Bénin, le Burkina, la Guinée et le Togo. Dans ces différents pays, il a été mis en place des Comités Nationaux de Pilotage du projet mobilité.
Le CNP est constitué aussi bien des acteurs étatiques que non étatiques. Au niveau du CNP Togo, on retrouve le ministère du travail, le ministère de l’actions sociale, les organisations de la société civile comme FODDET, RELUTET et aussi les partenaires techniques et financiers que sont Plan-Togo, UNICEF, Terre des Hommes. Il existe au sein du CNP une unité de coordination qui est l’organe décisionnel.
Au Togo, c’est le CNP qui a piloté la première phase du projet de recherche sur les mobilités. Cette première phase est déjà bouclée, mais la Délégation Terre des Hommes-Togo a souhaité que le CNP puisse porter l’axe plaidoyer du projet sous régional au Togo. Pourquoi ? La raison est que les structures étatiques y sont représentées ; ce qui va nous faciliter le travail. Dans d’autres pays, c’est des coalitions d’ONG qui ont été choisies pour porter le volet plaidoyer. FIN
Propos recueillis par Sébastien Kodjo SEGNIAGBETO
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