Manifestation du CST empêchée samedi: La CNDH « déplore » la situation et invite le gouvernement à « assumer ses responsabilités face à ces dérives »

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a déploré l’attitude des jeunes proches du pouvoir qui ont empêché samedi dernier, la manifestation du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et invité le gouvernement à « assumer ses responsabilités face à ces dérives ».

Le lieu du rassemblement (carrefour du feu rouge du boulevard de la Kara et de l’Eglise baptiste à Adéwui) avait été encerclé par des partisans du pouvoir, munis pour la plupart de bâtons et gourdins, de cordelettes et de machettes.

Des affrontements se sont produits notamment tôt le matin quand certains militants du CST sont arrivés sur les lieux. Ces affrontements se sont poursuivis en fin de matinée, malgré quelques tirs de gaz lacrymogènes. Une quarantaine de personnes ont été blessées, selon des responsables du CST.

Dans un communiqué rendu public, la CNDH « déplore cette situation et rappelle que seul l’Etat, investi de la puissance publique, a le pouvoir d’interdire ou d’interrompre une marche qu’il jugerait potentiellement dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics ».

« La liberté de manifestations publiques pacifiques étant garantie par la constitution togolaise, aucune personne ou groupe de personnes n’a le droit de s’ériger en responsable de la sécurité ou des intérêts d’un quartier, d’un village, d’une ville ou d’un quelconque endroit du territoire national ».

« De telles pratiques souvent décriées, peuvent entraîner des réactions en chaînes incontrôlées aux issues imprévisibles et donc préjudiciables au climat social déjà précaire », souligne la CNDH.

La Commission appelle « les uns et les autres à la retenue » et demande au gouvernement « d’assumer ses responsabilités face à ce genre de dérives ».

La CNDH invite également les organisations et partis politiques initiateurs de manifestations publiques à « sensibiliser » leurs militants sur des « comportements citoyens ».

Mardi, le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Togo (HCDH-TOGO) a de son côté, condamné mardi, « tout recours à la violence comme moyen d’expression » et attiré « l’attention de leurs auteurs, commanditaires ou complices sur leur responsabilité individuelle »..

L’Agence Onusienne a invité « tous les acteurs à « respecter scrupuleusement la loi réglementant les manifestations publiques et le Gouvernement à continuer à en assurer la pleine jouissance et l’exercice par tous ».

Le HCDH-TOGO également lancé un appel à « tous les acteurs à s’inscrire dans le processus de réconciliation nationale, le respect des droits de l’homme et la consolidation de l’Etat de droit ».

Certains politiques dont le Nouvel Engagement politique (NET), le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) ont également condamné le comportement de ces jeunes qui ont empêché la manifestation du CST. FIN

Photo@ Archives

Junior AUREL

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