Située à environ 120 km au nord de Lomé, Kpalimé est une ravissante ville reconnue pour ces nombreux artisans présents et qui font la gloire du pays et une des destinations phare des touristes. Le creuset même de tous ces forgerons de l’art africain se situe sur la route de Kusuntu: c’est le collège d’enseignement artistique et artisanal appelé anciennement centre artisanal.
Cette institution représente la veine même du centre d’art de la ville, car elle forme la relève des artistes déjà présents su Kpalimé. Rassemblant les cinq disciplines artistiques principales qui sont le batik, la poterie, la couture-macramé, la sculpture et maintenant la coiffure d’art, le collège forme 140 élèves à endosser la carrière d’artiste.
Pour cela, une formation de 3 ans leur ai donnée, avec à l’issue l’obtention du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP). Les portes sont ouvertes à tout le monde dès le niveau de 4ème, mais ce sont les plus motivés qui sont recrutés sur étude de dossiers. Ils ont généralement déjà une bonne dextérité dans leur art, mais veulent acquérir une qualification en technologie.
Le choix de se restreindre à 140 élèves est fait pour pallier au manque de « débouchés », car même si artiste est une profession libérale, on ne peut toujours bien en vivre.
Le phénomène traverse évidemment tout le pays, mais le petit village en ressent encore plus durement les effets, se nourrissant essentiellement de la vente de ses produits
Ventes au compte-goutte
Dans tout le pays, on sait que c’est dans ce petit village que l’on peut retrouver tous les plus bels objets d’art. Il est vrai que l’on peut se procurer un awalé ou un batik n’importe où au Togo, mais s’il ne détient pas cette empreinte de qualité unique, d’être fabriqué par de véritables artisans, c’est qu’il ne sera pas passé par Kpalimé.
Seulement la réputation et fierté de la ville risque de perdre dans les temps à venir du galon.
Le renommé collège d’enseignement artistique et artisanal obtient depuis plusieurs années, un bien faible score de ventes de leurs produits. Pourtant ouvert tous les jours au public, il accueille volontiers les curieux du monde entier. Les plus gros taux de fréquence de visites sont forcément dans la période estivale, mais même là, les ventes de produits fabriqués par élèves et artisans ne décollent pas.
La preuve avec ce constat navrant de la pratique qui détient le plus du succès au collège et dans les ventes générales : le batik.
Technique ancestrale, elle consiste à peindre des motifs sur tissus. Un souvenir qui fait fureur auprès des touristes et qui séduit tout autant la population locale.
« Le Batik se vendait bien avant, mais maintenant on subit trop les effets de la crise », déplore KoumakouAtchou, enseignant-intervenant en sculpture sur bois.
Véritable artisan, il a rejoint le corps enseignant en 1990: « L’institution manquait de professeurs à cette époque alors ils m’ont appelé ».
Un choix qu’il ne regrette pas, il croit en la future génération d’artistes qu’il forme.
Le magasin de céramique tire un peu son épingle du jeu, c’est le magasin qui vend le plus.
« Et encore, cela dépend de la venue des touristes », renseigne Olga Amla, magasinière.
Les pièces fabriquées par élèves et artisans-professeurs sont de toute beauté. Et ici, on ne marchande pas, on n’est pas au marché.
Il faut reconnaitre la profession d’artiste. Aujourd’hui dans le magasin de sculpture, un touriste français vacancier craque pour un masque africain.
Une « aubaine » sachant que normalement on ne vend que quelques porte-clés. FIN
De Kpalimé, Johana Caruso (stagiaire)
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