Les lignes ont vraiment bougé ce mercredi au sein des états majors de certains politiques, appelés à la « rencontre d’échanges » de jeudi à la Primature autour du Premier ministre Séléagodji Ahoomey-Zunu.
Coups de file par-ci, concertations par-là : les leaders des partis politiques ont pris une bonne partie de la journée pour véritablement s’armer pour ce dialogue qualifié « d’historique »par des diplomates en poste à Lomé.
Dans une déclaration conjointe rendue publique en début de semaine, les chefs de mission de l’Union européenne, de la République fédérale d’Allemagne, de la France, des Etats-Unis d’Amérique ainsi que la Coordinatrice résidente du système des Nations unies accrédités au Togo ont invité les acteurs politiques impliqués dans les discussions « à ne pas laisser passer cette occasion historique de s’accorder, dans les jours qui viennent, sur des avancées substantielles en faveur de l’apaisement du climat politique et de la consolidation démocratique au Togo ».
« Ce processus demandera à tous de faire preuve d’un esprit de flexibilité », avaient-ils souligné dans une déclaration commune.
Les discussions doivent déboucher sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles notamment la recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), la limitation du nombre de mandat du président de la république et le mode de scrutin.
« Nous sommes invités par le Premier ministre à une rencontre demain (jeudi) à 10H pour une rencontre d’échanges. A la date d’aujourd’hui, nous ne savons pas le contenu des discussions que nous allons avoir avec le chef du gouvernement »,a déclaré devant des caméras de la télévision nationale Eric Dupuy, secrétaire à la communication de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition).
« Il faut rapidement que les réformes soient menées pour pouvoir préparer les prochaines élections (…) », a-t-il souligné.
Pour Bassabi Kagbara (coordinateur général de la Coalition « Arc-en-ciel »), des membres du regroupement se retrouvés pour une concertation, afin de répondre favorablement à l’appel du Premier ministre.
Selon Georges Aïdam, la rencontre de jeudi se situe dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour parvenir aux réformes constitutionnelles et institutionnelles.
« Beaucoup de forums ont eu à débattre du sujet. Des propositions et conclusions ont été faites. Nous pensons que prochainement, ces propositions et conclusions pourront rapidement être formalisées par le gouvernement pour être introduites au niveau de l’Assemblée nationale de façon que les élus du peuple puissent se prononcer une fois pour toute », a-t-il précisé.
La plus grande interrogation sur beaucoup de lèvres est de savoir si les discussions se dérouleront dans un autre cadre ou à l’Assemble nationale. La question a d’ailleurs fait l’objet des discussions entre le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé et le président de l’ANC Jean Pierre Fabre mercredi dernier au Palais de la présidence.
Pour le chef de l’Etat togolais dans un courrier-réponse adressé à M.Fabre quelques jours avant leur rencontre, l’Assemblée nationale est le « cadre le plus indiqué pour débattre utilement des réformes envisagées, conformément à l’esprit de l’Accord Politique Global (APG) ».
Proposition rejetée par les principaux partis politiques de l’opposition, minoritaires au Parlement.
Soulignons que l’Union pour la République (UNIR, le parti au pouvoir) détient 62 des 91 sièges au Parlement contre 19 pour le Collectif « sauvons le Togo » (CST dont l’ANC est membre) et 6 pour la Coalition « Arc-en-ciel », 3 pour l’Union des Forces de Changement (UFC) et 1 pour « Sursaut National ». FIN
En Photo: Bassabi Kagbara
Edem Etonam EKUE
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