La présidence togolaise a dénoncé une « dérive dangereuse » de certains organes de presse, suite au traitement fait d’un enregistrement sonore de Mohamed Loum, l’un des inculpés en détention préventive dans l’affaire des incendies qui ont ravagé en janvier dernier le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé.
Selon l’enregistrement mis à la disposition des professionnels des médias lors d’une conférence de presse du Collectif « Sauvons le Togo », Mohamed Loum a sévèrement critiqué le pouvoir en place, affirmant avoir discuté trois fois au téléphone avec le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
« On ne peut pas imaginer un instant que le président de la République, la plus haute autorité de l’Etat puisse, ne serait-ce qu’une minute, prendre son combiné téléphonique pour appeler quelqu’un qui est aux mains de la justice, parce qu’on lui reproche des choses dans le dossier des incendies. Cette affaire montre une double dérive: dérive au niveau de certains partis politiques qui sont décidés à faire feu de tout bois. Tout est parti d’un enregistrement sonore attribué à Loum que certains partis politiques utilisent dans les conférences de presse », a indiqué Cléo Essodeina Pétchézi, le directeur de la communication de la présidence de la République.
« Mais les choses ont pris une ampleur démesurée avec la presse, à partir du moment où certains journaux, sans aucune retenue, sans aucun sens de discernement, ont commencé à amplifier ces informations qui ne reposent sur aucun fondement », a souligné M.Pétchézi (Photo).
Selon lui, les acteurs politiques ont des « devoirs d’éducation vis-à-vis de leurs militants »: « Les responsables politiques aussi ont des devoirs d’éducation vis-à-vis des enfants, de nos enfants, parce qu’ils doivent leur enseigner à travers leurs comportements, que les plus hautes autorités de l’Etat ont un statut particulier et que nous leur devons du respect par rapport aux fonctions qu’elles occupent ».
« Les dérives que nous observons, nous indiquent clairement que le débat sur la régulation des médias au Togo est toujours d’actualité. Je pense que tout ce que nous venons de voir ces derniers jours dans les journaux et sur certains médias, montrent qu’il faut prendre rapidement les dispositions pour faire en sorte que les institutions qui sont chargées de réguler les médias, puissent avoir les outils nécessaires pour faire correctement leur travail », a-t-il précisé. FIN
Edem Etonam EKUE
Savoir News, une équipe jeune et dynamique
www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H