Plusieurs experts et représentants du ministère du commerce et des finances, ainsi que professeurs d’université se sont retrouvés jeudi à Lomé dans le cadre d’une table ronde en vue de valider l’étude pour les réflexions stratégiques sur les implications du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour la gouvernance économique du Togo.
La rencontre a été organisée par le ministère du commerce, de la promotion du secteur privé, en collaboration avec la fondation Friedrich Erbert Stiftung représentée par M.Constantin Grund.
Plusieurs personnalités étaient présentes dont Mme Bernadette Legzim-Balouki, ministre du commerce et Joseph Weiss, l’ambassadeur d’Allemagne au Togo.
Le conclave vise à présenter les diverses observations des acteurs étatiques et non étatiques sur l’analyse des perspectives économiques du TEC/CEDEAO pour le Togo.
A travers le TEC, les mêmes taxes et droits de douanes seront appliqués sur les produits importés par les pays de la CEDEAO en provenance des pays hors de la communauté. Il a été adopté le 20 mars 2013 lors de la réunion tenue à Praia au Cap Vert par les ministres des finances de la CEDEAO.
Pour mesurer et analyser l’impact de la mise en œuvre du TEC de la Cédéao, l’approche méthodologique utilisée a consisté à réaliser des simulations à partir d’un modèle d’Equilibre Général Calculable (MEGC) basé sur des données de l’économie togolaise. Au total, trois simulations ont été réalisées. Le modèle utilisé est un MEGC statique qui distingue 17 secteurs de production et 2 catégories de ménages (qualifiés ou non) et 6 comptes de fiscalité. Ce modèle est structuré en blocs d’équation: production, demande et revenu, prix et commerce extérieur.
Selon M. Agbodji (enseignant chercheur), la modification tarifaire va entraîner une baisse de nos importations, donc il y aura également une baisse des recettes douanières. Ce qui va agir sur les recettes publiques qui vont aussi diminuer d’une certaine proportion : « A l’issu des simulations que nous avons effectuées, il ressort qu’on aura globalement un impact négatif particulièrement sur le volume des importations ».
« Avec la baisse du volume d’importations, il va y avoir une pression très forte sur la demande locale. Ce qui va relever le niveau des prix et donc on aura un niveau général des prix qui serait également en hausse donc un niveau d’inflation qui va frapper l’ensemble des productions à l’intérieur de l’économie nationale ».
« Vu les impacts négatifs que cette mesure tarifaire au niveau communautaire va avoir sur l’économie togolaise, il va falloir, pour contrecarrer la baisse des importations, relever la production domestique par des mesures incitatives en termes d’investissement et en faveur des productions de la zone franche pour relancer nos exportations avec des mesures d’accompagnement pour compenser le manque à gagner au niveau des recettes douanières », a expliqué M.Agbodji.
Selon la ministre du commerce, cette table ronde est le cadre privilégié de discussions et de compréhensions approfondies des présentations inscrites au programme et dont la maîtrise s’avère importante pour la construction du marché intra-régional sur des bases durables.
Mme Legzim-Balouki a remercié la fondation Friedrich Erbert Stiftung, affirmant qu’aucun effort ne sera ménagé pour la prise en compte des résultats et conclusions qui sortiront de cette rencontre.
Elle a exhorté les participants à prendre part activement à cette table ronde dont la suite est déterminante aussi bien pour eux que pour leurs administrations ou leurs organisations.
« Les tâches qui vous attendent sont donc exaltantes et immenses quand on sait que notre pays devra honorer très prochainement certains engagements pris vis-à-vis de l’organisation mondiale du commerce, sans oublier la conclusion des accords de partenariat économique », a ajouté la ministre. FIN
En Photo: Mme Legzim-Balouki (au milieu) et M.Weiss (à droite)
Ambroisine MEMEDE
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