« Le Togo se positionne de plus en plus comme une plateforme sous régionale de services, de transport, de production agricole », a déclaré Nicholas Westcott, directeur général pour l’Afrique du Service d’action extérieure de l’Union européenne (UE).
En tournée ouest-africaine, M.Westcott a visité le Nigeria et le Ghana. Il était également attendu à Lomé le 16 janvier dernier, mais faute de connexions aériennes sa visite a été annulée.
Dans un texte préparé dans le cadre de cette visite et dont l’Agence Savoir News a obtenu copie, le haut responsable européen a mis l’accent sur plusieurs sujets: le partenariat avec le Togo et l’Afrique de l’ouest, les réformes nécessaires au Togo, les menaces sécuritaires (notamment les conflits en Afrique et la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée), le sommet Afrique/UE et le rôle de l’UE dans le XXIè siècle.
S’agissant du partenariat Lomé/Bruxelles, l’UE a été présente au Togo depuis l’indépendance », a-t-il rappelé.
« C’est donc un partenariat solide et durable, tissé par de multiples relations de fraternité, de connaissance mutuelle, de coopération entre Etats mais aussi entre villes et entre individus, fondé sur un dialogue franc, ouvert et sincère », a souligné M.Westcott.
« Je voudrais souligner comment, malgré la crise économique actuelle en Europe, les citoyens européens croient encore en ce partenariat. C’est la raison pour laquelle lors de l’approbation des perspectives budgétaires européennes pour la période 2014-2020, le 11è Fonds européen de développement (FED), a vu son enveloppe sensiblement augmenter par rapport à la période précédente. Comme vous le savez c’est principalement l’Afrique en général, et le Togo en particulier, qui bénéficient du FED », a-t-il poursuivi.
« L’enveloppe pour le Togo lors du 11è FED va fortement augmenter jusqu’à plus de 215 millions d’euros, cela signifie une solidarité renforcée et une obligation de performance, pas seulement économique mais aussi en termes de bonne gouvernance et de développement inclusif », a-t-il indiqué.
Abordant les réformes politiques nécessaires, M.Westcott a affirmé que le Togo « se positionne de plus en plus comme une plateforme sous régionale de services, de transport, de production agricole ».
« L’expérience européenne ainsi que celle de plusieurs pays africains nous montrent que la bonne gouvernance est un bon investissement, un investissement d’avenir, qui favorise la paix sociale et la participation des citoyens dans les affaires publiques. Elle apporte aussi des fruits en termes d’économie, d’investissement et de développement. En conséquence la croissance de sa jeune population et les inégalités encore existantes obligent à maintenir le rythme des réformes et de l’approfondissement de la démocratie, y inclus les élections locales tant attendues, les réformes institutionnelles et constitutionnelles et la modernisation de la justice », a-t-il mentionné.
Concernant les menaces sécuritaires, le Togo a joué un « rôle actif avec son importante participation dans les opérations de maintien de la paix dans la région, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Darfour et probablement maintenant en Centrafrique », a fait remarquer M.Westcott.
« L’UE apprécie énormément cet engagement solidaire. Le terrorisme et le crime organisé sont des menaces transnationales qui demandent sans nul doute une réponse collective. Ce sont de vrais tests de la solidité de notre long partenariat. Je dois vous dire que les citoyens européens ont senti la proximité de la menace lors de la crise au Mali l’année dernière et le risque certain d’expansion du terrorisme jusqu’à nos frontières. Nous comptons beaucoup sur l’Afrique de l’Ouest et sur ses institutions », a-t-il précisé.
« L’UE est quant à elle très impliquée dans la région sur ces thématiques dans le cadre de sa politique commune de sécurité et défense, tant au niveau civil que militaire. Par exemple, je souhaiterais mentionner la mission civile EUCAP Sahel au Niger ou la mission de formation auprès des forces armées maliennes. Nous sommes aussi bien conscients du rôle positif que le Togo est prêt à jouer dans ce cadre. Il existe déjà un partage d’expertise entre l’UE et quelques-uns de ses Etats membres avec le Togo sur un sujet qui préoccupe les autorités togolaises, la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Dans la droite ligne de la stratégie Sahel de l’UE, une communication sur la réponse stratégique européenne aux défis dans le Golfe de Guinée est ainsi actuellement en discussion ».
Rappelons que Bruxelles a repris sa coopération avec Lomé en décembre 2007, après environ 14 années de brouille entre les deux parties. L’UE avait suspendu son aide au Togo en 1993 pour « déficit démocratique ». Les efforts fournis par les autorités togolaises notamment en matière de respect des droits de l’homme et surtout la bonne tenue des élections législatives de 2007 ont poussé l’UE à reprendre entièrement sa coopération avec le Togo.
Depuis lors, plusieurs programmes ont été mis en œuvre et les premiers résultats commencent à apparaître, que ce soit au niveau de l’appui aux institutions, dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, des infrastructures, ou encore de la gouvernance politique et de la justice.
L’UE a financé depuis 2007 à hauteur de 250 millions d’euros (soit près de 165 milliards de FCFA) la coopération communautaire avec le Togo à travers plusieurs conventions de financement, qui ont concerné des projets et programmes relevant de domaines d’intervention divers, tels que la bonne gouvernance (y inclus l’appui électoral et l’appui institutionnel), la macro-économie, les infrastructures ou encore le développement rural et l’environnement. FIN
Junior AUREL
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