La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) a « suspendu » vendredi le mot d’ordre de grève pour « laisser la chance » aux discussions entamées avec le gouvernement depuis quelques jours. Telle est la décision prise lors de l’Assemblée générale (AG) de la STT au Centre Communautaire de Tokoin, a constaté l’Agence Savoir News.
Cette AG a été animée par les principaux responsables de la STT dont la coordonnatrice Mme Oloukounlé Lawson-Nadou, Dr Atchi Walla (coordonnateur adjoint) et Dr Gilbert Tsolenyanou (porte-parole).
La rencontre a permis à ces responsables de faire à la « base », le point des discussions avec gouvernement, notamment de « l’accord d’étape » signé mardi dernier. Cet accord a intégré la proposition faite par le gouvernement d’octroyer une prime forfaitaire de 30 000 FCFA aux catégories A et 20 000 FCFA aux catégories B, C, D et aux agents permanents.
Il a été également retenu la mise en place de deux commissions techniques qui seront composées chacune de dix membres dont cinq pour le gouvernement et cinq pour les syndicats, afin de plancher sur la plateforme de la STT. Les commissions techniques commenceront leurs travaux lundi prochain pour une durée de 10 jours
« Nous espérons que ces discussions vont déboucher sur ce que nous attendons pour que nous puissions réellement nous mettre au service. Nous sommes dans la logique des négociations et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons accepté participer aux commissions. Le mot de Synergie a été suspendu à partir de ce vendredi, pour donner la chance à ces discussions », a indiqué Dr Atchi Walla (En Photo).
« Mais, nous n’allons pas discuter éternellement dans les commissions. Nous avons retenu le délai de 10 jours. Au niveau de la Synergie, nous allons tout faire pour tenir dans ce délai et de façon régulière, rendre compte à nos camarades de l’évolution des discussions », a-t-il souligné.
Pour la fête du 1er mai, la Synergie estime que la fête est « entachée »: « Nous avons perdu deux de nos concitoyens (Anselme Gouyano Sinadaré et Sinanlengue Douti). Ils ont perdu leur vie pour la cause de travailleurs ».
« Nous allons marquer notre solidarité aux familles endeuillées en faisant une marche silencieuse du Centre communautaire de Tokoin avec des gerbes de fleurs que nous allons déposer dans la mer. Et nous serons habillés en noir pour manifester notre tristesse », a précisé Dr Atchi Walla.
Anselme Gouyano Sinadaré, 12 ans, élève en classe de 6ème a été tué par balle le 15 avril dans une manifestation des élèves en soutien à leurs enseignants qui étaient en grève. Le mouvement de grève avait été déclenché par STT.
Sinanlengue Douti, un autre élève de 22 ans (en classe de 1ère) est aussi décédé le 17 avril des suites de ses blessures, selon des témoins cités par la presse. Pour le procureur de Dapaong, l’élève est plutôt mort par « arrêt cardiaque » en pleine intervention chirurgicale.
Selon la STT, Sinanlengue Douti a bien « subi des violences et des coups portés au ventre, ces coups ont occasionné des lésions internes qui ont entrainé sa mort ».
Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé s’est incliné vendredi soir devant la mémoire d’Anselme Gouyano Sinadaré et a invité la justice à des sanctions « sévères ».
Quant à la polémique autour du décès de Sinanlengue Douti,le président de la république a souhaité que l’enquête ouverte, aboutisse, afin que «toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes dans lesquelles ce décès est survenu ». FIN
Junior AUREL
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