Une centaine de journalistes ont répondu à l’appel des organisations et syndicats de la profession au centre communautaire de Tokoin pour débattre des stratégies à mener pour exiger la relecture de la nouvelle loi organique de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) votée mardi dernier par l’Assemblée nationale, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Cette nouvelle loi, renforce les prérogatives de l’Institution de régulation des médias qui peut désormais suspendre provisoirement ou retirer définitivement l’autorisation d’un organe de presse, avec saisie des équipements.
Ont pris part à cette Assemblée générale, les responsables de sept organisations de presse: le Syndicat national des Journalistes Indépendants du Togo (SYNJIT), le Syndicat des Agents de l’Information, Techniciens et Journalistes des Organes Publics (SAINTJOP), le Réseau Africain des Journalistes sur la Sécurité humaine et la Paix (RAJOSEP), l’Observatoire des Médias pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance (OMDG), SOS journaliste en Danger, Journalistes pour les Droits de l’Homme (JDHO) et Association des Journalistes Sportifs du Togo (AJST).
Les responsables du Conseil national des patrons de presse(CONAPP) et de l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) et l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) se sont retirés de la « lutte », ont affirmé les responsables des organisations de presse, présents.
« C’est une loi que nous trouvons anticonstitutionnelle, liberticide, comme une menace même pour les entreprises de presse au Togo. Vous savez que quand on ferme les médias, ce sont les journalistes qui vont au chômage », a déclaré Ferdinand Ayité, président de SOS Journaliste en Danger.
« Il fallait donner la parole aux journalistes pour qu’ils planchent sur les actions que nous devons mener dans les prochains jours, afin que cette loi ne soit pas appliquée », a-t-il souligné.
Certaines actions ont été déjà menées dont la lettre adressée au chef de l’Etat Faure Gnassingbé pour demander la relecture de cette loi, a précisé Ferdinand Ayité.
D’autres démarches seront également menées la semaine prochaine dont des correspondances à adresser aux chancelleries et à la Cour constitutionnelle, afin de rencontrer le président de l’Institution, a ajouté le président de SOS Journaliste en Danger.
Selon Kokou Tozoun, président de la HAAC, la nouvelle loi n’a fait que « rétablir » l’Institution qu’il dirige « dans ses prérogatives disciplinaires »
« Il était évident que cette loi devait être remodelée en nous conformant aux articles 26 et 130 de la constitution qui a créé la HAAC, et de faire en sorte que non seulement la HAAC protège et garantisse la liberté de presse, mais qu’elle veille aussi au respect de la déontologie et l’éthique de l’information et de la communication. Ces prérogatives disciplinaires nous permettront, j’en suis persuadé, de faire en sorte que nous puissions assainir le secteur et faire que les journalistes se responsabilisent davantage », avait déclaré vendredi sur RFI, M.Tozoun. FIN
Johana Caruso (stagiaire)
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