Selon l’article 24 de la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées, ratifiée par le Togo le 28 décembre 2010, les Etats doivent « faire en sorte que le système éducatif pourvoit à l’insertion scolaire de ces enfants à tous les niveaux ».
Force est de constater de nos jours que des enfants handicapés font encore l’objet de discrimination, des responsables d’écoles réticents à les inscrire. Le phénomène s’observe aujourd’hui dans bon nombre d’écoles sur l’ensemble du pays. Ces enfants handicapés sont refoulés, du fait de leur handicap, alors qu’ils jouissent du même droit que les autres enfants.
« Nous devons prendre conscience, car c’est inadmissible que certains enfants soient exclus du système éducatif. J’ai été témoin d’un cas, le premier jour de la rentrée dans une école primaire privée à Bè. Le fondateur de l’Ecole a refoulé, sans explication, un parent qui voulait inscrire un enfant handicapé. L’enfant n’arrive pas à se tenir sur ses deux jambes, mais il avait ses béquilles », raconte Bodoué, pharmacien.
« J’étais tellement choqué, parce que je n’ai jamais assisté à une telle scène. Le père de l’enfant avait les larmes aux yeux. J’étais à côté de lui. Il m’a regardé, et puis il a secoué la tête. C’était un coup dur pour lui », souligne-t-il.
« L’enfant de mon oncle a subi le même sort lors de la rentrée 2010 dans une école à Tsévié. Les enseignants ont refusé l’enfant, alors qu’il a envie d’aller à l’école. Il est aujourd’hui à la maison, parce qu’il est handicapé. Je pense que les autorités doivent veiller à ces genres de discriminations dans nos écoles. Et ces genres de situation peuvent entraîner d’autres choses », avertit pour sa part Evelyne, gérante d’une buvette à Novissi.
Parfois, ce sont les parents mêmes qui font cette discrimination à la maison. Certains estiment qu’envoyer un enfant handicapé à l’école est synonyme de gaspillage. Pour cela, ils préfèrent les abandonner à la maison.
Le phénomène est plus criard à l’intérieur du pays où dans certaines localités, l’enfant handicapé est un « enfant sorcier ». On l’écarte complètement du cercle familial, surtout lorsqu’il ne s’agit pas d’un handicap simple. »L’Etat doit veiller au grain. Et j’aurais souhaité que le ministre en charge des affaires sociales mette en place, un numéro par lequel, les populations pourront dénoncer ces cas de discrimination dans les écoles. Ainsi, un parent qui voit son enfant rejeté parce qu’il est handicapé, peut saisir les autorités compétentes. Je suis sûr et certain que cela va réduire ces genres de comportements », suggère Ephrem, agent de l’Etat. « Je connais des amis handicapés qui sont aujourd’hui responsables de sociétés. Je rends régulièrement visite à un ami qui est directeur dans une grande banque. Si ce dernier avait été rejeté le jour où ses parents l’inscrivaient à l’école, il ne serait à ce poste aujourd’hui. Nous devons changer de comportement vis-à-vis des personnes handicapées », souligne Ephrem.
Au Togo, on dénombre environ 378.000 enfants vivant avec un handicap. La plupart de ces enfants vivant avec un handicap ne vont pas l’école. Pire encore, ils n’ont souvent pas accès aux soins de santé dont ils ont besoin.
Lors de la journée de l’enfant africain célébrée cette année, un hommage a été rendu à ces enfants handicapés. Cette journée avait pour thème : « Les droits des enfants handicapés: le devoir de protéger, de respecter, de promouvoir et de réaliser ». Alors protégeons et respectons ces enfants qui ont besoin de notre soutien. FIN
Edem Etonam EKUE
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