Comment la microfinance change des vies: Anne Médy, propriétaire d’un restaurant à Dapaong (nord), raconte la sienne

Soutenue par le PASNAM (Programme d’Appui à la Stratégie Nationale de Microfinance), l’Union des caisses d’épargne et du crédit (U-CMECS) opère dans la région la plus pauvre du Togo, avec plus de 20.000 membres bénéficiaires de petits prêts devant les aider à maintenir leurs activités. Anne Médy tient un restaurant florissant à Dapaong (environ 600 km à l’extrême nord de Lomé). Elle sert de la bière et de la viande de porc rôtie dans une ambiance de musique populaire. Souvent, ses clients entament des pas de danse, alors qu’ils remplissent leur calebasse de bière locale. Entretien avec un battante

Comment a commencé votre entreprise ?

Anne Médy:<

/strong> Tout cela a commencé avec juste un petit transistor. Je brassais ma bière et je la vendais à des voisins, cela est devenu très populaire. Je n’arrivais jamais à brasser suffisamment de bière. Lorsque j’ai organisé un endroit pour s’asseoir et que j’ai rajouté de la musique, les gens s’y sont plus. J’ai dû agrandir pour satisfaire la demande.

Comment avez-vous fait pour obtenir un crédit ?

A.M: J’ai entendu parler de l’U-CMECS par d’autres femmes. Je voulais être la première dans la ville à combiner bière, restaurant et musique-donc, je me suis dépêchée de me renseigner pour solliciter un prêt. Je ne savais pas comment la microfinance fonctionnait. J’ai alors parlé avec la directrice générale, Mme Barnabo, et elle m’a assuré que je pouvais réussir avec mes idées de projet.

Que s’est-il ensuite passé ?

A.M: J’ai dû donner un prix à ce dont j’avais besoin : l’eau, la levure et le bois pour chauffer les fourneaux de brassage et j’ai fait un plan d’activité. L’U-CMECS m’a alors financé. Avec mon premier prêt, j’ai construit un kiosque ainsi qu’une remise où j’entreposais le bois pour le garder au sec. Quand j’ai vu que les choses allaient bien et que j’ai pu rembourser le prêt, j’ai emprunté de nouveau. Cette fois ci, j’ai acheté les enceintes et le stéréo. Les clients ont commencé à devenir nombreux.

Donc, les prêts vous ont aidé à vous développer ?

A.M. Oh oui ! Maintenant je vends dans ce magasin de proximité qui est plus grand et beaucoup de gens viennent, ces jours-ci, parfois, ils sont des centaines. Surtout le dimanche après l’église, c’est bien rempli. Les gens ont besoin de se détendre un peu, d’oublier les temps difficiles. Avec un troisième j’ai acheté des fours de qualité et j’ai pu commencer à servir des plats différents.

Comment voyez-vous l’avenir ?

A.M. D’autres femmes en ville copient mon idée, mais mon activité restera au top car elle est bien établie. Mon rêve est d’acheter un terrain pour mettre en place un vrai restaurant. J’aime beaucoup cuisiner. Je veux servir différents types de cuisine, pas seulement de la cuisine africaine. Ma fille est à l’école et mon mari est heureux parce qu’il a un scooter.

Commentaire: Aujourd’hui, comme Anne, des milliers de femmes ont recours à la microfinance pour développer de petites activités génératrices de revenus. Selon la Cellule d’appui et de suivi des institutions mutualiste ou coopératives d’épargne et de crédit (Cas-imec) un million trois cent trente trois mille neuf cent trente quatre personnes ont accès au micro-crédit. Parmi elles, on dénombre 665 926 hommes et 577 169 femmes ainsi que 90 839 groupements. Une alternative dans la lutte contre la pauvreté et l’autonomisation de la femme en général. FIN

Source : Pnud/Togo

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