Coopération: « Les domaines d’intervention de la France au Togo sont multiples » (Robert Dussey)

Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé entame ce jeudi en France, une visite officielle d’amitié et de travail de 48 heures. Le président togolais sera reçu vendredi à l’Elysée par son homologue français.

C’est la première fois que le chef l’Etat togolais sera reçu par M. Hollande à l’Elysée. Les deux hommes se sont déjà entretenus en septembre 2012 à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Plusieurs sujets seront au menu des entretiens entre les deux chefs d’Etat: la politique togolaise après les élections législatives du 25 juillet, la présence du Togo au Conseil de sécurité de l’ONU, la situation au Mali, la piraterie maritime, la coopération entre la France et le Togo etc…

Selon le chef de la diplomatie togolaise dans un entretien à bâtons-rompus, « la coopération Franco-togolaise se porte bien ». « Les domaines d’intervention de la France au Togo sont multiples », a affirmé Robert Dussey. Lisez.

Question : Comment se porte aujourd’hui la coopération Franco-togolaise ?

Réponse<

/strong> : A ce jour, la coopération Franco-togolaise se porte bien. La France contribue énormément au développement du Togo à travers les interventions de l’Agence Française de Développement (AFD), du Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France à Lomé et du volontariat français.

Q : Peut-on avoir une idée des investissements récents de la France au Togo ?

R : La France a contribué à l’Aide Publique au Développement (APD) au Togo en 2012 pour un montant global de 28,56 millions USD, soit 6,56% de l’APD totale reçue par le Togo cette année. Cette contribution s’est faite principalement par l’intermédiaire de l’Agence Française de Développement (AFD), plaçant la France au 6ème rang du classement des principaux groupes de donateurs de l’APD au Togo.

La contribution de la France mérite d’être appréciée en termes de type d’assistance apporté par rapport à celui des autres donateurs. Elle se compose pour l’essentiel de dons de l’AFD qui s’élèvent à 27,406 millions USD en 2012 ; ce qui fait d’elle, au plan bilatéral, le premier partenaire en termes de dons.

S’agissant du classement dans le cadre de la coopération bilatérale en considérant les deux types d’assistance (dons et prêts), la France vient en 2ème position sur l’ensemble de l’échelle des partenaires.

En dehors de l’AFD, le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France au Togo finance chaque année des micro-projets portés par des acteurs de la société civile togolaise. En 2012, le montant des projets financés a été de 400 000 euros tandis qu’en 2013, il est de 300 000 euros. Ce sont là quelques exemples de la coopération multiforme entre la France et le Togo.

Q : Quel sont les principaux axes de cette coopération ?

R : Les principaux axes de cette coopération sont : la défense, la sécurité intérieure, l’éducation, la santé, l’eau et assainissement, l’appui au secteur financier national et à la micro finance, l’appui à la formation professionnelle et la coopération dans le domaine social.

Q : Quand on parle de dons de l’AFD pour appuyer des projets au Togo, est-ce à dire que la France est plus généreuse que d’autres partenaires ?

R : Il faut noter que chaque partenaire a ses propres modalités d’intervention en matière d’Aide Publique au Développement (APD). Les dons constituent un type d’assistance qui doit être apprécié à sa juste valeur. N’oubliez pas que nos partenaires traditionnels ont effacé récemment une part importante de notre dette extérieure et que ces dons peuvent être considérés comme une précaution pour ne plus pousser nos pays dans un nouveau cycle d’endettement.

Q : Quel est l’impact social de l’intervention de la France au Togo?

R : Le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France à Lomé finance chaque année des projets portés par des acteurs de la société civile togolaise à travers le mécanisme intitulé « Fonds d’Appui aux Sociétés Civiles du Sud (FASCS)», anciennement connu sous le nom de Fonds Social de Développement (FSD). Ledit mécanisme est une coopération de proximité de la France qui est parfaitement en phase avec notre concept de développement à la base.

Q : Quels sont les domaines dans lesquels la France intervient plus au Togo ces dernières années ?

R : Les domaines d’intervention de la France au Togo sont multiples. Nous pouvons citer la défense, la lutte contre la criminalité, l’éducation, la santé, la justice, les droits de l’homme, la formation professionnelle, le renforcement des capacités, etc.

Q : Il apparaît que les infrastructures et l’agriculture n’apparaissent pas dans les domaines que vous venez de citer. A quoi cela est-il dû ?

R : Vous avez parfaitement raison ; les infrastructures et l’agriculture font partie des secteurs prioritaires définis par le Gouvernement togolais dans le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (DSRP-C) pour relancer l’économie et lutter contre la pauvreté. L’intervention de la France au Togo en 2012 a été moins visible dans ces deux secteurs, et notre ambition est justement de renforcer la coopération avec la France dans ces domaines.

Q : Qu’attendez-vous de la coopération française en ce temps de crise financière?

R ll s’agira de discuter avec le Gouvernement français et de lui soumettre nos besoins, car en dépit de la crise économique mondiale et des mesures d’austérité constatées ça et là, la France reste une puissance dont les potentialités et l’expertise dans plusieurs domaines peuvent contribuer au décollage de notre économie.

Q : En fonction de cette crise, quelles sont les priorités que vous voudriez assigner à la coopération française au Togo ?

R En tant que pays qui aspire à l’émergence d’ici peu, le Togo a élaboré un document qui est une bréviaire de développement intitulé « Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) ». Il va de soi que la coopération avec nos partenaires doit s’inscrire dans la logique de ce document qui est un recueil des réponses à nos besoins de développement.

Q : A vous entendre, il s’agit d’un document qui porte l’avenir de tout le pays. Quels en sont alors les grandes lignes ?

R : Vous avez raison. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un document stratégique qui décline plusieurs axes d’actions dont je m’en vais vous présenter quelques uns : le développement des infrastructures de transports ; le développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi ; le renforcement de la gouvernance ; la promotion d’un développement participatif, équilibré et durable, etc. FIN

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