Prochaines législatives/locales: « Nous devons prendre soin d’améliorer le processus à plusieurs niveaux pour garantir un scrutin crédible » (Ourna Gnanta)

Les élections législatives et locales sont prévues pour la fin du premier trimestre. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) – chargée d’organiser et de superviser ces élections – poursuit son travail. Actuellement, des opérateurs de saisie chargés de procéder au recensement électoral sont formés. Pour Ourna Gnanta, membre du Comité politique de l’Alliance (opposition) dans une interview à l’Agence Savoir News, le processus doit être « amélioré à plusieurs niveaux pour garantir un scrutin crédible ».

« La composition actuelle de la CENI ne respecte pas le principe d’équilibre énoncé par l’APG. Aussi les partis extra-parlementaires membres de l’institution ne sont pas nécessairement ceux qui animent la vie politique ou qui participent aux différentes consultations électorales dans notre pays », a-t-il souligné.

Savoir News: Le processus électoral se poursuit normalement. Quelle appréciation faites-vous sur l’évolution du processus? Y-a-t-il de manquements?

Ourna Gnanta: Il fallait absolument que ce processus électoral soit enclenché. Il doit se poursuivre, mais nous devons prendre soin de l’améliorer à plusieurs niveaux pour garantir l’organisation des législatives crédibles. La composition actuelle de la CENI ne respecte pas le principe d’équilibre énoncé par l’APG. Aussi les partis extra-parlementaires membres de l’institution ne sont pas nécessairement ceux qui animent la vie politique ou qui participent aux différentes consultations électorales dans notre pays. Pour corriger cette situation la mise en application des recommandations du dialogue du 16 Novembre 2012 s’impose. Le gouvernement doit traduire en acte ces recommandations pour ne pas donner l’impression qu’il ne respecte aucun de ses engagements. Le manquement le plus grave se situe au niveau du cadre légal. Aujourd’hui, on ne sait plus exactement avec quel code électoral on va aux élections.

A l’occasion d’une rencontre avec les responsables de partis politiques, les membres de la CENI ont affirmé fonctionner sur la base du code du 29 Mai 2012 qui est le fruit d’un dialogue politique. Mais ce qui est surprenant, c’est que ce code n’est disponible nulle part et aussi certaines dispositions importantes et prioritaires ne sont pas appliquées.

Ce code prévoit la mise en place d’un secrétariat exécutif composé de cinq unités: l’unité des finances, des affaires administratives et juridiques, l’unité des opérations électorales et de la formation, l’unité de traitement des données, l’unité de la logistique, des archives et de la sécurité, l’unité de la communication et des relations publiques. Comme on peut le constater, les membres de la CENI ont ignoré la mise en place de ce secrétariat exécutif qui est en fait la structure d’action de la CENI. Nous avons l’impression qu’on veut aller à une compétition sans règles connues et acceptées par tous.

Savoir News: Etes-vous inquiet? Si oui, à quel niveau? Et que faut-il faire?

Ourna Gnanta: Il y a des raisons pour être inquiet. L’environnement politique actuel fait craindre des lendemains incertains. C’est ici l’occasion d’inviter tous les acteurs

politiques à s’inscrire dans une logique d’apaisement. Ce n’est qu’avec la réconciliation et le retour de la confiance mutuelle que nous pouvons bâtir la nation togolaise. Revenant au

processus. Je crois que la CENI doit en toute objectivité revoir son chronogramme. Des experts le leur ont signifié. Les taches son très immenses.

Savoir News: L’enquête ouverte dans le cadre des incendies dans les marchés se poursuit. Au total 17 personnes ont été interpellées dont certains responsables du CST. Comment voyez-vous le déroulement de cette enquête?

Ourna Gnanta: J’apprécie le fait que les autorités informent le public de l’évolution des investigations. Nous leur faisons confiance .Ce qui s’est passé est très grave et pour cela les enquêtes doivent aller jusqu’au bout, dans le respect des lois en vigueur. Il y a une différence entre les actions politiques et les actions criminelles .La destruction de ces marchés s’apparente à des attentats qui sont perpétré par des terroristes dans certaines contrées du monde. C’est intolérable. Je ne veux pas croire que des responsables politiques ont pu agir de cette façon. Si cela s’avérait, ce sera dommage. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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