Au Togo, nombreuses sont des localités (villes, villages etc…) qui mériteraient de recevoir de l’aide humanitaire au vu de leurs conditions souvent déplorables au niveau sanitaire, éducation ou autre. Pourtant, toute une myriade d’associations humanitaires, opèrent déjà dans de nombreuses localités où bien souvent des volontaires sont accueillis pour renforcer l’appui. Cependant les chanceuses zones bénéficiaires, s’arrêtent souvent à la périphérie des grandes villes ou de la capitale même, Lomé. C’est pourquoi l’Association « Assiwobo-Togo » (qui signifie +Union des mains »+ en éwé) a tenu à porter son regard sur le canton de d’Agouegan, à quelques kilomètres de la ville d’Aného (environ 45 km à l’est de Lomé).
« Nous savons que la majorité des associations se concentre dans la région des plateaux et principalement vers Kpalimé », explique Franck Kangni-Akpo, secrétaire de l’Assiwobo-Togo
Cette localité n’a pas été choisie au hasard. Le président d’ »Assiwobo-Togo », Gilles Sohey, a passé une majorité de son enfance à Aného. Contacts sur les lieux aidant, un ami de longue date l’a informé de l’état des lieux du village d’Agouègan. Ce dimanche, tous les membres de l’association ont fait le déplacement pour faire une enquête de terrain, rencontrer les acteurs majeurs du village pour leur soumettre le projet. Ils ont rencontré l’ancien responsable du CVD (comité villageois pour le développement), Agbouyto Kovi, qui leur a listé leurs différentes attentes.
Les préoccupations sanitaires du village d’environ 7.000 habitants sont effectivement alarmantes. Il existe un seul dispensaire aux moyens limités pouvant soigner les malades. Fait plus alarmant, le personnel infirmier ne se compose que de deux personnes.
« Il y a moi et l’accoucheuse. On est vraiment en manque de personnel. Normalement, il faut au minimum deux infirmiers et une accoucheuse », souligne Edjo, le major infirmier du dispensaire.
A deux, ils accomplissent une tâche de titan: soigner 200 personnes et effectuer au moins 15 accouchements par mois. Les conditions d’accueil sont pour le moins miséreuses. La maternité n’offre que des couches du plus de mauvais état, voire proche de l’insalubrité. Les médicaments manquent cruellement aussi: les antipaludiques et les antibiotiques principalement.
Quant à la pharmacie, elle est inexistante. Seules des murs délabrés la dresse au milieu du village. Alors pour accéder aux médicaments, les villageois n’ont pas d’autre choix que de rejoindre Aného.
Autre urgence, l’accès à l’eau potable. Il y a bien un puits, mais celui-ci recèle une eau ingérable. Beaucoup d’enfants sont déjà tombés malades en buvant de cette eau. Il y a bien un autre puits, mais celui-ci est en dehors du village et il faut faire des kilomètres pour y accéder.
L’éducation souffre aussi comme dans de nombreux villages. Ici les bancs sont rares pour les écoliers et les professeurs chargés par l’Etat ne sont qu’au nombre de deux, les villageois doivent débourser de leur poche pour que leurs enfants aient un enseignement correct.
D’autres requêtes, moins urgentes mais qui ont leur importance figurent sur la liste. Comme des abris pour le marché du village, qui est l’un des carrefours importants chaque lundi avec le Bénin, la création d’un orphelinat et d’un centre culturel pour relancer l’économie.
Les demandes sont conséquentes, mais pas autant que la volonté de l’Association « Assiwobo-Togo ». Cette association jeune et dynamique, compte bien mener à bien ses projets.
« Nous sommes d’ores et déjà à la recherche de partenariats pour nous financer », annonce Franck Kangni-Akpo.
Toutes les aides sont les bienvenues comme dons de matériels ou bénévolat. Un chantier est en prévision dans le village dès que les fonds seront bouclés. L’association n’en est pas à son coup d’essai. Elle a déjà effectué avec des volontaires, plusieurs chantiers et activités socio-collectives comme la prévention du VIH ou son suivi en orphelinat dans le quartier d’Adidogomé à Lomé.
Pour plus d’informations ou rejoindre l’association Assiwobo-Togo, rendez-vous sur le site www.assiwobo-togo.blog4ever.com. FIN
De rettour d’Agouegan, Johana Caruso (stagiaire)
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