« La grève n’est pas faite pour résoudre tous les problèmes d’un pays », a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse Octave Nicoué Broohm de l’enseignement supérieur. Cette déclaration fait suite aux deux jours de grève observés jeudi et vendredi par la Synergie des travailleurs du Togo (STT).
Les secteurs de la santé et de l’éducation ont été fortement touchés par ce mouvement. Au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio – le plus grand centre de santé du pays – les activités ont été paralysées.
Au total quatre ministres étaient face aux professionnels des médias, rencontre au cours de laquelle ils ont présenté le « point » des négociations entre le gouvernement et les responsables de la STT.
Outre M.Broohm, trois autres ministres ont pris part à cette rencontre: Hamadou Brim Bouraïma-Diabacté de l’enseignement technique, Dammipi Noupokou des transports et Yacoubou Hamadou du travail.
Le ministre de l’enseignement supérieur a fait le schéma des négociations depuis le début des discussions. « Nous avons eu dans un premier temps, des discussions directes avec les responsables de la STT. Ensuite, les deux commissions techniques mises en place ont travaillé et ont rendu leur rapport. Et ces rapports contiennent des propositions qui devaient être discutées avec le gouvernement ».
« Les discussions ont repris le 23 mai dernier. Nous avons examiné ensemble les rapports des commissions, nous avons discuté des points principaux et nous nous sommes mis d’accord sur quatre points. Il restait à faire des commentaires concernant l’allocation familiale, la grille salariale et la valeur indiciaire. Nous nous sommes retrouvés lundi dernier et on devait poursuivre mardi, espérant finir et conclure. Lors des discussions, nous avons donné des instructions aux services techniques pour que les calculs additionnels pour la grille salariale, soient fournis afin que le gouvernement puisse prendre une décision en toute connaissance de cause. Les responsables de la STT ont, en marge de leurs points de revendications (8 points), posé le problème des agents travaillant dans des organismes autonomes. Ils ont souhaité que ces agents bénéficient des primes forfaitaires de 30 et 20.000 F.CFA. Nous leur avons expliqué que cela ne pourra pas se faire de façon automatique, puisse que ces primes ont été accordées à ceux qui émargent sur le budget de l’Etat », a longuement expliqué M.Broomh.
Selon lui, les organismes et institutions autonomes gèrent leur budget, elles ont des recettes propres: « ils recrutent des agents sur la base des contrats. Et donc, les primes accordées aux fonctionnaires ne les concernent pas directement. Et nous nous sommes séparés lundi en de très bons termes, avec la décision de leur part d’aller rendre compte à leur base. A notre grande surprise, ils se réunissent mardi et lancent une grève pour jeudi et vendredi, alors qu’il n’y avait de blocage sur aucun point des négociations ».
« Pour le gouvernement, il s’agit d’un comportement qui n’est pas syndicale. Lorsqu’on est en négociations et qu’il n’y a pas de point de blocage; il n’y a pas de raison d’aller en grève. Dans leur lettre, les responsables de la STT ont évoqué des points qui n’ont rien à voir avec leur plateforme. Par décision d’aller en grève et par le contenu de leur lettre, ils sont sortis de la logique et du cadre des négociations syndicales », a-t-il poursuivi.
Pour le ministre, le gouvernement « continuera à prendre ses responsabilités par rapport à l’intérêt des fonctionnaires. Tout ce qui a été promis sera fait. Nous voudrions rappeler que la grève répond à des normes. Il y a des règles qui régissent une grève. Une grève ne se fait pas, parce qu’on a envie d’aller en grève. Et la grève n’est pas faite pour résoudre tous les problèmes d’un pays ».
« Nous voudrions exhorter tous les travailleurs de la fonction publique et les autres travailleurs à privilégier constamment le dialogue pour aboutir aux solutions à nos préoccupations. Le gouvernement restera toujours attentif à tout ce qui concerne les travailleurs. Mais, nous devons nous mobiliser pour engranger plus de ressources, faire en sorte que la croissance soit plus forte ».
« Et les organisations syndicales en tant que partenaires doivent être des forces de propositions pour que le fruit de notre croissance commune soit mieux réparti. C’est là le défi. Il ne s’agit pas de détruire le tissu économique ou de le fragiliser davantage pour prétendre avoir des avantages qu’on espère », a-t-il précisé. FIN
Junior AUREL
Savoir News, une équipe jeune et dynamique
www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H