Au début du XXIe siècle, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) est intervenu dans des crises de réfugiés majeures en Afrique et en Asie. L’UNHCR a également été sollicité pour aider de nombreuses personnes déplacées à l’intérieur de leur pays en raison d’un conflit. Plus discrètement, l’organisation a étendu son rôle en assistant les apatrides, un groupe largement oublié comptant des millions de personnes risquant de se voir refuser les droits fondamentaux au motif qu’elles n’ont pas de nationalité. L’agence onusienne travaille dans 118 pays, ses collaborateurs étant basés dans 108 sites principaux comme des bureaux régionaux et des délégations, et 151 sous-délégations et bureaux extérieurs souvent isolés.
Le Togo offre l’hospitalité à près de 16 nationalités de réfugiés répartis sur l’ensemble du territoire national. L’agence Savoir News a approché pour vous, le représentant résident du HCR au Togo M. Mbili Michel Ambaoumba. Lisez.
Savoir News: Quelle est la mission assignée au HCR et quelles sont ses domaines d’intervention ?
Mbili Michel Ambaoumba: Le HCR a une mission essentielle et principale à travers le monde : c’est la protection internationale des réfugiés. Et cette mission peut avoir plusieurs aspects. Le HCR ne s’occupe pas que des réfugiés. Il s’occupe aussi d’autres personnes comme les personnes à risque d’apatride pour lesquelles nous avons reçu un mandat des Nations Unies pour réduire les risques. Nous travaillons également avec les personnes rapatriées, parce que nous avons un mandat croisé avec les gouvernements de plusieurs pays. En ce qui concerne les réfugiés, à part la protection internationale, nous menons des activités à leur endroit pour faciliter leur vie pendant l’exil dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’hygiène, de l’eau …, bref leur vie au quotidien.
Q : Vous dirigez le bureau du HCR au Togo depuis environ 7 mois. Comment se porte aujourd’hui l’agence onusienne au Togo ?
R :<
/strong> Le HCR se porte bien. Il n’y a pas de problème particulier. C’est une équipe très dynamique qui travaille avec moi. Nous avons l’appui du gouvernement togolais dans les différentes actions que nous menons et nous avons aussi l’appui nécessaire au niveau du Système des Nations Unies. Le gouvernement togolais a demandé qu’on travaille comme une seule entité et le HCR et les autres agences du Système des Nations Unies travaillent dans ce sens.Q : Dans quels domaines le HCR a pu intervenir au Togo ces dernières années ?
R : Le HCR est intervenu dans le rapatriement des togolais réfugiés au Ghana et au Bénin, mais aussi dans la régularisation de la situation des ghanéens qui sont installés au nord du Togo depuis une vingtaine d’années. Ils bénéficient de l’assistance du HCR même s’ils ne sont pas encore reconnus officiellement. Nous travaillons avec les gouvernements togolais et ghanéens en vue de régulariser leur situation. En ce qui concerne les ivoiriens, nous avons assuré le rapatriement de plus d’un millier et ceux qui restent nous les assistons à travers des solutions durables. Nous nous occupons également des réfugiés urbains et menons des activités pour limiter l’impact de la présence des réfugiés sur l’environnement. Des actions ponctuelles ont été menées dans ce sens au nord et sur le site d’Avépozo. Il y a aussi l’aspect juridique que nous surveillons : le Togo doit respecter les standards internationaux en ce qui concerne les réfugiés sur son territoire.
Q : Quelle est aujourd’hui la situation des réfugiés au Togo (Combien sont ils? Et leur nationalité) ?
R :<
/strong> Dans l’ensemble nous avons près de 21.000 réfugiés au Togo à part les ghanéens. Il y a environ 16 à 17 nationalités, le gros lot étant les ghanéens 17 000, suivis des ivoiriens 1800, des centrafricains, congolais et même des asiatiques. Les ghanéens ne sont pas encore reconnus, mais les autres réfugiés sont reconnus. Ils jouissent de leurs droits et il n’y a aucun problème.Q : Nous avions entre temps appris l’arrivée de quelques 200 Sri-lankais au Togo. Sont-ils toujours au Togo ? Bref quelle est leur situation ?
R : Je ne suis pas sûr, qu’ils sont encore tous au Togo. J’ai appris entre temps leur arrivée et apparemment quelques uns sont encore là. Ils avaient soumis leur demande d’asile qui a été examiné par la Commission Nationale de Visibilité, et il s’est avéré que ce n’était pas des réfugiés au sens strict du terme. Donc ils ont été déboutés et on leur a demandé soit de rentrer chez eux, soit de rester au Togo comme des migrants. Pour la plupart, on s’est rendu compte qu’ils voulaient se servir du Togo comme passage pour aller ailleurs. Ce n’était pas des réfugiés au sens strict du terme.
Q : Il y avait une forte brouille entre le HCR Togo et les réfugiés ivoiriens. Quel est aujourd’hui l’état des relations entre le HCR et les réfugiés ?
R :<
/strong> Nous avons réussi à améliorer la communication avec les réfugiés ivoiriens et j’avoue que la plupart qui viennent me voir, sont satisfaits des relations que nous avons. Nous avons essayé de résoudre les problèmes et pour l’instant, les rapports sont sereins. FINPropos recueillis par Chrystelle MENSAH
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