Les rebelles de l’alliance « Séléka » ont pris le palais présidentiel dans la capitale Bangui de la République centrafricaine ce dimanche matin et le président François Bozizé serait en fuite vers la République démocratique du Congo, apprend-on de sources concordantes.
Des jeunes de Bangui se livraient à des pillages. La Séléka annonce que leurs opérations continuent pour prendre tous les points stratégiques tout en promettant de sécuriser la capitale.
« Le palais présidentiel a été pris dans la matinée. Le président François Bozizé ne s’y trouvait pas, il serait en fuite. Les éléments de la Séléka sont en train de prendre les points stratégiques de la ville, parmi lesquels les camps militaires. Les opérations sont toujours en cours », a déclaré à Xinhua Eric Massi, porte-parole international de cette rébellion.
Une déclaration du leader militaire de la Séléka, Michel Am Nondokro Djotodia, est prévue dans les prochaines heures, selon Eric Massi joint à Paris en France par Xinhua.
M. Djotodia, vice-Premier ministre et ministre de la Défense au sein du gouvernement d’union nationale formé le 3 février, a été détenu avec 4 autres ministres issus de la Séléka le 17 mars par les éléments de la Séléka. Depuis, il n’a plus fait apparition publique.
Après l’assaut lancé la veille, la rébellion qui est apparue en décembre avec l’objectif de chasser François Bozizé du pouvoir, a pris le contrôle de la capitale de la République centrafricaine (RCA) sans grande résistance dimanche matin, obligeant l’ex-chef d’état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) arrivé par les armes lui-même en mars 2003 à s’enfuir.
« Nous appelons les populations à rester chez elles, le temps que nos forces puissent se déployer et sécuriser la capitale », a lancé Eric Massi.
La Séléka cherche avant tout à « rétablir la sécurité dans la capitale » en s’employant à « faire cesser les pillages », a-t-il dit. Sur le point des combats, il a affirmé ne pas avoir de « bilan à faire pour la journée d’aujourd’hui ».
Tandis que des tirs se font encore entendre, des scènes de pillages ont été observées dans la capitale. « Des jeunes badauds profitent de cette situation pour arracher quelques biens de valeur », selon un témoin rejoint par téléphone.
Les pilleurs ont profité du cafouillage créé par les combats dans cette ville entre les rebelles et l’armée nationale dépourvue finalement, selon des sources concordantes, de l’appui des troupes sud-africaines qui avaient été déployées par Pretoria au début de l’offensive de la Séléka en décembre pour prêter main forte au pouvoir du président Bozizé.
Comme lors du coup d’Etat de François Bozizé en mars 2033, la Séléka a été saluée lors de son entrée dans la capitale par une partie de la population qui criait à la paix, rapportent des témoins.
L’accord de paix que les deux parties ont conclu le 11 janvier à Libreville au Gabon et qui a permis à l’opposant Nicolas Tiangaye d’être porté à la tête d’un gouvernement d’union nationale et de transition formé le 3 février a fait long feu.
Ces deniers temps, la Séléka reprochait au président Bozizé de ne pas en rester des clauses clés, liées par exemple à la libération des prisonniers politiques et au départ des troupes sud-africaines et ougandaises, alliées de celui-ci.
Tous les ressortissants chinois en Centrafrique, une soixantaine au total, ont pris refuge dans le bâtiment de l’ambassade de Chine à Bangui depuis jeudi. La moitié d’entre eux ont quitté la ville dans la journée de samedi et d’autres attendent actuellement à l’aéroport de Bangui des vols pour être évacué, a annoncé à Xinhua Sun Haichao, l’ambassadeur de Chine en Centrafrique. FIN
Source: Xinhua.
En Photo: Des rebelles de l’alliance « Séléka »
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