Le réseau «Afrobaromètre» a procédé vendredi à la dissémination de la première partie des résultats d’un sondage scientifique d’opinions réalisé sur un échantillon représentatif de la population togolaise, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir news.
Ce sondage a été réalisé par le Centre de Recherche et de Sondage d’Opinion (CROP), partenaire national d’Afrobaromètre.
« Afrobaromètre » est un réseau de chercheurs indépendants et non partisans, menant une série d’enquêtes comparatives sur les opinions des africains. Il mesure les attitudes du public en matière de démocratie, évalue la qualité de la gouvernance et les performances économiques.
Les travaux d’Afrobaromètre sont coordonnés au Togo par CROP, un réseau de chercheurs en sciences sociales créé en 2011 et ayant pour objectif de mettre la science au service des décideurs. C’est la 5ème série d’enquêtes menée par Afrobaromètre.
Cette présentation a eu lieu dans l’une des salles de l’Agora Senghor de Lomé. Plusieurs représentants de partis politique dont Me Jil Benoît Afangbédji du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) étaient présents. Des journalistes et des représentants de la société civile étaient également représentés.
L’objectif de cette enquête est de mettre à la disposition du public et des décideurs, l’opinion des citoyens pour qu’ils s’en servent dans leurs décisions. Le sondage a pris en compte un échantillon de 1200 adultes togolais et a porté sur 100 questions dans divers domaines (politique, économique et sociale). Il a été réalisé suivant la méthodologie d’Afrobaromètre.
Les résultats seront livrés sur quatre disséminations pour couvrir l’ensemble des sujets abordés avec les populations.
Cette première dissémination a été présentée par un groupe de quatre économistes chercheurs conduit par Moussa Blimpo (En Photo )Directeur Général de CROP, sous la supervision du représentant d’Afrobaromètre Cyriaque Edon.
Elle a porté sur trois thématiques: La réponse du gouvernement aux priorités des togolais, l’opinion des togolais sur leur conditions de vie et leur opinions sur quelques questions d’actualité.
Selon les statistiques, environ 80% des togolais estiment que l’Etat n’apporte pas des réponses appropriées aux questions de chômage. Quand aux problèmes d’eau et d’assainissement, près de 70% de la population sont critiques vis-à-vis du gouvernement. Et 90% de la population pensent que les mesures éducatives ne devraient pas affecter la qualité de l’enseignement.
Sur le plan économique, 70% des togolais soutiennent que l’économie du Togo va mal. Cependant, plus de la moitié de la population reste optimiste.
Le volet social du sondage a porté sur des questions relatives à la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) et la mise en œuvre de ses recommandations d’une part et sur le CST et ses demandes d’autre part.
Les résultats d’Afrobaromètre affichent que les togolais adhèrent massivement aux recommandations de la CVJR, même s’ils sont assez pessimistes quant à leur mise en œuvre par le gouvernement.
Selon les statistiques récoltées, seulement 22% des togolais estiment que le gouvernement mettra en œuvre entièrement ou partiellement les recommandations de la CVJR. Par contre 48% pensent que le gouvernement ne mettra aucune recommandation en œuvre où qu’il ne mettra en œuvre que quelques unes d’entre elles. D’après les statistiques, la majeure partie des togolais qui connaissent le CST, adhèrent à la plupart de ses demandes.
Selon M. Blimpo, ce sont des sondages qui ont lieu dans 35 pays africains cette année dont le Togo: « pour résumer les résultats en ce qui concerne la première thématique, c’est que les togolais sont en général très peu satisfaits des réponses que le gouvernement apporte à leurs priorités ».
« En ce qui concerne la deuxième thématique, nous avons constaté que les togolais vivent mal, mais qu’ils restent optimistes pour l’avenir. Ils pensent que d’ici un an, pour la plupart d’entre eux, leur condition de vie sera améliorée », a-t-il indiqué.
Pour le représentant d’Afrobaromètre, le résultat de ce sondage va permettre aux décideurs de faire leur autocritique, de voir si les politiques menées sont adaptées et comment arriver à trouver une politique plus adaptée.
« C’est beaucoup plus un outil de balise pour les décideurs, un outil qui va leur permettre de savoir ce que pensent les gens et d’orienter les politiques pour une amélioration de la gouvernance », a souligné M.Edon. FIN
Ambroisine MEMEDE
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