Créé en 1995, le Fonds d’Aide aux Veuves et Orphelins (FONDAVO) est une association sans but lucratif qui a pour objectif de regrouper toutes les veuves et orphelins en vue de les aider à se prendre en charge. Il organise des collectes de fonds d’appui aux veuves et aux orphelins et initie à l’intention des veuves, des cours d’alphabétisation pour ceux qui n’ont pas eu la chance de suivre un cursus normal et assisté, ceux qui sont scolarisés mais n’ont pas les moyens nécessaires pour poursuivre leurs études. Pour mieux cerner les activités menées par cette Association, l’Agence Savoir News s’est rapprochée de son président Dr Charles Birregah. Lisez.
Savoir News : Qu’est-ce que le FONDAVO et quelle est sa mission ?
Dr Charles Birregah <
/strong>Le Fondavo, c’est le Fonds d’aide aux veuves et orphelins. Sa mission, c’est de pouvoir aider les veuves et orphelins sur toute l’étendue du territoire aussi bien au Togo qu’en Afrique. Elle entend apporter des solutions aux problèmes que les veuves et orphelins vivent. L’assistance juridique, financière. La semaine dernière, nous avons aidé des orphelins en leur offrant des kits scolaires.Donc FONDAVO est là pour aider les veuves et orphelins pour qu’ils puissent résoudre leurs problèmes. Nous répondons ainsi à ce que la Bible dit: +la vraie religion, c’est de s’occuper des veuves et orphelins …+ Ce qui fonde notre action, c’est d’abord une conviction religieuse en tant que chrétien et ensuite, c’est parce que, moi-même j’ai été victime à 11 ans quand mon père est décédé. Ma mère a souffert et c’est pourquoi, j’ai voulu aujourd’hui que cela ne se répète pas. Je me suis levé contre une injustice pour que sur la Terre de nos aïeux, la souffrance des veuves et orphelins cessent.
Savoir News : Quel regard portez-vous aujourd’hui sur les veuves au Togo ? Quelles sont les problèmes auxquels elles sont confrontées ?
Dr Charles Birregah<
/strong> : Les veuves sont opprimées. Je compare souvent la situation des veuves au Togo à la situation des esclaves. Elles sont opprimées, chosifiées. Dès que le mari meurt, la veuve n’a plus de droit. On la trimbale dans les rites de veuvage, on la met dehors, on prend les affaires et elle n’a plus droit à rien. On la traite de sorcière. La situation de la veuve en Afrique et au Togo est comparable à la situation des esclaves. Nous luttons pour la libération et l’émancipation de la veuve au Togo.Savoir News : Le parlement a adopté tout récemment le code des personnes et de la famille. Quelles sont les avancées par apport à la situation des veuves ?
Dr Charles Birregah Nous avons beaucoup lutté pour une amélioration, parce que l’ancien code (de 1981), était contre la veuve. Les articles 385 et 387 étaient contre la veuve.
Maintenant l’article 412 a tout changé et effectivement, la femme peut refuser de subir les rites de veuvage et on n’a pas le droit de la déchoir de sa dignité successorale (…). Disons que le nouveau code a amélioré un peu le statut juridique de la veuve. Mais, il reste un peu. Il y a un article qui fixe à trois ans, le délai que la veuve reste à la maison. Il s’agit de l’article 402 et je veux que cette disposition soit supprimée. De quel droit on va fixer un délai à la veuve pour qu’elle reste? Et dans l’ordre de succession, on dit que les enfants viennent après la veuve. Pour moi, c’est anormal. La veuve a contribué à ériger le patrimoine du foyer et subitement à la mort de son mari, c’est les enfants qui viennent après elle. C’est une injustice qu’on doit réparer.
Savoir News : Que comptez-vous faire pour que cette injustice soit réparée?
Dr Charles Birregah Nos prochains combats, c’est de lutter pour que le conjoint vienne avant les enfants, même les enfants naturels. Et c’est ce qui me pousse à dire que la situation de la veuve est comme un esclave.
Et nous allons lutter pour l’abolition des rites de veuvages. Dans les nouvelles dispositions, on dit que la veuve peut refuser les rites de veuvages quand c’est contraire aux droits de l’Homme. Il n’y a pas de rites de veuvage qui soient compatibles aux droits de l’Homme. On doit supprimer tous les rites de veuvage au Togo. Il faut qu’on explique en quoi ces rites participent à l’épanouissement de la veuve.
Les pays européens ne le font pas. Pourquoi chez nous, on s’évertue à réserver des cérémonies d’autres siècles, des cérémonies dégradantes aux veuves, parce que le mari est décédé?.
Nous militons pour l’abolition des rites de veuvages et nous voulons qu’on crée un fonds d’aide pour soutenir la veuve. Car, si on veut lutter contre le trafic d’enfants, si on veut lutter contre la délinquance juvénile, si on veut lutter contre les maux qui touchent la jeunesse, si nous voulons la paix sociale, il faut soutenir les orphelins.
Parmi les enfants de rue, beaucoup sont des orphelins. Si nous voulons la paix sociale, nous devons soutenir les orphelins et j’invite tous les hommes, toutes les sociétés à poser cet acte civique. C’est une condition pour une paix sociale dans notre pays. En s’occupant des veuves, on leur permet de garder ces enfants et de bien les éduquer, ce qui permet à la société de vivre en paix.
Savoir News : Quels commentaires faites-vous sur la place réservée à la polygamie dans le nouveau texte ?
Dr Charles Birregah : Je suis chrétien, je ne suis pas pour la Polygamie. Elle a des conséquences inavouées. Donc, nous devons faire la promotion de la monogamie. Je sais qu’il y a d’autres religions qui acceptent la Polygamie. Pour nous autres chrétiens, c’est la monogamie. Le problème aujourd’hui, ce n’est pas une question de religion, mais plutôt une question de moyens. Est-ce que vous avez les moyens financiers de supporter plusieurs femmes ? Est-ce que physiquement, un homme a les moyens de satisfaire trois femmes et de bien s’occuper de sa profession ? C’est une impossibilité. La réalité de la vie moderne suppose qu’un homme, vive avec une femme: c’est bien.
Savoir News : Un message à l’endroit des autorités et des personnes de bonne volonté ?
Dr Charles Birregah La rentrée a commencé et aucun orphelin ne doit rester à la maison parce qu’il n’a pas de fournitures. Un enfant qui ne va pas à l’école, n’a pas d’avenir.
Aujourd’hui, l’école est l’avenir de l’enfant. On doit tout faire pour que les enfants aillent à l’école. Nous avons distribué de kits scolaires à certains orphelins, nous prendront en charge la scolarité de ceux qui sont au collège et lycée.
A l’endroit de tous les chrétiens, les autorités: pour lutter contre la délinquance, nous devons veiller à ce que tous les orphelins aillent à l’école. Avec 10.000 F.CFA, vous pouvez acheter des fournitures à un orphelin et en le faisant, vous achetez la paix sociale pour notre pays. FIN
Propos recueillis par Lambert ATISSO
Savoir News, Le Journalisme est notre métier
www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H