Une conférence de haut niveau axée sur la « démocratie et la paix au Togo » a démarré ce vendredi à l’Hôtel Sarakawa de Lomé, rencontre officiellement ouverte par le ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara en présence du président de l’Assemblée nationale Abass Bonfoh, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Plusieurs personnalités étaient présentes à cette cérémonie parmi lesquelles Patrick Spirlet, le chef de la délégation de l’Union Européenne (UE) au Togo et Mme Khardiata Lo Ndiaye, Coordonnatrice résidente du Système des nations Unies et Représentante résidente du PNUD au Togo.
Les ambassadeurs de France Nicolas Warnery, de l’Allemagne Joseph Weiss et Robert Whitehead des Etats-Unis, ainsi Mgr Nicodème Barrigah de la Commission Vérité, Justice et réconciliation (CVJR) étaient également présents.
Les présidents des institutions de la république dont le président de la Cour constitutionnelle Aboudou Assouma et le président de la Haute Autorités de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) Kokou Tozoun ont aussi assisté à cette cérémonie.
Axée sur le thème: « les enjeux démocratiques et la consolidation de la paix », cette conférence est une initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD-Togo) dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui aux Processus Electoraux (PAPE), financé par l’Union Européenne.
Prennent part à cette conférence, des leaders des partis politiques et des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Certains partis politiques sont représentés à cette conférence dont l’Alliance (opposition) de Dahuku Péré, la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP, opposition) de Francis Ekon, le Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR, opposition) de Nicolas Lawson, le Nouvel Engagement Togolais (NET,opposition) de Gerry Taama et l’Union pour la république (UNIR), président par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
Les responsables de la Coalition « Arc-en-ciel » et du Collectif « Sauvons le Togo » ont boycotté les débats, affirmant que cette rencontre intervient à « un moment inopportun ».
Des représentants des organisations de la société civile, des médias ainsi que des institutions impliquées dans les processus électoraux au Togo participent également aux débats animés par des personnalités politiques africaines et européennes connues pour leur leadership et leur compétence dans le domaine. Il s’agit notamment de M. Moustapha Niasse, Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal, Mme Christine Desouches, Ancienne Conseillère Spéciale du Secrétaire Général de l’OIF, du Général Siaka Sangaré, Président du Réseau des Compétences Electorales Francophones, M. Dan Dah Mahaman Laouali, Ancien Président de la CENI Niger et de Mgr Nicodème Benissan Barrigah.
Selon la Coordonnatrice résidente du Système des nations Unies et Représentante résidente du PNUD au Togo, « la démocratie est un défi permanent qu’il faut relever. La démocratie prépare à la paix, mais ne saurait être suffisante si elle ne s’accompagne pas de développement humain, de la lutte contre la pauvreté, de la recherche de l’équité entre les citoyens, du respect des droits de l’Homme ».
« L’histoire récente et l’actualité politique sur le continent africain nous apprennent que les processus de démocratisation empruntent assez souvent des voies imprévisibles, parfois chaotiques. Les élections, principal moyen de légitimation du processus démocratique, ont parfois conduit à moins de démocratie, à moins de liberté, si elles ne sont pas organisées sur la base d’un consensus politique auquel adhèrent la majorité des acteurs », a souligné Mme Khardiata Lo Ndiaye.
C’est pourquoi les périodes qui précèdent les élections et celles qui les suivent sont des moments importants pour réfléchir, évaluer et construire les fondements d’une démocratie participative, inclusive et consensuelle, a-t-elle indiqué.
Cette conférence intervient à un moment où la vie politique du pays est « marquée par une rupture de confiance entre les acteurs politiques ».
« Nous avons souhaité qu’elle soit un espace d’expression, d’échanges d’expériences et de débats constructifs permettant aux acteurs togolais d’interroger d’autres expériences africaines et internationales et de partager leurs propres perspectives », a ajouté Mme Khardiata Lo Ndiaye.
Cette conférence se tiendra dans un contexte où le Togo se prépare à organiser des élections législatives. Aucune date n’a encore été officiellement annoncée pour la tenue de ce scrutin. Les dernières législatives remontent à octobre 2007.
Cette rencontre se veut un cadre d’expression, d’échange d’expériences et de débats constructifs à partir des leçons apprises d’expériences d’autres acteurs. Elle vise la sensibilisation des acteurs sur les enjeux démocratiques qui sous-tendent l’organisation d’élections crédibles et transparentes dans un cadre apaisé et consensuel.
Le chef de la délégation de l’UE au Togo a pour sa part, fait le point sur l’évolution politique de ces dernières années.
« Depuis le scrutin présidentiel de 2010, le contexte politique est caractérisé par une crise de confiance profonde entre le pouvoir et une grande partie de l’opposition qui va sans doute au-delà de la bipolarisation historique. Cette période a été caractérisée également par un certain nombre d’évènements qui ont exacerbé cette situation », a indiqué M.Spirlet.
Le diplomate européen a cité pêle-mêle la scission de l’Union des forces de changement (UFC) et la création de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), l’exclusion des neuf députés de l’ANC de l’Assemblée nationale, le procès pour atteinte à la sécurité de l’Etat et les allégations de torture et les deux versions différentes du rapport de la CNDH.
D’autre part, cette période a été marquée par les travaux de préparation à la réconciliation nationale, effectués par la CVJR qui ont abouti à la publication de son premier rapport faisant la lumière sur abus et exactions du passé», a souligné M.Spirlet. FIN
Junior AUREL
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