Le sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique, a officiellement démarré vendredi après-midi, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains dont Faure Gnassingbé du Togo prennent par à cette rencontre, initiée par le président français François Hollande.
Trois principaux thèmes sont au menu des débats qui doivent s’achever samedi: « la paix et la sécurité », « le partenariat économique et le développement » et « le changement climatique ».
Ce sommet s’ouvre au lendemain du décès de Nelson Mandela, héros de la lutte contre le régime raciste d’apartheid et premier président noir de l’Afrique du Sud démocratique. Au début des discussions, une minute de silence a été observée en hommage à ce dernier.
La préparation de ce sommet a été marquée par une large concertation avec les pays invités et avec l’ensemble des partenaires, c’est-à-dire, les organisations internationales : les Nations Unies, l’Union européenne, l’Union africaine et les communautés régionales.
Les trois thèmes retenus constituent des enjeux essentiels pour l’Afrique, pour la France, pour l’Europe et pour toute la communauté internationale.
L’objectif de ce sommet est de définir des engagements dans la perspective de l’agenda international à venir afin de les traduire par des actions concrètes. Au total 53 pays sont représentés africains sont représentés à ce sommet.
Paix et la sécurité
Relever les défis de la paix et de la sécurité en Afrique est essentiel, aujourd’hui et dans la durée, pour favoriser le progrès social, le développement économique, créer les conditions d’une croissance durable au bénéfice des populations et consolider l’état de droit.
Une approche globale doit être définie par les Africains, avec le soutien de leurs partenaires, pour agir sur les causes sécuritaires mais aussi économiques des crises, des conflits et de l’instabilité et renforcer les politiques de prévention. Pour sa part, la France a souligné cette approche dans le livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale publié en 2013.
Aujourd’hui, l’Afrique entend, collectivement, et avec une volonté renouvelée, renforcer son autonomie de décision et d’action. Elle a commencé au travers de plusieurs initiatives, « des solutions africaines aux problèmes africains », dans le cadre fixé par la Charte des Nations Unies.
Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années mais l’actualité récente montre qu’une étape nouvelle est nécessaire. La France est prête à adapter son partenariat avec l’Afrique en ce sens et en fonction des demandes des Africains. Ces sujets font l’objet d’un dialogue étroit entre la France, ses partenaires européens et les institutions multilatérales comme l’ONU.
Par ailleurs, la paix et la sécurité en Afrique sont aussi un enjeu majeur de sécurité collective pour la communauté internationale, pour des raisons humanitaires et de solidarité mais également parce que de nombreuses menaces sont devenues globales et exposent l’Afrique comme ses partenaires extérieurs, notamment européens du fait de la continuité géographique, de manière indiscriminée :
Le trafic de drogue et la criminalité organisée qui contribuent à détériorer sensiblement la situation sécuritaire des Etats.
Le terrorisme et le trafic d’armes : les populations africaines, de l’Afrique orientale au Sahel, en passant par le Nigeria et l’Afrique du Nord, sont les premières victimes des actes terroristes.
La piraterie maritime : si la piraterie dans l’Océan Indien a diminué, en grande partie grâce aux opérations de l’Union européenne (EU NAVFOR Atalante) et de l’OTAN
(Ocean Shield) et aux missions européennes de renforcement des capacités régionales
(EUCAP Nestor) et de stabilisation de la Somalie (EUTM Somalia), elle constitue un défi croissant dans le Golfe de Guinée qui constitue la 1ère zone de piraterie dans le monde où elle perturbe une activité stratégique (exploitation pétrolière off-shore).
Partenariat économique et le développement
Les perspectives économique du continent africain sont prometteuses, il constitue, le 2ème moteur de croissance après l’Asie.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a demandé à un groupe de travail composé de cinq personnalités* du monde politique et économique de réfléchir aux modalités d’approfondissement des relations économiques entre la France et l’Afrique.
La Commission Vedrine estime que jusqu’à 200 000 emplois pourraient être créés en 5 ans en France si les entreprises françaises multipliaient par deux leurs investissements sur le continent africain.
Plusieurs thématiques de coopération ont ainsi été identifiées pour servir de base à l’agenda économique du Sommet de l’Elysée :
Activer les échanges humains et intellectuels
Développer les instruments de financement au service de la croissance
Accélérer une croissance africaine et française par les différents flux économiques
Accroître l’intégration juridique et économique de l’Afrique afin de faciliter les échanges.
Changement climatique
La lutte contre le changement climatique se pose en Afrique chaque jour avec une plus grande acuité, et fait peser, au-delà de nouvelles contraintes en matière de développement, de nouvelles menaces en termes de sécurité (conflits liés à la raréfaction des ressources, sécurité alimentaire, migration, etc.). L’inclusion de la thématique « climat » à l’ordre du jour du Sommet de l’Elysée pour la sécurité et le développement de l’Afrique s’est donc très vite imposée comme une priorité.
Dans sa composante climat, la déclaration du Sommet de l’Elysée pourrait ainsi aborder différents thèmes dont « Le lien entre climat, développement et sécurité », « Le soutien à une agriculture faiblement émettrice et résiliente », « L’accès à l’énergie durable pour tous » et « Le financement de la lutte contre le changement climatique ».
Les participants à ce sommet sont réunis à huis clos pour débattre du premier thème (« la paix et la sécurité »). Ils plancheront sur les deux autres thèmes samedi. Juste après la clôture des débâts samedi, il est prévue un « sommet informel » sur la Centrafrique, rencontre qui sera présidée par le président François Hollande.
Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné feu vert aux forces françaises pour intervenir en Centrafrique, afin de rétablir la sécurité dans ce pays. FIN
Photo: Vue partielle des participants (dont Faure Gnassingbé) à ce sommet . Photo @ Louis Vincent
De Paris Ambroisine MEMEDE
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