Dernière projection du Festival « ALIMENTERRE »: « Les moissons du futur », film de Marie-Monique Robin projeté samedi à l’Institut Français

Encore un franc succès pour le Festival « ALIMENTERRE » qui a accueilli pour sa dernière projection documentaire, « les moissons du futur » de Marie-Monique Robin, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Le Festival de films ALIMENTERRE vise notamment à donner les moyens au public de s’informer et de se forger une opinion éclairée sur les enjeux économiques, politiques, sociaux et environnementaux permettant un accès à une alimentation saine et suffisante pour tous. Ce Festival vise également à inciter les populations à une réappropriation de la question alimentaire par les citoyens et redonner à l’alimentation sa juste valeur, en reconsidérant le travail des agriculteurs et à proposer des pistes d’action concrètes individuelles et collectives, pour soutenir un système alimentaire plus équitable et plus respectueux de l’environnement.

L’édition de cette année poursuit son combat pour faire valoir le droit à l’alimentation pour tous en sensibilisant chacun à sa responsabilité de citoyen, en encourageant les changements de comportements individuels et collectifs. Manger intelligent et solidaire, c’est possible.

Cela passe aussi par le respect de la terre et des bons procédés à suivre pour une agriculture d’avenir. C’était justement le thème du film documentaire choc de la journaliste investigatrice Marie-Monique Robin. Celle-ci a âprement défendu l’intérêt d’adopter l’agro-écologie aux techniques industrielles des marchés mondiaux accros aux pesticides.

« SOS », la terre est en danger clament les protagonistes du documentaire. Les conséquences des utilisations répétées des pesticides empoisonnent les ressources naturelles de notre planète. Ce n’est même plus seulement la terre qui est concernée, mais ce sont aussi les nappes phréatiques qui sont polluées, la mort d’insectes nécessaires pour l’équilibre de l’écosystème, l’effet de serre qui s’accentue, l’organisme humain qui en subit les répercussions.

Dégradations irréversibles, Marie-Monique Robin insiste sur l’urgence du changement à adopter. Son documentaire est un puissant alibi où elle casse l’idée reçue que les grands industriels déploient: Produire à l’échelle de la planète sans pesticides, c’est impossible.

Au Mexique par exemple, des producteurs de maïs utilisent une méthode datant de leurs ancêtres, qui n’a pas pris une ride.

Au Kenya, d’autres producteurs de maïs avaient de sérieux problèmes avec la culture de leurs produits. Papillon mangeur de maïs et plantes des sorcières rongeant les racines, sabotant leur récolte. Après avoir échoué dans l’utilisation des pesticides, ils soumettent une nouvelle technique agro-écologique: le push-pull.

En clair, il faut combiner sur le même sol des plantes adéquates pour combattre l’élément perturbateur. Cela demande une étude poussée et complexe, mais c’est possible. Pour les agriculteurs kenyans, c’est un succès. Le Desmodium nourrit en azote la terre, repousse les plantes des sorcières tandis que la plante de l’éléphant attire les insectes où les larves éclosent ne peuvent survivre.

Une avancée considérable quand on sait que le papillon mangeur de maïs est responsable de 10 milliards d’euros de perte.

La réponse se trouve dans la nature, mais on préfère opter pour la facilité. Les productions industrielles se laissent trop tenter par le deuxième choix par soucis de temps, de productivité poussée au maximum au détriment des ressources naturelles qui s’épuisent.

C’est « la révolution verte » qui a explosé au XXe siècle avec l’emploi des pesticides. Pourtant les statistiques prouvent que les méthodes de l’agro-écologie amélioreraient considérablement le rendement, 120% d’augmentation gonflerait les chiffres rien que pour l’Afrique pour une période de 3 à 10 ans.

L’assistance a vivement réagi face à la situation critique de l’agroalimentaire qui secoue le monde et dont le Togo n’est pas épargné. Les principales interrogations se sont tournées vers le système d’éducation. Pourquoi persister à apprendre aux agriculteurs la « mauvaise technique » qui est la technique commune de l’utilisation de pesticides? Pour endiguer le mal à la racine, il faudra de la patience et de la persévérance.

Après le débat, l’assistance s’est retrouvée pour la dégustation de produits locaux: maïs, adémé, oignons ou miel. Une dernière séance, mais pas une dernière dégustation, car la 3ème Foire ALIMENTERRE aura lieu du 31 octobre au 11 novembre à LAVISTA PARK au bord du Lac de Bè.

Cette Foire vise notamment à promouvoir les produits alimentaires. Sont prévus à cette Foire, des expositions-ventes des produits du terroir, des conférences-débats, des ateliers-cuisines, des concerts et des dégustations. FIN

Johana Caruso (stagiaire)

Savoir News, Le Journalisme est notre métier

www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H