Un brigadier de police a été grièvement blessé et vingt personnes interpellées ce jeudi lors d’une manifestation du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et de la Coalition « Arc-en-ciel », selon un communiqué du ministre de la sécurité, le Colonel Damehame Yark.
La manifestation est interdite par les autorités, suite à des casses enregistrées mardi soir après une marche organisée par ces deux regroupements et qui s’est déroulée dans le calme. Selon le gouvernement, ces violences étaient l’œuvre d’un groupe de jeunes ayant pris part à cette manifestation, accusations qualifiées de « machination » par le CST et la Coalition.
Très tôt ce jeudi, le lieu de rassemblement a été bouclé par des forces de l’ordre. Des jeunes qui tentaient de se rassembler ont été vite dispersés aux gaz lacrymogènes. Ces derniers ont dressé des barricades et brûlé des pneus.
Des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont été enregistrés dans certains quartiers : Hanoukopé, Nyékonapoè et Kodjoviakopé où des forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Selon le ministre de la sécurité, les manifestants ont détruit des biens, en particuliers des véhicules et commis des voies de faits sur des représentants des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions.
« Ainsi, au Carrefour de l’ancienne direction de la Lonato, un brigadier de police de faction a été grièvement blessé par les manifestants. Des policiers en service de régulation au rond point du marché de Bè ont par ailleurs été agressés à la machette. Le ministre de la sécurité et de la protection civile condamne fermement ces agissements irresponsables et rappelle aux uns et aux autres que nul n’est au-dessus de la loi », souligne le colonel Yark dans son communiqué lu à la télévision nationale.
Au total 24 « meneurs » ont été interpellés: « quatre meneurs ont été appréhendés hier et déférés immédiatement devant le procureur de la république. Vingt autres ont été interpellés ce jour et seront présentés à ce magistrat ».
« Le ministre tient à rappeler que les mesures d’interdiction prises le 21 mai 2013, conformément à la loi sur les manifestations publiques, sont toujours en vigueur et s’appliquent à tous jusqu’à nouvel ordre », souligne le communiqué.
Le colonel Yark « saisit l’occasion pour attirer l’attention des responsables politiques sur la nécessité de respecter et de faire respecter la loi par leurs militants comme l’exigent les règles de l’Etat de droit ».
Le CST et de la Coalition « Arc-en-ciel » ont de leur côté, dénoncé des « mesures répressives disproportionnées » des forces de l’ordre ce jeudi. Ces deux regroupements ont « salué le courage et la détermination des jeunes et de ces femmes ». Ils les ont exhortés à « poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction totale de nos justes revendications et aspirations ».
Ils en « appellent à l’opinion internationale pour dénoncer et condamner cette grave violation du droit de manifestation pacifique, garantie par la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 et la Loi du 16 mai 2011 sur les manifestations pacifiques publiques car cela augure d’un avenir sombre pour le Togo ».
Le CST et « Arc-en-ciel » ont prévu manifester pendant trois jours (mardi, mercredi et jeudi) pour protester contre le décès le 10 mai dernier d’Etienne Yakanou. Ils exigent également la libération de toutes les personnes encore en détention dans l’affaire des incendies.
M.Yakanou était le Président de la Sous-section Ave-Maria de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, parti présidé par Jean Pierre Fabre) et Conseiller au Bureau Fédéral du Golfe Sud-Ouest. Il était en détention préventive depuis janvier dans l’affaire des incendies qui ont ravagé le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché dé Lomé.
Le gouvernement avait qualifié « d’actes criminels » ces incendies et ouvert une enquête. Au total 35 personnes pour la plupart des militants de l’opposition ont été inculpées dont 23 encore en détention préventive. FIN
Junior AUREL
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