Au Togo, très peu de femmes participent aux activités de la vie publique et politique. Dans certains domaines, elles sont quasi-inexistantes, alors que le dernier recensement général de la population montre que ces dernières représentent environ 52% de la population. A titre d’exemple: 7 femmes dans l’actuel gouvernement sur 30 portefeuilles (environ 23%).
A l’Assemblée nationale, elles ne sont que 8 sur 81 députés (environ 9%). Le constat est amer, vu la proportion des femmes sur le plan national.
Une situation qui a poussé le chef de l’Etat Faure Gnassingbé à se lancer son concept « Parité-femme » le 19 décembre dernier. L’idée a été concrétisée le 15 février, suite aux modifications apportées par le Parlement au code électoral grâce à un projet de texte introduit par le gouvernement, afin d’encourager les candidatures féminines aux législatives.
La principale mesure est la réduction de moitié du montant du cautionnement en faveur des femmes. Ainsi, les femmes sont appelées à verser 50.000 F.CFA contre 100.000 F.CFA pour les hommes.
Une mesure « payante »
Ce principe ou concept de la parité « Femme-Homme » a eu ses effets à travers des listes présentées par des partis politiques aux élections législatives du 25 juillet. A la lecture des chiffres, 159 femmes sont en lice sur un effectif d’environ 1.174, soit 13%. Le nombre de femmes pour ces législatives a augmenté de 3% par rapport au scrutin d’octobre 2007.
Dans la région maritime qui a enregistré le plus grand nombre de candidats (454), 83 femmes sont en lice (soit 18%). Trois partis politiques se sont fait remarquer à travers leurs listes dans cette logique de Parité « Homme-Femme »; l’Union pour la République (UNIR, au pouvoir), la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP, opposition) et le Nouvel Engagement Togolais (NET, opposition).
Le parti UNIR a marqué le point, notamment dans le Grand Lomé où elle a présenté 10 femmes sur les 20 (titulaires et suppléants). Au total 200 candidats sont positionnés sur des listes dans le Grand Lomé, zone la plus convoitée par les partis politiques. Sur les 10 titulaires du par UNIR, les cinq premières positionnées sont des femmes.
« Ce parti politique a vraiment osé, surtout que des +poids lourds+ de l’opposition se retrouvent à Lomé, histoire d’engranger le maximum de sièges », a confié Marcel Yao Adjikovi, comptable dans une institution de micro fiance.
« J’espère qu’elles vont tenir, car la bataille de Lomé est souvent serrée. En 2007, l’opposition avait remporté 4 sièges contre un seul pour le parti au pouvoir », ajoute-t-il.
Pour Solim Ganbame, secrétaire dé direction dans un ministère, le parti a « bien fait son calcul » en positionnant des femmes pour affronter les responsables de l’opposition dans le Grand Lomé.
« C’est une stratégie que j’ai beaucoup aimée. Il faut de braves femmes pour faire la différence et le poids devant de ces opposants. C’est une autre vision de la politique que j’apprécie à juste titre », commente cette jeune secrétaire.
Certains leaders de l’opposition sont positionnés à Lomé dont Jean Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et tête de liste du Collectif « Sauvons le Togo (CST, regroupement de 5 partis politiques) Me Dodji Apévon, président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) et tête de liste de la Coalition « Arc-en-ciel » (regroupement de 5 partis politiques).
10 femmes dont 5 titulaires dans le grand Lomé, un « pari gagné »
« C’est un pari gagné par le parti UNIR, le fait d’avoir positionné 10 femmes dans le grand Lomé. Et nous sommes soutenues par la population », affirme Mme Dédé Ahoéfa Ekoué, candidate de l’UNIR dans le grand Lomé.
« Nous sommes très confiantes. Les populations voient toute l’importance que le chef de l’Etat accorde à la gente féminine. Elles voient les qualités des différentes femmes de différents secteurs ‘(administration, privé, société civile). Nous sommes certaines que les populations vont nous élire, afin que nous puissions faire la différence que toutes les femmes attendent, la différence que les jeunes veulent pour le Togo et qui a déjà commencée », souligne-t-elle.
L’un des principaux enjeux de ces élections législatives est la bataille pour la majorité absolue à l’Assemblée nationale, car les réformes constitutionnelles et institutionnelles se joueront au sein de l’hémicycle.
Ce scrutin permettra aussi aux togolais de tester la cote de popularité des grands partis politiques notamment l’UNIR, l’ANC, le CAR, l’Union des Forces de Changement (UFC), la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), l’(OBUTS), etc… C’est aussi l’occasion pour certains petits poucets de l’échiquier politique de jauger leur niveau sur le terrain.
Au total 26 partis politiques, groupements de partis et groupes de candidats indépendants ont présenté de listes pour ces législatives. Les candidats briguent les 91 sièges de députés dans 30 circonscriptions électorales.
La campagne électorale qui a démarrée le 6 juillet, la campagne électorale doit s’achever le 23 juillet. FIN
Edem Etonam EKUE
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