Insécurité: Avépozo, théâtre de récurrents braquages ces derniers mois

Avépozo est une localité située à environ 15 km à l’est de la capitale togolaise. Cette zone était le « paradis » de nombreuses personnes, à voir le nombre d’excursions et de sorties qu’elle abrite chaque année. Sa plage, située à côté d’un camp militaire, est le lieu privilégié où sont clôturées le plus souvent les semaines culturelles des différentes écoles et universités.

Localité paisible où l’on vivait tranquille, Avépozo est devenu depuis plusieurs mois, la proie des brigands, malgré la présence du camp militaire et des patrouilles de policiers.

Le phénomène prend de l’ampleur surtout à Agbokopé – un coin du quartier – où une dizaine de larcins et de vols à mains armées se sont déjà produits en l’espace d’un mois: braquages de taxis moto, de maisons, de revendeurs etc….

« La semaine dernière vers 21 heures, je rentrais chez moi quand un client m’a abordé pour le déposer dans une zone que je connaissais et où il n’y avait aucun danger même si on passait par là au-delà de minuit », raconte Folly, un conducteur de taxi moto. Ce dernier ignorait qu’il allait frôler la mort quelques instants après.

Chemin faisant, poursuit-il, « j’ai croisé un ami que j’ai promis remorquer le temps que je dépose mon client. Arrivé à destination, le client descend et sans me payer me demande de lui remettre les clés de ma moto. Avant même que je n’ouvre la bouche, deux jeunes sortent d’un coin avec des armes à feu et m’ordonnent de remettre les clés. J’ai donc remis les clés à celui que j’ai déposé, qui ensuite ordonna à l’un des jeunes de me tirer dessus. Ce dernier hésita mais fini par tirer lorsqu’il lui redonna l’ordre ; et me blessa à l’épaule droit. J’ai donc commencé à crier et ils sont partis avec la moto ».

C’est son ami rencontré plus tôt, aidé d’autres gens du voisinage de l’incident qui lui portèrent secours. Privé de son engin, Folly garde toujours les séquelles de ce braquage.

« J’ai acheté la moto exactement une semaine avant qu’on ne me la vole. J’ai toujours la balle dans mon épaule droit et je ne me suis pas encore fait opérer pour l’enlever », nous a-t-il confié.

« Je souhaite une présence plus régulière et effective des forces de sécurité, afin que ces évènements malheureux ne se reproduisent plus » a-t-il par ailleurs ajouté.

Ces voleurs sévissent également jusque dans des maisons.

Revenue d’un concert, une famille vivant dans l’une des plus belles maisons du quartier s’est fait séquestrée et malmenée par des cambrioleurs. Ils ont tout pris y compris leurs portables.

Un autre zémidjan à qui ses voleurs ont rendu visite, raconte sa mésaventure : « J’étais rentré ce soir là très fatigué. J’avais ouvert ma porte pour sortir une natte, afin de me coucher dehors parce qu’il faisait très chaud à l’intérieur. J’ai donc laissé ce que j’ai gagné dans la journée en plus de mon portable sur la table dans la chambre sans fermer la porte. Ma moto aussi était dehors non loin de moi. A mon réveil vers 3h du matin, ma moto avait disparu, mon argent et mon portable aussi. J’étais locataire dans la maison. Tout le monde était couché et le portail fermé avec un cadenas. Je n’ai jamais retrouvé ma moto en plus de ce que j’ai perdu ».

Kossigan, un habitant du quartier déplore cette situation: « On ne peut plus dormir tranquille dans sa maison maintenant. On est obligé de le faire avec la peur au ventre.

Florine, revendeuse de pagnes a été dépourvue de toute sa marchandise en pleine journée. Le seul tort qu’elle a commis est d’avoir laissé ses enfants- trop étourdis – garder la marchandise, le temps de préparer le déjeuner.

« Ils ont profité du manque d’attention de mes filles pour emporter mes pagnes privant ainsi la famille de sa principale source de revenu. Je me demande comment on va s’en sortir surtout que mon mari est au chômage depuis un bon bout de temps », se plaint Florine.

Une autre dame revenant d’une veillée de prière vers 5h du matin en a eu pour son grade. Des individus non identifiés lui ont arrachée son sac à main dans lequel se trouvaient son portable, sa bible et une somme de 50.000 F.CFA.

Malgré la présence du camp militaire l’insécurité devient grandissante et préoccupante. On pourrait être appelé à se demander comment cela est-il possible? Les patrouilles de polices nocturnes régulières et répétées sont donc nécessaires, afin de rassurer les habitants d’Avépozo. FIN

Edem Etonam EKUE

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