L’Assemblée nationale a adopté les 25 et 31 mai, un projet de loi portant code électoral et un autre texte fixant le nombre de députés à l’Assemblée nationale, textes décriés par certains partis politique de l’opposition. Ces deux textes divisent le pouvoir et certains partis politiques de l’opposition, ces derniers accusant le gouvernement d’avoir procédé « unilatéralement » à des réformes en vue des prochaines législatives théoriquement prévues en octobre.
Dans sa rubrique « TROIS QUESTIONS A », l’Agence Savoir News s’est rapprochée de Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, secrétaire nationale de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition), chargée de l’implantation de ce parti. Elle revient sur ces deux textes, le récent communiqué conjoint publié par l’Union européenne, la France, les USA, l’Allemagne et les Nations Unies, et les marches annoncées les 12, 13 et 14 juin prochain par le Collectif « Sauvons le Togo ». La CDPA est membre de ce Collectif.
Savoir News: L’Assemblée nationale a adopté le 25 et 31 mai dernier, le code électoral et un autre texte portant de 81 à 91, le nombre de député pour la prochaine législature. Ces textes sont décriés par certains partis de l’opposition dont la CDPA. Dans un récent communiqué, vous appelez le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé à « prendre ses responsabilités face aux signes avant coureur de lendemain d’élections difficiles au Togo ». Que demandez-vous concrètement au chef de l’Etat ?
Kafui Brigitte Adjamagbo Johnson: Vous constaterez avec moi qu’il n’y a eu aucun consensus entre la classe politique avant l’adoption du code électoral. Mieux, ont voit qu’au sein de l’alliance qui gouverne le pays, il n’y a pas eu de consensus sur les réformes qui doivent être opérées. Et c’est pour ça que l’Union des forces pour le changement (UFC) a voté contre la loi portant de 81 à 91, le nombre de députés pour la prochaine législature. C’est un signe évident que les efforts doivent être faits pour dégager réellement un consensus sur les réformes. Ces réformes sont attendues depuis 2006, suite l’Accord Politique Global (APG). Cet accord prévoit des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Ce que nous demandons est très simple: que le chef de l’Etat prenne ses responsabilités et fasse asseoir à une table, les responsables politiques de manière à ce que nous puissions discuter franchement des dispositions de la constitution qui est la loi fondamentale de notre pays. Une fois que nous nous serons attendus sur ce qui devrait situer le fondement de la vie politique, nous discuterons des réformes électorales qui en découlent. Nous sommes sûrs que si le président de la République prend sur lui d’appeler les partis politiques et donne des instructions pour que sa majorité joue le jeu des discussions ouvertes, on arrivera très rapidement à un consensus. Et nous pouvons nous entendre sur un calendrier et ensuite aller aux élections.
Savoir News : Le Collectif « Sauvons le Togo » dont vous êtes membre appelle à manifester les 12, 13 et 14 juin. Pensez-vous que l’heure est aux marches de protestation ?
Kafui Brigitte Adjamagbo Johnson<
/strong>: Pour des citoyens qui se soucient de se faire entendre, la marche est une des armes, un des moyens dont il dispose en démocratie. Il est normal qu’il l’utilise comme une stratégie. C’est une façon de faire comprendre au pouvoir, qu’ils ne sont pas d’accord sur la manière dont le processus des réformes est conduit. La CDPA comprend très bien que les citoyens puissent chercher à se faire entendre dans le contexte actuel. Mais, nous disons qu’à la marche, il faut ajouter d’autres stratégies. Il faut trouver d’autres moyens de pression. Les partis politiques de l’opposition doivent rapidement s’organiser entre eux pour aller ensemble aux élections. C’est une urgence et une demande légitime de nos populations.Savoir News: L’Union européenne, la France, les USA, l’Allemagne et les Nations Unies ont « pris note » de l’adoption de ces deux textes. Vous avez surement lu le communiqué conjoint. Quel commentaire faites-vous du contenu de ce communiqué?
Kafui Brigitte Adjamagbo Johnson: Nos partenaires de la communauté internationale pensent que ce qui a été fait est insuffisant et il faut aller plus loin. Nous sommes d’accord avec eux à la CDPA. C’est pour cette raison que nous ne voulons pas nous associer à une réforme partielle. Nous espérons que l’appel de nos partenaires sera entendu par le chef de l’Etat et qu’il prendra vraiment ses responsabilités. FIN
Propos recueillis par Nicolas KOFFIGAN
Savoir News, La Maison de l’INFO
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