Le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo, a ouvert ce mardi à Lomé, les travaux d’une réunion des experts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et du Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), rencontre visant à trouver des solutions durables à la crises alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest, a constaté l’Agence Savoir News.
Le CILSS a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70.
Plusieurs personnalités dont des ministres du gouvernement, le président de la commission de l’UEMOA Kadré Désiré Ouédraogo et Tiemoko Meyliet Koné, le gouverneur de la BCEAO, étaient présentes.
Des diplomates accrédités au Togo, ainsi que des représentants des organisations internationales étaient également présents.
Organisées conjointement par la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS, les assises de Lomé permettront aux participants de définir clairement, les axes qui permettront une meilleure coordination des actions au niveau de la CEDEAO contre la crise alimentaire et nutritionnelle. Elle permettra également de faciliter les échanges entre les pays excédentaires et les pays déficitaires; et surtout dynamiser la mobilisation les ressources au niveau régional et international au profit des pays touchés par la crise alimentaire.
Selon le Premier ministre togolais, la rencontre de Lomé vient à point nommé, « si l’on se réfère aux derniers chiffres alarmants publiés par la CEDEAO et le CILSS sur l’insécurité alimentaire ».
« Les productions céréalières du Sahel et d’Afrique de l’Ouest sont en effet en baisse de 9% par rapport à la campagne agricole 2010/2011, année de production record (…). En outre, près de 6 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en mars 2012 ; une situation qui pourrait s’aggraver en raison des circonstances particulières sévissant au Mali, circonstances ayant entraîné des milliers de déplacés. Les prix des denrées alimentaires restent à un niveau élevé et les échanges de produits agricoles sont entravés par la multiplication des contrôles frontaliers et les nombreuses tracasseries routières. La situation nutritionnelle demeure également préoccupante avec des taux de malnutrition au-dessus du seuil d’alerte qui est de 10%. En un mot, la situation est grave et préoccupante », a souligné M.Houngbo.
Pour le chef du gouvernement togolais, le temps est venu d’agir de manière concertée, en s’attaquant aux causes profondes et multiples de l’insécurité alimentaire par l’adoption de solutions politiques, économiques, financières et techniques durables.
« Il s’agira d’examiner ensemble les opportunités et les choix stratégiques afin d’assurer la cohérence et l’efficacité à long terme des mesures prises pour faire face à la gravité et à l’urgence de la situation de la sécurité alimentaire dans le monde, et plus particulièrement, dans notre sous-région. La mobilisation de tous les acteurs est d’une importance capitale pour nous permettre de relever les défis dans notre marche résolue vers un développement économique durable s’appuyant sur l’agriculture », a-t-il poursuivi.
« Nos économies sont fortement tributaires du secteur agricole qui mobilise près de 60% de la population active et représente, à lui seul, environ 40% du PNB régional. Malgré cette importance et en dépit de sa forte contribution à la sécurité alimentaire, à la création de la richesse globale, à la fourniture d’emplois et de revenus, le secteur agricole bénéficie difficilement de 10% du budget d’investissement des pays de la région », a-t-il indiqué.
« Au Togo, le secteur agricole occupe les 2/3 de la population active, et a représenté durant ces dix dernières années, 40% du PIB et plus de 20% des recettes d’exportation. Mais, à l’instar de leurs concitoyens de la région, le taux de pauvreté en milieu rural demeure encore trop élevé », a précisé M.Houngbo.
Pour le président de la Commission de l’UEMOA, l’Afrique et en particulier les pays du Sahel ont le plus souffert de la dernière crise alimentaire qui a mis près de 16 millions de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire grave.
« La situation est donc critique pour l’Afrique qui non seulement est confrontée déjà aux conséquences de la sécheresse et aux catastrophes collatérales, mais aussi aux demandes croissantes des grands pays. Nous avons souvent assimilé la prévention des crises à des alertes précoces. Il est donc important de prévenir les crises, afin de sortir des millions de ménages ruraux de l’ornière de la pauvreté », a-t-il précisé. FIN
Nicolas KOFFIGAN / Junior AUREL
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