L’Assemblée nationale togolaise s’est dotée lundi dernier, d’un nouveau président: Dama Dramani, 69 ans, élu lors d’un vote boycotté par les députés de l’opposition pour exiger certains postes clés au sein du bureau. Seuls les 62 députés de l’Union pour la République (UNIR, le parti au pouvoir) ont pris part au vote. Ainsi, le nouveau bureau est 100% UNIR.
Dama Dramani élu au perchoir, l’opposition prise à son propre piège, affiche à la Une, CHRONIQUE DE LA SEMAINE. Pour ce journal, cette élection suscite déjà des grincements de dents au sein de l’opposition parlementaire qui espérait imposer son diktat à la majorité.
« Selon des indiscrétions, des candidatures diversifiées avaient été positionnées. L’opposition parlementaire, bien que minoritaire, exigeait les deux premiers postes de vice-président. Finalement, l’Arc-en-ciel se positionne à la 3ème vice-présidence et Sursaut national au poste de secrétaire parlementaire. Ayant constaté que son ex-allié le Collectif Sauvons le Togo n’a pas déposé de dossier, Arc-en-ciel a retiré sa candidature (…) Les hommes de l’opposition manquent de tact en matière de négociations politiques », écrit le journal.
« S’appuyant sur sa majorité confortable, UNIR a tout simplement démontré qu’elle avait néanmoins son mot à dire nonobstant le souhait émis par le législateur de voir le bureau refléter la coloration politique de l’Assemblée », souligne ledit journal.
« Comment et pourquoi UNIR s’est retrouvé seul dans le bureau? L’opposition va-t-elle boycotter la présidence des commissions? », s’interroge LE LIBERAL.
Pour le directeur de publication du journal, d’aucuns dénoncent une volonté d’UNIR de s’accaparer de tout, mais en réalité cette formation politique a-t-il été réellement gourmand dans l’attribution des postes à l’Assemblée nationale? « Contrairement à ce qu’on tente de faire croire, UNIR malgré sa majorité qui lui permet d’obtenir tout, a bel et bien voulu partager. On a d’ailleurs senti cette volonté lorsqu’il a s’agit de composer les membres de la commission chargée d’amender les textes du règlement intérieur (…) Tout porte à croire que l’opposition togolaise était dans la logique de la politique de la chaise vide, comme elle sait bien le faire. On se demande si l’opposition, dans les prochains jours, va se rattraper en prenant la présidence de certaines commissions ou va-t-elle poursuivre avec cette stratégie qui l’a toujours desservie? », s’interroge Fabrice Pétchézi.
A en croire LE CHANGEMENT, c’est plutôt le parti UNIR qui a « imposé un bureau monocolore à l’Assemblée nationale pour asseoir la dictature, le despotisme, l’autocratie, l’oligarchie et le conservatisme ».
« La conservation du pouvoir est née avec UNIR Père qui est le RPT. Il revient à l’opposition de s’organiser pour changer le système », souligne le journal qui estime que le salut de ce pays, ne viendra pas du système actuel. « En politique, on ne se fait jamais cadeau quelles que soient les relations. Alors, opposants togolais, organisez-vous et laissez vos querelles de clocher », lance le journal.
LE CANARD INDEPENDANT de son côté, qualifie le nouveau bureau de « groupe de dupes et de coups foireux contre la population ». « Tout compte fait, UNIR continue à avaler tout sur son passage et cette manière de faire est symptomatique, car avec une majorité écrasante, les députés UNIR peuvent à tout vent modifier les textes au profit d’une seule personne. C’est encore une population foulée et dont les préoccupations ne sont jamais prises en compte », affirme le journal.
« Drama Dramani à la tête de l’Assemblée nationale: Une nouvelle preuve suffisante des discours trompeur de Faure Gnassingbé », affiche de son LE CORRECTEUR.
« Que Dama Dramani soit aujourd’hui président de l’Assemblée nationale du Togo, indique assez clairement que les prétentions et proclamations de rupture et de modernité ne sont que de la poudre aux yeux pour les populations et pour les amateurs de déclarations ronflantes et gonflantes », dénonce ce canard.
Selon LE DAUPHIN, « l’opposition ne devrait s’en prendre qu’à elle-même, plutôt que de se verser dans des tentatives de justification vaines sur les antennes. Elle a encore une fois de plus péché par arrogance et n’a pas su placer les intérêts du peuple souverain au dessus de ses propres intérêts: les résultats sont là ». « C’est le prix de l’arrogance et de la duplicité », conclut le journal.
Pour la VOIX DE LA KOZAH, le nouveau président de l’Assemblée nationale est beaucoup attendu sur le « dossier chaud des réformes constitutionnelles et institutionnelles, un dossier que le chef de l’Etat veut voir aboutir pour permettre au Togo d’entamer une nouvelle ère basée sur le pardon, la réconciliation et la prospérité ».
« Il revient donc aux élus du peuple d’accompagner l’exécutif dans ce vase chantier », conclut l’éditorialiste du journal. FIN
Junior AUREL
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