Des experts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont entamé ce jeudi à Lomé, un atelier de deux jours, rencontre au cours de laquelle ils planchent sur le programme d’harmonisation des normes des principaux produits échangés dans la région, afin de favoriser l’industrialisation, de faciliter le commerce et de promouvoir le processus d’intégration, a constaté l’Agence Savoir News.
Prennent part également aux discussions, des experts de l’organisation internationale de normalisation et de l’organisation régionale africaine de normalisation, ainsi que des responsables des organismes nationaux de normalisation. Cet atelier est organisé par la Commission de la CEDEAO.
Depuis la création de la CEDEAO en 1975, de multiples efforts ont été déployés pour assurer l’intégration des Etats membres. Le processus d’intégration avait mis l’accent sur la libre circulation des biens et des personnes dans le but majeur de faciliter le commerce, promouvoir la croissance et le développement durable dans la région. Il a été mis en évidence que le développement économique et social accéléré des Etats membres permettra de relever le niveau de vie des populations.
Malheureusement, les résultats du processus d’intégration régionale sont en dessous des attentes. On assiste de nos jours à des disparités des normes des produits principaux échangés dans la région et les diverses procédures qui régissent le mouvement des populations. D’où la nécessité d’harmoniser les normes pour des produits concernés et l’instauration de procédures adéquates aux frontières.
Selon le ministre togolais du Commerce et de la Promotion du secteur privé, Séléagodji Ahoomey-Zunu, l’harmonisation des normes dans l’espace CEDEAO est un « grand défi » à relever: « Il est donc impérieux de mettre en place, un cadre de collaboration et de coopération entre les différents organismes nationaux de normalisation de l’Afrique de l’ouest en nous inspirant des expériences des grands blocs économiques déjà existants ».
« Ceci aura le mérite d’accélérer le processus d’intégration et créera une réelle zone de libre échange pour un commerce dynamique et profitable à nos économie nationales », a souligné le ministre dans son discours à l’ouverture des travaux.
A en croire M.Ahoomey-Zunu, l’harmonisation des normes dans l’espace CEDEAO permettra d’une part de « renforcer nos industries en les amenant à améliorer leurs contributions dans les pays, mais dans les Etats membres, et d’autre part de booster le commerce intra-communautaire qui reste encore très faible et d’accroître le volume des exportations des produits originaires de la CEDEAO sur le marché mondial ».
« Parfois par des mesures protectionnistes non avouées, on adopte des normes dont les exigences sont dissuasives, au point d’empêcher tout accès au marché de certains pays. Toutes ces pratiques constituent des obstacles à la fluidité des échanges et sont donc, des entraves à la liberté du commerce. Pour enrayer ces obstacles, nous devons revoir les procédures au niveau de nos frontières et mettre en accord, les différentes normes nationales à leur harmonisation, afin de parvenir à un avantage optimale pour toutes les parties en présence », a souligne le ministre.
Cet atelier, a-t-il poursuivi, a pour vocation « d’amener nos pays à réfléchir, à harmoniser les instruments de normalisation de telle manière que l’intégration devienne une réalité »
« Il n’est pas rare de voir un produit fabriqué dans un pays de la région, être retenu à la frontière d’un autre pays voisin, parce que les normes ayant servi à lui attribuer une qualité dans le pays de fabrication, ne sont pas les mêmes que celles utilisées dans le pays voisin pour contrôler la qualité. Il arrive que ce produit séjourne longtemps à la frontière jusqu’à sa détérioration, perdant ainsi sa qualité d’origine: d’où de sérieux désagréments pour le producteur ou le négociant », a expliqué M.Ahoomey-Zunu.
Pour Ahmed Hamid, commissaire de la CEDEAO, chargé du commerce, des droits de douane, de l’industrie, des mines et de la libre circulation des personnes, la rencontre de Lomé permettra aux participants de faire dans un premier temps, l’état des lieux: « ils feront le point sur l’ensemble des problèmes que nous rencontrons dans le placement de nos produits sur le marché extérieur ».
« Harmoniser veut surtout dire: agir sur le fond, la forme, sur le contenu du produit. Alors cela demande des efforts industriels supplémentaires, ainsi que des moyens (…) Aujourd’hui, nous avons intérêt à marcher au même rythme que tous les pays du monde », a-t-il souligné. FIN
Junior AUREL
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