Au Togo, diplomatie rime désormais avec développement. C’est ce qui ressort de la déclaration de politique générale que le Premier ministre M. Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu a présentée le 18 septembre 2013, devant les députés de la cinquième législature.
Le concept de « diplomatie du développement » cher au Président Faure Essozimna Gnassingbé comporte désormais deux volets importants : la consolidation des partenariats traditionnels et une plus grande ouverture en direction des pays émergents. Cela tombe bien car pour ce qui est du premier volet, le gouvernement français a décidé à l’issue de la réunion du Comité interministériel de la coopération au développement (CICID) qui s’est tenue le 31 juillet à Paris de maintenir le Togo dans le cercle des priorités géographiques de la France. Les relations sont donc au beau fixe comme nous l’a confirmé l’Ambassadeur de France au Togo Son Excellence Monsieur Nicolas Warnery au cours d’un entretien au Magazine de la Présidence togolaise « Les Deux Palais ». Lisez.
Les Deux Palais : Il est annoncé une rénovation de la politique de coopération au développement de la France. A quoi cela correspond-il ?
Nicolas Warnery: Les décisions que vous mentionnez sont venues renforcer formellement les grandes lignes qui guident la coopération de la France au développement. La dernière session du CICID – qui ne s’était pas réuni depuis 2009 – a ainsi articulé le cadre de la coopération au développement autour de 4 axes principaux :
En premier lieu, le CICID a précisé les priorités qui doivent guider les politiques et programmes de l’aide française au développement.
Ensuite il y a une volonté affichée de renforcer la cohérence des politiques publiques avec des objectifs de développement tels que l’égalité homme/femme, l’accès à l’éducation, à la santé.
Le CICID a également rappelé la nécessité de renforcer la coordination de l’ensemble des politiques de développement.
Enfin l’accent a été mis sur la poursuite de la recherche de l’efficacité et de la transparence des politiques de développement.
Q : Quelle sont les priorités ainsi définies ? Quelles perspectives offrent-elles à la coopération au développement entre Paris et Lomé ?
R : Suivant la ligne directrice tracée par le CICID, le gouvernement a décidé de concentrer, à partir de 2014, la moitié de ses dons et les deux tiers de ceux de l’AFD à la coopération au développement avec les pays prioritaires d’Afrique subsaharienne. Le Togo demeure bien sûr dans le cercle des priorités géographiques de la France pour la coopération au développement. Toute la gamme des instruments de financement –dons, prêts et subventions- pourront être déployés à cet effet. En guise de spécificité dans le cas du Togo, il faut signaler que l’amélioration du cadre de viabilité de la dette publique permet désormais de recourir aux prêts souverains à taux concessionnels. Cela offrira plus de flexibilité aux acteurs pour le montage de certains dossiers de financements. Les domaines prioritaires, rejoignent ceux que le Premier ministre du Togo a énoncés lors de la présentation de son programme de gouvernement à l’assemblée nationale. Une stratégie de développement axée sur le genre. Le soutien à l’agriculture comme moyen de lutte contre l’insécurité alimentaire. La promotion de l’accès à l’éducation. Le renforcement des actions dans le domaine de la santé. La protection de l’environnement. La transparence dans les industries extractives. Les priorités de notre action sont, bien entendu, définies en étroite coordination avec les autorités togolaises.
Q : Monsieur l’Ambassadeur, la France, tout comme le Togo, évolue au sein de grands ensembles. Le plus représentatif, l’Union européenne entretient elle-même des liens de coopération similaires avec le Togo, de même que les autres Etats qui la composent. Dans ce contexte, n’y a-t-il pas des risques pour une coordination efficace des programmes de développement ?
R : L’expérience a établi que nous avons besoin d’aller vers une coordination accrue des bailleurs au service du développement dans nos pays partenaires. Le principe de l’efficacité de l’aide est admis par tous. En tant que membre de l’Union européenne, la France participe à la programmation conjointe qui permet de décliner l’ensemble de l’aide dans une vision globale. Au Togo, l’exercice a été lancé fin 2012 entre la délégation de l’Union européenne, l’Allemagne et la France. Cet exercice nous permettra de mieux nous coordonner et ce dès 2014 et d’éviter à la fois la dispersion et la redondance de nos actions. FIN
Source : Les Deux Palais, Magazine de la Présidence de la République Togolaise / Trimestre 3-N°0002.
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