Démarré depuis début octobre à Dapaong (environ 650 km au nord de Lomé), le 4eme Festival de films « ALIMENTERRE » se poursuit avec la projection ce samedi à l’Institut français (ex-CCF de Lomé) du film « Planète à vendre » de Alexis Marrant, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Le Festival de films ALIMENTERRE vise notamment à donner les moyens au public de s’informer et de se forger une opinion éclairée sur les enjeux économiques, politiques, sociaux et environnementaux permettant un accès à une alimentation saine et suffisante pour tous. Ce Festival vise également à inciter les populations à une réappropriation de la question alimentaire par les citoyens et redonner à l’alimentation sa juste valeur, en reconsidérant le travail des agriculteurs et à proposer des pistes d’action concrètes individuelles et collectives, pour soutenir un système alimentaire plus équitable et plus respectueux de l’environnement.
Samedi, le public a regardé avec grande attention, le film « Planète à vendre » du réalisateur Alexis Marrant. Ce documentaire – qui a duré 90 minutes – a informé et surtout choqué l’assistance qui n’a pas lésiné à démontrer sa désapprobation face à la véritable chasse qui se joue pour les terres cultivables, au détriment de l’économie et des agriculteurs locaux.
Le film a présenté une série de trois portraits sur des exploitants visant des terres des pays pauvres. Parmi eux, le Bisness-man indien Rom Karukuri, ayant investi en Ethiopie dans la culture de roses.
Une originalité qui a fait sourire, mais aussi bien grimacer quand on voit les retombées. Malgré les emplois crées, ces terres ont été usurpées aux paysans locaux.
« Je n’y ai plus accès pour mes bêtes, mais également plus accès à l’eau. J’ai 9 enfants et plus de quoi les nourrir », se lamente l’un des paysans locaux dans ce film.
Mais le malheur ne s’arrête pas en Afrique. Toutes ces terres (« or vert », comme le qualifie l’un des exploitants), sont traquées partout où les champs sont vastes, les moyens sont moindres et le bénéfice, forcément conséquent quand les investissements suivent.
Après la projection, 45 minutes de débats ont vigoureusement secouées la salle. Les participants se sont presque disputés le micro pour faire ressentir leurs réactions. De la colère et de la tristesse surtout ont émaillé les allocutions où une dame s’est dit « émue jusqu’aux larmes, vraiment touchée par une telle condition de vie ».
Mais c’est principalement de la révolte qui a animé les participants face aux emprises des grands dirigeants sur leurs terres.
« Le documentaire +planète à vendre+ a relaté les désastres économiques que peuvent engranger +le phénomène de l’accaparement+ des terres cultivables dans le monde », a expliqué à l’assistance Tata Yawo AMETOENYENOU, Coordinateur des Programmes de l’ONG OADEL (Organisation d’Appui à la Démocratie et au Développement Local).
Il a également invité les togolais à changer leur façon de manger, en favorisant les produits purement locaux.
« Planète à vendre » de Alexis Marrant est l’avant dernière de la série de documentaires présentés par le Festival de films « ALIMENTERRE ». La dernière séance se déroulera à l’Institut Français samedi prochain à 18H30 avec la projection du documentaire « Les moissons du futur » de Marie Monique Robin. Cette projection sera également suivie de débat et de dégustations.
Ce 4eme Festival de films « ALIMENTERRE » précède la 3ème Foire ALIMENTERRE qui aura lieu du 31 octobre au 11 novembre à LAVISTA PARK au bord du Lac de Bè. Cette Foire vise notamment à promouvoir les produits alimentaires. Sont prévus à cette Foire, des expositions-ventes des produits du terroir, des conférences-débats, des ateliers-cuisines, des concerts et des dégustations. FIN
Johana Caruso (stagiaire)
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