Certaines pratiques sont très récurrentes dans les bureaux de l’administration publique. Parmi le lot: l’utilisation abusive du téléphone au bureau. Il est fréquent de voir certains agents de l’Etat s’accrocher durant des heures au téléphone du service, délaissant parfois leur travail. C’est par le biais du téléphone du bureau qu’ils font leurs activités, alors qu’ils ont sur eux, leurs propres téléphones portables.
« Je vous avoue que certains agents de l’Etat n’ont aucune notion du bien public. Pour eux, les biens de l’Etat doivent être utilisés de manière anarchique. Et c’est mauvais. L’utilisation de téléphone du bureau doit faire l’objet d’une règlementation, car nous assistons à du vrai désordre », s’écrie Elias, en service dans un ministère.
« Il y a certains qui sont collés au téléphone, une fois qu’ils mettent pied au bureau. Tous les rendez-vous et toutes les affaires se font par le biais du téléphone du service. Parfois, ce sont des appels inutiles », souligne-t-il.
En principe, le téléphone de l’administration devrait être utilisé dans le cadre du service. Selon certaines normes, tous les appels extérieurs devraient passer par le standard, et certains appels ne doivent pas être autorisés notamment les appels vers l’extérieur et ceux vers des téléphones portables. Mais force est de constater que dans certains services, le téléphone est utilisé sans le moindre respect.
« Certains font tout par téléphone. Ma collègue qui partage le même bureau avec moi, fait pratiquement tout par le biais du téléphone et son comportement me met parfois mal à l’aise: sa domestique à la maison, sa coiffeuse, la vendeuse de tomate au marché etc… Et difficilement, elle appelle sur son propre portable », raconte Padahou, secrétaire particulière.
« Franchement, c’est mauvais. Bien vrai, on peut utiliser le téléphone pour appeler, si c’est vraiment très urgent. Mais, pas pour des futilités. Car ce sont des dépenses inutiles pour l’administration », ajoute-telle.
« D’autres arrivent au bureau avec une liste de personnes à appeler dans la journée, sans oublier ceux qui les bipent sur leur portable et qu’ils vont rappeler sur le téléphone du bureau. Par exemple notre comptable peut passer 30 à 40 minutes au téléphone avec sa femme ou ses enfants. Ecoutez: avec ses copines, il s’enferme et oublie parfois le travail », confie Aïcha, caissière.
C’est un phénomène qui s’observe aussi bien chez les hommes que chez les femmes, et surtout chez ceux qui sont à des postes de responsabilité dans l’administration.
« Chez moi, ce sont les +patrons+ qui utilisent abusivement le téléphone. Et les champions, sont le directeur de cabinet et la secrétaire particulière du ministre. En principe, l’administration doit instaurer des règles et principes pour l’utilisation des téléphones du service, car certains exagèrent. C’est avec le téléphone du bureau qu’il faut régler tous les problèmes. Parfois j’écoute certaines conversations et je me demande si on ne pouvait pas attendre et en parler à tête reposer à la maison avec la personne au bout du fil. C’est mauvais », se révolte Marcel, chauffeur dans un ministère.
« Comment peut-on parler avec sa femme au téléphone, des préparatifs de l’anniversaire de son enfant, alors qu’il vit avec la femme à la maison. Et pour ce sujet, on passe chaque jour environ, 20 à 25 minutes au téléphone de lundi à vendredi. Et ce sont de grands responsables qui font ces choses-là au service. Nous devons nous ressaisir, si nous voulons une bonne administration publique, car il y a trop de laxisme à certains niveaux », souligne Ayité, chef personnel. FIN
Ambroisine MEMEDE
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