« Il a été établi sans équivoque que le domicile du président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) Jean Pierre Fabre a subi, le samedi 14 juillet, des voies de fait imputables à des éléments des forces de l’ordre, d’après les recoupements des différents témoignages et sur la base de l’enquête de terrain », a affirmé mercredi soir lors d’une conférence de presse le colonel Gnama Latta, ministre de la sécurité et de la protection civile.
Le Colonel Latta était face à la presse à son cabinet, rencontre au cours de laquelle il a annoncé avoir remis ce mercredi au chef de l’Etat Faure Gnassingbé, un « rapport circonstancié » sur les incidents survenus samedi dernier au domicile de M.Fabre. Il était assisté des directeurs de la gendarmerie, le colonel Yark Damehane et de la police le Colonel Matieyendoun Mompion.
Le président de la République avait exigé lundi dernier, un « rapport dans les 48 heures », suite à des informations émanant « de sources diverses » faisant état de « violences et de voies de fait perpétrées au domicile du leader de l’ANC.
Selon le ministre de la sécurité, des éléments des forces de l’ordre se sont retrouvés au domicile de M.Fabre, « à la suite d’une poursuite engagée contre des manifestants qui y ont trouvé refuge après avoir jeté des pierres aux forces de l’ordre sur la voie publique ».
« Grâce à la vidéo, quatre fautifs ont été identifiés et eu égard à la gravité des faits, il a été décidé de ce qui suit : 60 jours d’arrêt de rigueur et après, ils passeront devant un conseil de discipline. Les soins des blessés seront pris en charge par l’Etat », a souligné le colonel.
Parmi les quatre « fautifs », figure un officier, a précisé le ministre : « l’officier a été puni, parce qu’il n’a pas été vigilant pour encadrer ses éléments ».
Le Colonel Latta a « condamné fermement » ces « dérapages intolérables » qui « violent totalement les textes et ne répondent nullement à la noble mission assignée aux forces de l’ordre ».
« La responsabilité essentielle des forces de l’ordre est et demeure celle de préserver l’ordre public et d’assurer la sécurité des personnes quelle que soit leur appartenance politique. Les leaders de l’opposition ne sont pas ennemis », a-t-il précisé.
« Nous n’avons jamais ordonné à qui que ce soit d’aller encadrer le domicile des leaders politiques. Ce sont des initiatives malheureuses prises par des éléments et que nous condamnons », a-t-il ajouté.
Le colonel Latta a par ailleurs invité les populations à « faire preuve de civisme en garantissant le respect dû aux forces de l’ordre dans l’exercice de leur fonction ».
Samedi dernier, l’ANC avait dénoncé « un déferlement de violence incompréhensible » au domicile de son leader.
« Après avoir balancé une pluie de grenades lacrymogènes par-dessus la clôture, ils défoncent à coup de pioche le portail d’entrée, font irruption dans la cour et passent à tabac des occupants dont certains sont emmenés manu militari vers une destination inconnue », soulignait un communiqué de l’ANC. FIN
Junior AUREL
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