En Afrique, au moins 26 personnes meurent toutes les heures des suites d’un accident de la circulation, selon le rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 14 mars dernier.
La route tue en Afrique plus qu’ailleurs, affiche ce rapport, soulignant que le continent noir détient le record du nombre de morts dans des accidents de la circulation.
« L’Afrique a un taux de morts sur les routes quasiment deux fois et demi plus élevé qu’en Europe », vaita affirmé Margaret Chan, directrice générale de l’OMS.
Au Togo, les chiffres enregistrés ces cinq dernières années, nous interpellent tous, car comme le disait l’autre : +nous sommes tous coupables+.
Gardez bien vos souffles : la route a tué 3.010 personnes de 2009 à 2013 au Togo, selon les récentes statistiques du ministère de la sécurité.
Plus de 37.117 blessés ont été enregistrés pour 26.309 accidents. Le chiffre record – sur cette période – a été enregistré en 2012 où 753 personnes ont péri dans des accidents de la route et 9.589 autres blessées pour 8.155 accidents.
A la lecture des chiffres, ce qui est plus surprenant est que le nombre de décès a évolué au fil des années, sauf en 2013 où le taux a légèrement chuté : 408 morts (2009) et 4.273 blessés, 470 morts (2010) et 6.241 blessés, 739 morts (2011) et 9.376 blessés, et 753 morts (2012) et 9.589 blessés.
En 2013, 640 personnes sont décédées et 7.638 blessés enregistrés. Ces chiffres font beaucoup peur et nous sommes également tentés de nous demander si la route ne tue pas plus que le VIH-Sida et le paludisme réunis.
Les engins à deux roues, occupent le peloton de tête
Sur les 4.829 accidents enregistrés en 2013, plus de 2.203 sont occasionnés par les engins à deux roues, tuant 291 personnes, soit environ 46% du total des décès enregistrés en 2013. Plus de 3.832 personnes ont été blessées. Viennent ensuite les poids légers avec 213 morts (pour 2.005 accidents) et les poids lourds avec 136 morts et 621 accidents.
L’avènement Zémidjans ou taxi-moto constitue un facteur très important dans ces accidents de la circulation: Plus de 213.807 conducteurs de taxi-motos étaient recensés à la fin du mois de décembre 2011 dont 57.215 à Lomé, 41.806 dans le Golfe et 26.674 dans la région Maritime, selon les estimations du Collectif des Organisations Syndicales des Taxis Motos du Togo (COSTT).
De nos jours, plus 100.000 personnes pour la plupart des jeunes exerceraient ce métier à Lomé. Beaucoup de jeunes togolais ont alors adopté ces taxis-motos ces dernières années pour se faufiler dans la crise économique.
« À peine 5% des conducteurs de taxi-motos détiennent leur permis de conduire, situation qui n’est pas sans conséquence: des accidents récurrents dans les grandes villes du pays, occasionnant parfois des pertes en vies humaines », regrette un responsable du COSTT.
« Les nombreux accidents qui surviennent sont dus dans la plupart des cas, à la non maîtrise du langage de la route. Il y a également certains qui ne maîtrisent pas les engins », souligne ce responsable.
Mais quelles sont les principales causes de ces accidents sur nos routes ?
Trois principaux facteurs sont souvent à l’origine de ces accidents : les facteurs environnements (état des routes, infrastructures routières et les aléas climatiques), les facteurs humains (non respect du code de la route, conduite en état d’ ébriété, excès de vitesse, défaut de port de ceinture de sécurité, usage de téléphone portable au volant, défaut de port de casque, conduite sans ou avec permis non approprié) et les facteurs techniques (état de vétusté des véhicules en circulation, visite technique non à jour, défaillance du système de freinage etc…).
On note également certaines causes apparentes : non maîtrise du volant ou du guidon, refus de priorité à droite, dépassement dangereux et la circulation à gauche (pour les deux roues).
Sur les 4.829 accidents enregistrés en 2013, ceux liés à la non maîtrise la non maîtrise du volant ou du guidon se placent en tête des statistiques. Viennent ensuite le refus de priorité à droite et les excès de vitesse.
« Les chiffres doivent nous réveiller. Il faut vraiment un sursaut national, une prise de conscience collective. Chacun doit se dire dans son fort intérieur: +les chiffres sont alarmants et qu’il faut faire quelque chose avec ou sans la présence d’agents des forces de l’ordre+. Nous devons prendre conscience du danger de la route, du danger de l’engin », a souligné le Colonel Yark Damehame, ministre de la sécurité et de la protection civile.
« Le facteur essentiel de ces accidents : c’est l’homme (l’usager). Si nous prenons conscience du danger sur la route, nous pouvons éviter beaucoup de choses », a-t-il précisé.
Le gouvernement s’est résolument engagé ces derniers temps à réduire les accidents sur les routes. Outre le nouveau code de la route, plusieurs mesures ont été prises notamment le port de casque (pour les motocyclistes), l’utilisation de la ceinture de sécurité (dans les voitures), l’interdiction de l’usage du téléphone au volant et sur les motos et vélos etc…
Des agents chargés d’effectuer des contrôles sur les routes ont suivi récemment une formation de quelques jours, rencontre au cours de laquelle ils ont été mieux outillés sur leurs missions sur le terrain.
« Nous allons utiliser certains de vos confrères journalistes avec des caméras cachées pour parcourir tout le pays. Le chef de l’Etat a dit qu’il faut que ça cesse et ça doit cesser », a martelé le ministre de la sécurité. FIN
Photo @ Archives
Junior AUREL
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