Les marches des 21, 22 et 23 août prévues par le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) « auront bel et bien lieu avec pour point de chute, la place de Déckon », a affirmé jeudi lors d’une conférence de presse Me Raphaël Kpandé-Adzaré, rapporteur dudit Collectif.
Les responsables de ce Collectif étaient face aux professionnels des médias ce jeudi, suite au communiqué public mercredi par le ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara interdisant des sit-in à la place dite Déckon de même que les abords et autres endroits proches du marché.
« Ces emplacements comportent des risques avérés de dérapages et de dégradation de biens publics et privés, mais ils présentent également de réelles difficultés en matière du maintien de l’ordre et de la sécurité comme on a pu le constater lors des précédentes manifestations », avait souligné M.Bawara.
Ce communiqué a été rendu public au lendemain d’une séance de travail entre des responsables du Collectif et une délégation ministérielle dont M.Bawara. Après plus de trois heures d’horloges de débats, les deux parties n’ont pas pu trouver un terrain d’entente, les positions étant tranchées.
Les responsables du Collectif « Sauvons le Togo » n’entendent pas céder face à la décision du ministre. Selon eux, ces manifestations auront bel et bien lieu avec pour point chute la place Déckon.
« Les marches des 21, 22 et 23 auront bel et bien lieu avec pour point de chute la place Déckon », a affirmé Me Kpandé-Adzaré
« Nous apprenons dans les coulisses que le pouvoir s’organise pour manipuler les détenteurs de boutiques dans les environs de Déckon, en leur faisant signer une pétition tendant à faire croire qu’ils seraient hostiles à nos sit-in. Déckon est un lieu public et tout citoyen a la possibilité d’en jouir. Alors on ne peut pas accorder à Déckon, un statut spécial », a-t-il souligné.
« Les raisons avancées par le ministre ne sont pas de nature à justifier de manière objective les interdictions d’une manifestation », a ajouté le rapporteur du CST.
Nouveau bras de fer en perspective
A l’allure où vont les choses, nous nous tendons inexorablement vers un nouveau bras de fer entre le gouvernement et les responsables du CST, chacun tirant le drap de son côté. Pour bon nombre d’observateurs, la place Déckon sera une fois encore arrosée en gaz lacrymogènes, sans oublier des courses poursuites dans certaines rues des quartiers au centre ville.
« Nous n’entendons pas engager un bras de fer avec le gouvernement. Nous ferons nos manifestations dans la légalité et le pacifisme. Il appartient au gouvernement de prendre toutes les dispositions pour encadrer la manifestation. Nous tenons le gouvernement responsable de toutes les conséquences et nous le disons clairement », a souligné Me Kpandé-Adzaré.
Selon lui, le CST « n’est pas dans une logique de confrontation: « nous sommes en train d’exercer un droit que la constitution nous reconnaît pour élever des recommandations légitimes ».
Par ailleurs, les responsables du Collectif ont fustigé le communiqué du ministre de l’administration interdisant
Le communiqué a « travesti » les propos lors des échanges
« Le ministre a menti dans son communiqué. Nous sommes prêts à toute confrontation et à tous débats contradictoires », ont martelé des membres du Collectif « Sauvons le Togo ».
Pour Me Kpandé-Adzaré, « le communiqué du ministre a travesti les propos lors des échanges ».
« Le ministre a menti dans son communiqué. Nous sommes prêts à toute confrontation et à tous débats contradictoires, afin que chaque partie puisse restituer tout ce qui s’est passé, a-t-il ajouté.
Le collectif « Sauvons le Togo » a organisé ces dernières semaines, plusieurs manifestations dont celles des 12 et 13 juin 2012 à la place de Déckon, dispersées à coup de gaz lacrymogènes. Plusieurs blessés avaient été enregistrés tant dans les rangs des manifestants que des forces de l’ordre. Certains journalistes ont été également blessés.
Le gouvernement et le CST ont intérêt à trouver un terrain d’entente, afin d’éviter un « Déckon 1 bis aux gaz lacrymogènes », car ces genres de situations n’arrangent ni le pouvoir, ni l’opposition.
Rappelons que « Sauvons le Togo » exige notamment « l’abrogation immédiate et sans condition des deux lois adoptées par l’Assemblée nationale en vue des prochaines élections législatives ».
Lancé le 4 avril dernier, ce Collectif est un regroupement de partis politiques de l’opposition et de la société civile. FIN
Junior AUREL
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