Le monde entier a célébré ce vendredi, la journée internationale de la femme. Principal thème retenu: « Une promesse est une promesse : il est temps de passer à l’action pour mettre fin aux violences faites aux femmes ».
Selon Mme Navi Pillay, la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, les violences contre les femmes « constituent l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues. Pourtant, les autorités responsables de la protection et des poursuites traitent trop souvent ces actes avec indifférence ».
« Il ne suffit pas de faire passer des lois. Pratiquement chaque pays du monde dispose d’un cadre légal pertinent en place. Les gouvernements savent qu’ils ont l’obligation, en vertu du droit international, d’empêcher ces crimes en œuvrant pour éliminer les attitudes sous-jacentes qui discriminent les femmes et les filles. Pourtant, dans de nombreux pays, des hommes appartenant au monde politique, à la police, au système judiciaire, de simples citoyens – et des femmes également – ne font qu’hausser les épaules et, collectivement, détournent leur regard face aux viols et autres crimes sexuels ou sexistes », a-t-elle relevé dans une déclaration rendue publique à l’occasion de cette journée internationale de la femme.
La haut responsable des Nations Unies a rappelé quelques exemples de violences sur des femmes notamment celui d’une femme jeune femme de 20 ans, mère de deux enfants, dans les montagnes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le mois dernier. Elle a été déshabillée et torturée jusqu’à ce qu’elle avoue pratiquer la sorcellerie, puis brûlée vive sur une décharge publique locale devant une foule de villageois.
« Le mois dernier encore, une jeune fille de 17 ans a été horriblement mutilée sur un site de construction, en Afrique du Sud. Victime d’un viol collectif, elle est morte quelques heures plus tard. Ses agresseurs présumés ont été retrouvés et arrêtés – après une vague inhabituelle de manifestations publiques », a-t-elle ajouté.
« Nous devons exercer une pression plus forte sur les dirigeants politiques afin d’amener un changement profond et durable du type de celui proposé par le Comité Verma », a martelé Mme Navi Pillay.
En janvier, le rapport du Comité Verma en Inde a proposé de profondes réformes, dont des punitions sévères pour le viol conjugal, le viol familial et le viol dans le cadre de relations entre personnes de même sexe. Il a demandé que les officiers de police enregistrent chaque cas de viol signalé et que ceux qui échouent à le faire soient lourdement sanctionnés. Il a réclamé que le personnel de police et de l’armée rende des comptes pour toute violence sexuelle, que des infractions telles que le harcèlement et le voyeurisme soient punies de peines de prison, que le protocole humiliant d’examens médicaux auquel sont soumises les victimes de viol soit modifié, que soient réprimés les conseils de village extrajudiciaires qui émettent fréquemment des édits contre les femmes, et que des réformes juridiques et électorales soient mises en place pour permettre que les personnes accusées d’actes criminels ne puissent occuper une fonction politique.
« Chaque pays va devoir trouver ses propres réponses afin de garantir que des comptes soient rendus pour les crimes sexuels et sexistes. Mais continuer à fermer les yeux sur ce qui arrive à des millions de femmes dans le monde ne peut être la bonne réponse », a précisé Mme Navi Pillay. FIN
Junior AUREL
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