Quelque 50 officiers et sous-officiers togolais issus principalement de la police et de la gendarmerie nationale sont en conclave ce lundi à Lomé, rencontre de quatre jours qui leur permettra de cerner des notions relatives aux « pratiques professionnelles du maintien de l’ordre en contexte électoral », a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
C’est l’Ecole nationale de la gendarmerie qui sert de cadre à cette formation dite des « formateurs ». Initiative du Centre Régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), cette formation s’inscrit dans le cadre du Projet d’appui aux processus électoraux (PAPE) financé par l’Union européenne (UE) et en coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L’Etat togolais, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Bureau des Nations Unies auprès de l’Union africaine (UNOAU) sont les autres parties prenantes à l’organisation de cette formation qui se situe dans le cadre des prochaines consultations électorales nationales (élections parlementaires et locales). Aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de ce scrutin.
Le Projet d’appui aux processus électoraux est géré par le PNUD. Il vise notamment le renforcement des capacités des acteurs dans le but de leur permettre de contribuer à l’amélioration du processus électoral. Ce Projet vise également à doter le pays bénéficiaire d’un cadre institutionnel aligné sur les standards internationaux avec une administration électorale professionnelle.
Plusieurs personnalités dont le ministre de la sécurité le Colonel Yark Damehane et les ambassadeurs Joseph Weiss d’Allemagne et Nicolas Warnery de la France ont assisté à la cérémonie d’ouverture.
Patrick Spirlet, le chef de la délégation de l’Union européenne et Mme Kardiata Lo Ndiaye, représentante Résidente du Programme des Nations Unies au Togo (PNUD) étaient également présents.
Selon la représentante résidente du PNUD au Togo, les forces de sécurité ont, en période préparatoire des élections, « un rôle très important à jouer en matière de sécurisation du processus ».
« C’est une formation des formateurs, mais qui s’inscrit dans un cercle beaucoup plus vaste de formation des forces de sécurité sur un certain nombre de thèmes qui ont trait aux droits de l’Homme et à la démocratie », a souligné Mme Kardiata Lo Ndiaye.
Pour le ministre de la sécurité, cette formation « intervient dans un contexte d’intenses convulsions et agitations politiques marqué par des manifestations de rues, des actes de violences, des dégradations de biens et de défiances envers l’autorité publique ».
« Notre pays a amorcé résolument son ancrage vers l’Etat de droit et la consolidation de ses institutions républicaines. Rien ne saurait l’arrêter dans son élan, quand bien même que certains acteurs de la vie politique togolaise tentent de créer et d’entretenir une crise factice à la veille des prochaines élections législatives », a indiqué le Colonel Yark Damehane
« (…) Il n’est pas question de tolérer que la chienlit et le désordre s’installent dans notre pays dont les citoyens n’aspirent qu’à vivre en paix, en sécurité », a-t-il averti.
A l’endroit des participants à cette formation, le ministre a précisé : « Ce qu’il faut retenir, c’est que le maintien de l’ordre est tout sauf une opération de guerre. Vous devez avoir à l’idée que la guerre aussi violente soit-elle est strictement réglementée et n’autorise pas tous les excès. Vous devez faire preuve de retenue. Graduer et moduler l’usage de la force sans céder à quelques formes de provocations ».
Les périodes des consultations électorales ont bien souvent été sources de tension : la sécurisation des processus électoraux est donc cruciale. En ce domaine, l’UNREC a développé pour les forces de sécurité africaines des modules de renforcement de leurs capacités en matière de maintien de l’ordre en contexte électoral.
C’est ainsi qu’après le Togo (juillet 2007 et octobre 2009), la Guinée (juillet-août 2010) et le Niger (décembre 2010), l’UNREC mobilise aux côtés de l’Etat togolais d’autres partenaires pour un atelier de renforcement des capacités des forces de sécurité nationales sur le thème : « Le respect des principes démocratiques en contexte électoral ».
Au cours de la formation qui a démarré ce lundi, les participants auront droit à des cours magistraux interactifs et cas pratiques articulés autour plusieurs thématiques notamment « l’environnement juridique et réglementaire du maintien de l’ordre en contexte démocratique », « la conduite éthique et légale en maintien de l’ordre dans un contexte électoral » et « la relation entre les forces de sécurité et les civils : la sécurité collective, les principes démocratiques, les droits de l’homme, la protection des personnes et des biens ».
Ces officiers et sous-officiers plancheront également sur « les situations de maintien de l’ordre et d’utilisation de la force par les forces de sécurité dans un contexte électoral », et feront des « études de cas et simulation ».
Les différents sujets et cas pratiques seront dispensés par des experts nationaux et internationaux de haut niveau, encadrés par l’UNREC.
La formation prendra fin par une simulation de maintien de l’ordre toujours sur le site de l’Ecole nationale de gendarmerie à Lomé, ce qui permettra aux formateurs de confronter les enseignements reçus avec la pratique professionnelle du maintien de l’ordre respectueux des principes démocratiques en contexte électoral. FIN
Lambert ATISSO / Junior AUREL
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