Les togolais doivent élire, les semaines ou mois à venir, de nouveaux députés à l’assemblée nationale. Les dernières élections législatives remontent à octobre 2007 et les députés sont élus pour un mandat de cinq. Pour le moment, aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de ce scrutin, l’ambiance également morose en raison des revendications des « poids lourds » de l’opposition. Ces formations politiques exigent des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant ces législatives. Réunis au sein du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et de la Coalition « Arc-en-ciel », ces partis politiques ont organisé ces derniers mois, plusieurs manifestations à Lomé, la plupart dispersées aux gaz lacrymogènes. Dans la foulée, 13 des 15 membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) – chargée d’organiser ces élections – ont prêté serment. Cette Commission électorale est également boudée par ces formations politiques de l’opposition qui exigent avec insistance un dialogue. Elles avaient boycotté de récents dialogues organisés par le pouvoir, estimant que les conditions ne sont pas réunies pour un « dialogue franc et sincère ».
« Nous ne quémandons pas le dialogue à un régime qui a failli, nous exigerons le dialogue, parce que nous ne voudrions plus que le sang des togolais coule sur la terre des aïeux. Ceux qui veulent aller dialoguer dans n’importe quelles conditions, peuvent aller. Mais, nous autres disons que si les choses ne sont pas claires, le peuple est là pour nous donner raison à terme », a déclaré mardi sur Radio Légende Fm, Patrick Lawson, vice président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC).
« Des gens sont entrain de rechercher – comme d’habitude – des superfuges pour courir et aller au dialogue dans n’importe quelles conditions. Nous voulons aller au dialogue, puis aux élections. Mais, nous ne voudrions pas d’un dialogue au rabais. Et ça donne maintenant l’impression aux populations que nous sommes en train de quémander le dialogue », a-t-il souligné.
Patrick Lawson est revenu longuement sur les « exigences » et les « préalables » posées par l’ANC pour sa participation à un dialogue. Comme préalable, ce dernier a mis l’accent sur le retour des neuf députés de son parti, exclus de l’Assemblée nationale.
« Doit-on laisser la mauvaise jurisprudence qui consiste à renvoyer neuf députés, alors que la constitution l’interdit. J’entends des gens dire que le Parlement n’existe plus, mais la constitution ne disparaît pas avec le Parlement. En plus de cela, le Parlement a ouvert une session ordinaire et travaille normalement », a-t-il indiqué.
Il a par ailleurs, dénoncé des « rivalités malsaines » au sein du CST et de la Coalition « Arc-en-ciel ».
« Vous pouvez imaginer que des décisions sont prises aujourd’hui au sein de nos organisations respectives par les partis politiques – je parle du CST et de Arc-en-ciel – sans qu’un parti comme le nôtre ne soit au courant. Après, on va dire que c’est nous qui ne voudrions pas du dialogue…C’est qui nous ne voulons pas aller aux élections…C’est nous qui nous ne voudrions pas associer les autres …. Je suis en train de dire haut et fort ce qui se passe, car il se passe des choses au CST et à Arc-en-ciel qu’il faut arrêter à temps, sinon, les mêmes causes produisent les mêmes effets », a-t-il dévoilé.
« C’est un problème de cohésion, c’est un problème de rivalités malsaines. Quand dans la vie, vous n’êtes pas capable de faire quelque chose, il ne faut pas en vouloir à l’autre. C’est tout. Je ne veux pas aller plus loin », a souligné Patrick Lawson.
« (…) Nous voudrions que les méthodes de travail s’améliorent, nous voudrions que tout le monde soit associé aux décisions fondamentales, pour que demain, on ne dise pas que l’ANC a quitté le CST etc… Nous voulons que les choses aillent mieux », a-t-il poursuivi.
« Nous avons des relations avec Arc-en-ciel. Le CST doit distinguer et voir dans quel sens il veut aller et ensuite discuter avec Arc-en-ciel. C’est une question de méthode, jusqu’au jour où on va se fondre. Et quand on va se fondre, il faut que les déterminants soient là pour parler et prendre des décisions. Nous, nous avons voulu qu’il n’y ait pas de conférences des présidents pour qu’on ne dise pas après que c’est nous qui, imposons des choses aux autres. Nous n’imposons rien aux autres et nous ne voudrions pas que les autres nous en impose », a averti Patrick Lawson.
Rappelons que le CST est un regroupement de partis politiques de l’opposition et de la société civile lancé le 4 avril dernier, tandis que la Coalition « Arc-en-ciel » a été portée sur les fonts baptismaux le 3 août. Elle est composée de cinq partis politiques de l’opposition. Ces deux regroupements ont décidé depuis quelques jours, de mener ensemble leurs actions, afin d’obtenir des réformes constitutionnelles et institutionnelles. La dernière action menée par le CST et « Arc-en-ciel » est le meeting organisée le 27 octobre sur l’esplanade du Palais des congrès de Lomé. FIN
Junior AUREL
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