Projet « Facilité Eau »: Mettre fin aux souffrances d’environ 90.000 personnes dont 12.000 élèves dans trois préfectures (PAPIER D’ANGLE)

Au Togo, environ 38,5% des populations en milieu rural ont accès à l’eau potable et 11,8% utilisent de latrines améliorées (empêchant tout contact homme/excréments), selon des statistiques du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF).

Toujours en milieu rural, plus de 36,% des filles de moins de 17 ans scolarisées participent à la corvée d’eau, au moins six voyages par jour dans la zone, affichent les mêmes chiffres.

Ce tableau sombre a conduit à l’élaboration du Projet « Facilité Eau », mis en œuvre par l’UNICEF dans trois préfectures de la région maritime (Vo, Lacs et Bas-Mono), grâce au financement de l’Union européenne (UE). Il s’agit des localités à forte prévalence des maladies hydriques dues à un accès limité à l’eau potable et à une absence d’assainissement adéquat. Lancé en 2011 pour une durée de quatre ans, ce projet est mis en œuvre en partenariat avec l’Ong Eau et Assainissement pour l’Afrique (EAA) et avec les services des ministères de la santé et de l’eau de l’assainissement et de l’hydraulique villageoise, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF.

Pour un budget estimé à 1, 263 milliards de F.CFA dont 64% pris en charge par l’UE et 36% par l’UNICEF, le projet « Facilité Eau » vise à donner accès à l’eau et à l’assainissement à une population totale de 90.000 personnes dont 12.000 élèves (garçons et filles) dans trois préfectures.

Selon une évaluation faite en avril dernier, 68 forages manuels ont été déjà réalisés dans les écoles et les communautés (50 nouvelles écoles desservie en eau potables, soit 15 783 élèves) grâce à la formation de 20 opérateurs privés et 13 Unités de Soins Périphériques (USP) équipées de nouveaux points d’eau autonomes et durables (leur équipement en pompe solaire est en cours). Au total 40 blocs de latrines (filles/garçons) ont été réalisés dans 22 écoles couvrant 6.258 élèves.

Dans certaines zones où le projet « Facilité Eau » est exécuté, les résultats sont palpables. Une équipe de l’Agence Savoir News a pu toucher du doigt des réalisations dans certaines localités de la préfecture de Vo.

A Mamissi, l’école Primaire Publique – qui compte environ 400 élèves – a bénéficié d’un forage et d’environ 12 postes d’eau potable repartis dans chaque classe. L’école est également dotée de deux blocs de latrines écologiques (pour filles et garçons) à 4 cabines. Ces latrines sont munies de dispositif permettant la déshydratation des excrétas. Ce qui permet aux populations de les utiliser (après six mois) comme fertilisant pour les champs scolaires.

Selon l’un des enseignants, la plupart des absences sont surtout dues aux maladies diarrhéiques et à la fièvre typhoïde : « depuis la mise en place des latrines et du dispositif de lavage des mains, les élèves se portent mieux, l’environnement scolaire est de plus en plus sain et il y a moins de mouches. Ce qui est pour nous un soulagement », a souligné Kossi Ankou enseignant au Cm2

« Les élèves déféquaient aux alentours de l’école et mangeaient, les mains sales. Grâce à la formation reçue par les enseignants, ils arrivent à sensibiliser les enfants. Nous avons reçu une formation d’une semaine dans le domaine de l’eau et assainissement. On nous a appris à montrer aux enfants les bons comportements en matière d’eau et assainissement. Les enfants à leur tour iront sensibilisent leurs parents sur le comportement à adopter », a-t-il ajouté, précisant que la leçon du jour a même porté « sur les dangers de la défécation à l’air libre ».

A Vo Adabou, la visite de quelques maisons disposant de latrines a permis de voir à quel point les populations tiennent à finir avec la Défécation à l’Air Libre (DAL). Pour Adjéoda Assagbavi, régent du village, la DAL n’est pas un bon comportement et elle est très risquée. Pour la plupart des habitants de la localité, c’est la Fin de la Défécation à l’Air Libre (FDAL): « c’est une honte de ne pas avoir de latrine chez soi et de s’orienter chaque fois vers les champs en cas de besoin naturel », a indiqué un membre de la famille du régent.

A Handle, l’Unité de Soin Périphérique (USP) a bénéficié d’un forage surmonté d’un panneau solaire et disposant d’un polytank muni d’une rampe de 3 robinets qui alimentent le dispensaire – de 6 salles et 8 lits – et la zone. Pour Mme Dédé Aloeke, accoucheuse à l’USP, ces réalisations sont un soulagement pour la communauté: « Après accouchement, on était obligé d’aller puiser l’eau dans les maisons voisines. Mais, la polytank nous a allégé la tâche. Avant quand il n’y avait pas d’eau, les gens n’osaient pas venir. Maintenant, tout va bien et la population aussi vient puiser de l’eau au centre ». FIN

En Photo; Deux élèves de l’école Primaire Publique de Mamissi prenant de l’eau, grâce au forage

Ambroisine MEMEDE

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