Des forces de sécurités et des professionnels des médias ont été sensibilisés ce jeudi à Lomé, en vue d’une meilleure collaboration sur le terrain lors des évènements notamment en période électorale. La rencontre est organisée par le ministère de la sécurité et de la protection civile en collaboration avec la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-Togo), a constaté un journaliste Agence Savoir News.
Elle est axée sur le thème: « Quelle collaboration entre les professionnels des médias et les forces de sécurité à l’occasion de la couverture médiatique des événements ». Cette rencontre s’est déroulée à une période où les togolais se préparent à aller aux urnes le 21 juillet prochain pour les élections législatives.
Au Togo, les relations entre forces de sécurité et professionnels des médias sont souvent tendues sur le terrain, notamment en période électorale, entraînant parfois des accrochages entre les deux parties.
La rencontre a permis aux forces de sécurité et aux professionnels des médias de réfléchir sur le rapport qui doit exister entre eux, afin d’une meilleure collaboration lors de la couverture médiatique des évènements. Les discussions ont été ouvertes par le président de la HAAC Kokou Tozoun en présence du ministre de la sécurité le colonel Yark Damehame et de la représentante du HCDH-Togo Mme Olatokunbo IGE. La présidente de la Commission Electorale Nationale Indépendante Mme Angèle Dola Aguigah était également présente.
Selon le ministre de la sécurité, les professionnels des médias et les forces de sécurité doivent « garder à l’esprit qu’ils sont tous embarqués dans le même navire, celui d’observateurs neutres, mus par l’obligation de neutralité et d’impartialité dans l’exercice de nos fonctions, plutôt que de se voir comme des adversaires ».
« Nous devons nous considérer comme des partenaires qui se complètent. Si les forces de sécurités ont l’obligation de protéger les journalistes contre toute forme d’agressions sur le terrain afin de leur permettre de mieux remplir leurs devoirs, il convient de relever que les journalistes ont aussi le devoir de ne pas s’y comporter comme des manifestants encore moins, comme des gens qui sont à la recherche des moindres erreurs des forces de sécurité à des fins sensationnelles », a souligné le colonel Yark Damehame.
Pour le président de la HAAC, les professionnels des médias et les forces de sécurité « sont des acteurs privilégiés des élections législatives »: « par conséquent ils sont appelés à faire montre de sérénité et de professionnalisme pour donner aux yeux de l’opinion nationale et internationale, le gage d’un scrutin transparent et apaisé ».
Les « relations tumultueuses » entre les professionnels des médias et les forces de sécurité ont beaucoup défrayé la chronique ces derniers temps à telle enseigne que la HAAC s’est « sentie interpellée », a souligné M.Tozoun;
« La HAAC qui entend jouer sa partition au cours de ces joutes électorales est en train de prendre des mesures appropriées, afin de permettre aux journalistes et professionnels des médias de couvrir les manifestations dans le cadre législatif et réglementaire qui exige la détention des documents d’identification personnelle », a-t-il précisé.
Pour la Représentante du bureau du HCDH-Togo, cette rencontre est une bonne opportunité pour une réflexion profonde et constructive en vue d’une meilleure façon de protection des droits de l’Homme.
«Les forces de sécurité ont un rôle traditionnel de maintien et de rétablissement de l’ordre et font partie de la collectivité et ont l’obligation de la servir. De leur côté, les médias ont pour rôle entre autres d’informer les masses populaires sur leurs droits et devoirs, informer l’opinion publique sur les enjeux et défis de l’heure, cultiver le pluralisme politique par la promotion des opinions et débats contradictoires et contribuer à la protection des droits de l’homme. Donc forces de sécurité, les médias et les organisations de défense des droits de l’homme ont en commun le souci de protection de l’intérêt de l’individu à travers leurs missions respectives », a affirmé Mme Olatokunbo IGE.
Les participants à cette rencontre ont écouté deux communications: « Droits et devoirs des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions » (développée par Professeur Victor Aladji) et « la nécessité de collaboration entre force de sécurité et professionnels des médias en période électorale » (animée par le commissionnaire divisionnaire Koudjrovo Têko, Directeur Général de la Police nationale).
Ce dernier n’a pas manqué de souligner la mission de la « Force Sécurité Elections » (FOSEL/2013), mise en place par le gouvernement en vue de sécuriser les prochaines élections législatives et locales.
Composée de 6.500 gendarmes, policiers et gardiens de préfectures, la FOSEL est chargée d’assurer la sécurité de tout le processus électoral. Cette Force est dirigée par le directeur de la police nationale, le Commissaire divisionnaire Têko Mawuli Koffi Koudouovoh.
Rappelons que pour les prochaines législatives, 91 sièges sont à pourvoir dans 30 circonscriptions électorales contre 81 sièges pour l’actuelle Assemblée nationale. Les principaux partis de l’opposition dénoncent une « mauvaise organisation » de ce scrutin et exigent la tenue d’un dialogue. FIN
Junior AUREL / Nicolas KOFFIGAN
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