Les marches prévues mardi, mercredi et jeudi à Lomé par le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et la Coalition « Arc-en-ciel » pour protester contre le décès d’Etienne Yakanou et exiger la libération de toutes les personnes encore en détention dans l’affaire des incendies qui ont ravagé le marché de Kara (nord) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé sont bien maintenues, ont réaffirmé lundi, les responsables de ces deux regroupements lors d’une conférence de presse.
Ont assisté à cette rencontre, les principaux responsables du CST et de la Coalition: Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente et coordinateur de la Coalition et Me Zeus Ajavon, coordonnateur du CST. Le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Jean Pierre Fabre a également pris part à cette conférence au siège du CACIT.
Deux principaux sujets ont été abordés par les responsables des deux regroupements: les prochaines élections législatives et les manifestations (prévues mardi, mercredi et jeudi à Lomé). Sur les prochaines législatives, ils se sont appesantis sur quatre points: le processus proprement dit, le projet de découpage électoral, la nécessité de la résolution de la crise politique avant la tenue des élections et le recensement électoral. Le CST et la Coalition ont une fois encore dénoncé des « irrégularités », notamment « l’inscription massive des moins de 18 ans et des étrangers, ainsi que des inscriptions multiples » lors de ce recensement qui a pris fin le 30 avril. Environ 3,100 millions de personnes ont été enregistrées sur des listes provisoires, selon la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ils promettent de rendre public, un « dossier technique sur le suivi » de ce recensement.
Le CST et la Coalition « réaffirment l’absolue nécessité d’engager sans délai, un dialogue politique structuré, franc et sincère débouchant sur un consensus national avant tout élection ».
Concernant les manifestations, elles seront pacifiques, ont-ils souligné.
Président de la Sous-section Ave-Maria de l’ANC et Conseiller au Bureau Fédéral du Golfe Sud-Ouest, M.Yakanou en détention préventive depuis janvier dans l’affaire des incendies des marchés est décédé vendredi dernier. Une vive polémique a éclaté au lendemain du décès de ce dernier.
Selon le Procureur de la république Essolissam Poyodi, ce membre de l’ANC est décédé d’un « arrêt cardiaque », suite à une crise de paludisme après un « traitement approprié » que le personnel soignant lui a administré « en prescrivant notamment de la quinine et du sérum en présence constante de son épouse qui était à son chevet ».
Explications balayées du revers de la main par le CST et la Coalition qui dénoncent une « violation du droit à recevoir des soins médicaux » et la « non assistance à personne en danger ayant entraîné la mort ».
Selon Jean Pierre Fabre, les manifestations de trois jours seront placées sous le signe du « deuil » et de la « détermination ».
« Nous organisons ces trois jours de marches pour protester contre le décès d’Etienne Yakanou et pour exiger la libération des personnes encore en détention. Nous sommes déterminés à user de tous les moyens légaux pour mettre fin à l’arbitraire », a déclaré à l’Agence Savoir News M.Fabre.
« Tout le monde est aujourd’hui conscient que la détention de nos militants à la gendarmerie ne repose sur rien. L’Etat doit prendre ses responsabilités pour que ces personnes recouvrent leur liberté et dans les plus brefs délais », a-t-il martelé.
Le marché de Kara (environ 420 km au nord de Lomé) et le principal bâtiment du grand marché de Lomé ont été ravagés dans des incendies en janvier dernier. Pas de mort, mais les dégâts sont énormes: près de 6 milliards de F.CFA de pertes pour environ 3.106 commerçants et commerçantes. Le gouvernement avait qualifié « d’actes criminels » ces incendies et ouvert une enquête. Au total 35 personnes pour la plupart des militants de l’opposition ont été inculpées dont 23 encore en détention préventive.
Samedi dernier, des partisans du CST et du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) étaient descendus dans les rues de Lomé pour protester contre le décès d’Etienne Yakanou et exiger la libération de toutes les personnes incarcérées. FIN
En Photo: Des responsables du CST et de la Coalition ce 20 Mai 2013 à Lomé
Junior AUREL
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