L’enquête judiciaire ouverte dans l’affaire des incendies qui ont ravagé le marché de Kara (nord) et le principal, bâtiment du grand marché de Lomé « a conduit à l’interpellation de 24 personnes sur qui pèsent des présomptions graves d’avoir pris part à la préparation et à la commission des faits incriminés », a affirmé le Procureur de la république dans un communiqué rendu public.
Selon Essolissam Poyodi, touts ces personnes ont été déférées au Parquet qui a ouvert « immédiatement » une information judiciaire contre elles au premier Cabinet d’instruction.
« Le doyen des juges d’instruction a procédé sans délai à leur inculpation et les a placés sous mandat de dépôt. L’information se poursuit actuellement en toute sérénité par l’interrogatoire au fond des inculpés », a-t-il souligné.
« Malheureusement, des médias privés, pour des raisons inavouées, se plaisent à manipuler l’opinion publique non avertie par la publication d’informations erronées sur la procédure en cours. Cet état de chose est relayé par certains partis politiques nationaux et étrangers qui ont vite fait de confondre la légalité de la présente procédure avec les passions politiques », a-t-il poursuivi.
« Cette situation appelle de la part du Parquet, la mise au point suivante: il est regrettable que des personnalités étrangères de rang aussi élevé, s’immiscent dans le fonctionnement de la justice de façon aussi scandaleuse dans le but d’influencer le court de la procédure. L’enquête ouverte dès le lendemain de la survenance des incendies, est purement judiciaire », a indiqué Essolissam Poyodi, ajoutant que « les actes de destruction volontaire par incendies ou explosifs des édifices d’utilité publique et divers autres biens publics et privés, constituent des infractions graves à la loi pénale et sont qualifiés de crimes par l’article 127 du code pénal ».
« Tous les prévenus sont accessibles et les organisations de défense des droits de l’Homme notamment la CNDH, le HCDH et Amnesty international les visitent régulièrement. Les personnes interpellées qui l’ont souhaité, ont été assistées par leurs Conseils aussi bien en enquête préliminaire, au Parquet et actuellement devant le juge d’instruction », a-t-il mentionné.
« Les magistrats en charge de la procédure, sont plus que déterminés à rechercher la vérité dans le strict respect de la règle de droit sans interférence d’aucune sorte et de qui que ce soit », a martelé le Procureur de la république.
Le Parti socialiste (PS) français avait demandé la « libération immédiate » des personnalités de Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et d’autres membres de l’opposition arrêtés dans le cade de cette enquête.
Dans un communiqué intitulé « Togo: démocratie bafouée », le Parti socialiste avait « exprimé sa solidarité avec tous les Togolais démocrates et issus de la société civile en lutte pour la démocratie, contre la mauvaise gouvernance et l’impunité au Togo » et appelé les autorités togolaises à « permettre la relance d’un dialogue politique sincère et inclusif, et à mettre en œuvre d’urgence les recommandations des missions d’observations de l’Union européenne en faveur d’une réforme électorale pour le prochain scrutin législatif ».
L’Union pour la République (UNIR, au pouvoir) est montée à tour au créneau, dénonçant l' »intrusion » du PS dans une procédure judiciaire au Togo.
Selon le parti présidé par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, « cette intrusion regrettable dans le déroulement de la procédure judiciaire engagée suite à la vague des incendies criminels enregistrés par le Togo aurait été tolérable, si le communiqué du Parti socialiste français avait tenu compte, un tant soit peu, des premiers éléments recueillis par les enquêteurs, après plusieurs semaines d’investigation ».
« Il est en effet inadmissible que le Parti socialiste français évoque +des arrestations arbitraires+ et parle de +démocratie bafouée+ alors que toutes les procédures prévues par les textes en vigueur ont été respectées aussi bien lors de l’interpellation et de la garde-à-vue, qu’à l’occasion de l’inculpation des personnes mises en cause. Toutes les personnes détenues ont en outre reçu la visite des organisations de défense des droits de l’homme, notamment le HCDH », avait précisé l’UNIR dans un communiqué rendu public. FIN
Junior AUREL
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