Wildaf-Togo (Women in law and developpement in Africa/Femme, droit et développement en Afrique) poursuit ses activités dans la préfecture de Kloto à kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé). Après l’atelier d’information et d’échanges avec la coalition santé maternelle et lutte contre la fistule obstétricale (COSMALFO), mercredi au centre diocésain Monseigneur SESHIE, la délégation conduite par sa présidente Claire Régina Quenum, était ce jeudi dans le village de Yokélé pour une journée de sensibilisation de masse, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News sur place.
Mme Laure Akofa Tay, représentante de CBM (Christian Blind Mission), Komlanvi Noulagbessi, assistant médical au centre médical le Jourdain Vie et Santé à Tsévié, les points focaux des organisations membres de COSMALFO, étaient également présents à cette rencontre.
Togbui Gbago V, chef canton de Yokélé, Togbui Avonyo, chef traditionnel de Kuma Tsamé, Togbui Martin Adzinu, chef traditionnel de Yokélé Danyinou, les reines mères, les notables, les sages du village, ont aussi assisté à cette rencontre.
Axée sur le thème « fistule obtétricale », cette rencontre a pour objectif de sensibiliser et d’expliquer aux populations de Yokélé tous les aspects de la fistule vésico-vaginale: causes, manifestations, conséquences, traitement etc…
Après la mise en place des invités, le groupe ballet dudit village a planté le décor de la manifestation par une prestation de mouvement d’ensemble, de chants et de danses.
Togui Gbago V a au nom de la population de sa localité, souhaité la bienvenue à l’assistance. Il a remercié Wildaf-Togo pour la tenue de cette rencontre dans son village. Il a ensuite invité les responsables de wildaf-Togo à aider ses administrés à travers des sensibilisations, afin que son village s’épanouisse et se développe.
Pour claire Régina Quenum, l’un des souhaits de Wildaf-Togo est que les femmes togolaises soient en bonne santé: » Nous luttons par tous les moyens pour que les femmes togolaises jouissent de tous leurs droits. Nous avons choisi Yokélé pour sensibiliser sa population sur les droits de la femme et sur la fistule vésico-vaginale ».
Elle a exhorté l’ensemble des femmes de Kpalimé et particulièrement celles de Yokélé victimes de cette maladie à s’approcher de l’ONG RADI (à Kpalimé), afin de bénéficier des aides, conseils et traitements.
La fistule obstétricale est une perforation de la paroi du vagin. Elle survient souvent après un accouchement difficile. C’est un trou qui se forme entre le vagin et la vessie (fistule vésico-vaginale) ou entre le vagin, la vessie et le rectum (fistule vésico-rectale), quand le travail a trop duré au cours d’un accouchement.
Pour Komlanvi Noulagbessi, la fistule obstétricale peut avoir plusieurs causes. Il a cité pêle-mêle le mariage précoce et par conséquent les rapports sexuels précoces, les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines qui compliquent l’accouchement, le viol, surtout celui des petites filles et le manque d’infrastructures de santé à proximité des communautés.
L’accès limité à la planification familiale et aux soins médicaux et gynécologiques, l’absence de consultation prénatale, l’accouchement à domicile ou sans l’assistance du personnel de santé, le non accès aux soins obstétricaux d’urgence notamment la césarienne pratiquée dans des conditions inappropriées peuvent également entraîner la fistule obstétricale.
Elle se manifeste par l’écoulement permanent de l’urine ou des selles. La malade perd le contrôle de l’évacuation de l’urine ou des selles. C’est pourquoi la femme qui est malade de la fistule sent mauvais et elle est souvent rejetée par ses proches. La fistule a des conséquences multiples dans la vie de la femme. Sur le plan médical, elle peut causer les ulcères, les infections, des maladies générales et peut entraîner la mort.
Sur le plan économique la femme malade de la fistule ne peut pas exercer une activité économique à cause du rejet et de l’exclusion dont elle fait l’objet dans la communauté.
Sur le plan social, la femme malade ne peut plus avoir une vie sociale normale. Elle est marginalisée dans les activités sociales et publiques à cause de son odeur: elle est humiliée par ses paires qui se moquent d’elle et elle est rejetée par son mari. La fistule obstétricale peut être traitée. L’intervention chirurgicale est le seul moyen et le moyen le plus sûr pour soigner la maladie.
Les soins post opératoires sont nécessaires et indispensables pour protéger la femme contre les infections et la récidive. Les femmes soignées ont aussi besoin des accompagnements psychologiques tout au long du traitement avant, pendant et après l’opération.
Rappelons que Wildaf-Togo est un réseau panafricain, non gouvernemental et à but non lucratif pour les droits des femmes, destiné à promouvoir et à renforcer les stratégies qui lient le droit au développement, afin d’accroitre la participation et l’influence des femmes aux niveaux local, national et international. FIN
En Photo: Des membres de Wildaf Togo avec des chefs traditionnels de Yokélé
De Kpalimé, Maestro Mensah ASSOGBAGUE
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